roman court (novella)

Publié le 23 Octobre 2022

HOUSTON, HOUSTON, ME RECEVEZ-VOUS? de James Tiptree Jr

Cette célèbre novella (qui valut le Hugo et le Nebula à James Tiptree Jr) s’intéresse à trois astronautes mâles de retour vers la Terre. Alors qu’ils essaient de contacter Houston, nos voyageurs de l’espace entrent en communication avec quelques femmes et se rendent compte qu’ils ont effectué un bond dans le temps. Les voici projeté quelques trois cents ans dans l’avenir. Avec l’aide des femmes, nos astronautes entreprennent de modifier leur trajectoire pour se diriger, en toute sécurité, vers le plancher des vaches. Mais, rapidement, ils se rendent compte qu’on leur cache quelque chose…

James Tiptree Jr dissimule en réalité Alice Sheldon, témoignage d’une époque où la science-fiction comptait peu d’auteurs féminines. Tiptree / Sheldon se distingua surtout par de nombreuses nouvelles (« Comme des mouches » obtient par exemple le Hugo dans cette catégorie) et quelques novellas ou romans courts réputés comme UNE FILLE BRANCHEE (lui aussi gagnant du Hugo), LA SEULE CHOSE A FAIRE (Locus) ou ce HOUSTON, HOUSTON ME RECEVEZ-VOUS, sans doute son œuvre la plus célèbre qui remporta le Hugo, le Nebula et l’éphémère Prix Jupiter.

Le récit, mené à bon rythme par sa brièveté, n’est sans doute pas franchement surprenant (le lecteur devine assez rapidement les tenants et aboutissants de l’intrigue), mais se suit néanmoins avec intérêt et fonctionne avec une efficacité éprouvée. Assez précurseur, ce court roman présente une société matriarcale, traite de la violence masculine, évoque les problèmes environnementaux et questionne la place de la religion. Le tout en 150 pages. Comme quoi il n’est pas toujours nécessaire d’étirer une intrigue sur plusieurs tomes pour accoucher d’un bouquin à la fois divertissant et intelligent. Il est amusant de noter que le livre, d’abord taxé d’outrancièrement machiste (à l’époque où il était signé James Tiptree Jr) pour son discours voyant les Hommes comme des prédateurs sexuels insatiables, se trouve à présent encensé par les féministes qui font d’Alice Sheldon un fer de lance de l’anti-masculinisme radical. Qu’importe les interprétations ou le sous-texte du récit, l’ensemble constitue simplement du bel ouvrage devenu un classique de la science-fiction ! A redécouvrir.

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Publié le 10 Octobre 2022

SANS PASSER PAR LA CASE DEPART de Camilla Lackberg

Cette novella d’une centaine de pages donne l’occasion de découvrir la Suédoise Camilla Lackberg, devenu une valeur sûre du polar scandinave. L’intrigue, simple, se déroule durant le réveillon de fin d’année dans un quartier huppé de Stockholm. Quatre amis, deux filles et deux garçons, ont décidés de passer la soirée ensemble et picolent pendant que leurs parents font la fête dans la maison voisine. Très vite, ils s’ennuient. Heureusement, un Monopoly traine par là. Du coup ils se lancent dans une petite partie mais pimentent les règles en y ajoutant des « actions ou vérités ». Evidemment, la bonne ambiance ne tarde pas à se dégrader et la situation dégénère, de secrets dévoilés en gages idiots.

L’auteur nous décrit tout d’abord les quatre protagonistes. Martina, la très populaire bimbo aux milliers de followers qui part vomir aux toilettes après la moindre bouchée de nourriture. Liv, qui cache de lourds secrets, vit dans l’ombre de Martina et boit un peu trop. Max, la petite star, sûr de lui. Il sort évidemment avec Martina, un vrai couple idéal pour bal de fin de promo. Reste Anton. Un type légèrement en décalage par rapport à ses amis plus friqués qui aime raconter des blagues bien lourdes sur Liv.  

Peu à peu, dans la seconde partie du (court) livre, les choses s’emballent : les jeunots commencent à humilier les « petites gens » (un livreur de pizza, une serveuse chinoise,…) puis s’asticotent entre eux. De petits gages en secrets dévoilés, ils se rendent compte que leur vie n’est pas aussi idéale qu’ils essaient de le faire croire. De plus, ils ont tous un compte à régler avec leurs parents : des alcooliques, des infidèles et même pire. Et l’engrenage fatal et criminel se met à tourner, jusqu’à la conclusion…libératrice. Bonne année quand même !

Une lecture efficace et bien huilée, à la construction relativement attendue et linéaire mais capable toutefois de surprendre. En effet, le lecteur ne s’attend sans doute pas aux événements qui se déroulent durant les dernières pages. Si le thème (action ou vérité qui dégénère) n’est pas neuf dans la littérature l’idée reste plaisante et bien exploitée. Le Monopoly demeure cependant un simple prétexte et le côté ludique peut-être insuffisamment exploité. Mais ce n’est pas très grave : avec ce format court pas le temps de s’ennuyer.

Un récit dégraissé qui fonctionne à l’efficacité pure et se lit d’une traite pour profiter de l’effet « boule de neige » des événements décrits et du crescendo des actes commis par les « héros ». On passe donc un bon moment avec cette novella efficace et sans prétention.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Polar, #Roman court (novella)

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Publié le 15 Septembre 2022

ENTREE INTERDITE de Ray Garton

Le Californien Ray Garton est un des spécialistes de l’horreur très prolifique qui fut, hélas, peu publié chez nous. Il se fait connaitre par une poignée de titres assez rentre-dedans, quasiment splatter-punk, qui mélange horreur sanglante et scènes de sexe. SEDUCTIONS est ainsi publié chez Gore tandis que CRUCIFAX et EXSTASE SANGLANTE le sont chez Pocket Terreur puis TAPINEUSES VAMPIRES chez J’ai Lu et ALLIANCE MALEFIQUE chez Lefrancq. Également sorti chez J’ai Lu, cette ENTREE INTERDITE est nettement plus soft et se destine davantage aux adolescents. L’auteur a livré des novélisations de « Buffy » et « Sabrina » et ce roman court (127 pages) se rapproche de ce genre de titres pour les jeunes filles.

Quatre amies sont séparées par les circonstances à 12 ans mais promettent de se retrouver, six ans plus tard, dans le musée de cire d’une petite ville. Erika, Leslie et Lynda se réunissent mais Karin, la dernière membre du quatuor, est absente. Sa mère affirme qu’elle ne viendra pas. Tant pis, les copines décident de profiter de leur soirée pour une dernière virée dans le musée de cire complètement délabré. Mal leur en prend…

Soixante bouquins et un titre de « Grand Maitre de l’Horreur »…beau parcours pour Garton. ENTREE INTERDITE fut publié sous le pseudo de Joseph Locke et reprend toutes les conventions du slasher : des amis perdus de vue qui se retrouvent dans un lieu isolé et effrayant (un musée de cire), un maniaque costumé, un secret, des manipulations et autres « misdirections » sur l’identité du coupable,…

Rien de bien neuf mais le bouquin fait le job, comme on dit : l’auteur mélange des éléments déjà lus (et vus) précédemment pour aboutir à une tambouille plutôt nourrissante. Entre « La maison de cire », « Massacres dans le train fantôme » et « Souviens-toi l’été dernier », Garton nous confectionne un plaisant petit slasher que l’on conseillera volontiers aux adolescents qui veulent effectuer le grand saut entre « Chair de poule » et Dean Koontz.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Jeunesse, #Roman court (novella), #slasher

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Publié le 20 Juin 2022

LES AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE de Pierre Mac Orlan (Pierrre du Bourdel)

Comme le précise la préface, voici un des meilleurs romans de son auteur. On fera confiance à cette introduction laudative à défaut d’avoir lu toute la production de Pierre Mac Orlan (1882 – 1970) signataire d’une centaine de romans. Beaucoup sont repris dans une monumentale « Œuvres complètes » en vingt-cinq volumes. Cependant l’auteur du fameux QUAI DES BRUMES n’a pas inclus dans cette rétrospective ses « érotiques ». Dommage car ces AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE, sous-titré fort justement « les aventures libertines d’une demoiselle de qualité sous la Terreur », reste un bon récit publié sous le pseudo de Pierre du Bourdel.

Loin des « érotiques » actuels style mommy porn soporifique, ce roman se veut picaresque, avec un ton libertaire, libertin et cru mais toujours dans une optique amusante. Notre Mademoiselle de qualité traverse donc, telle Angélique ou Caroline Chérie, la Terreur et donne beaucoup de sa personne. Bonnes sœurs fouettées, fessées puis sodomisées avec un navet, passages scatologiques, lavements à répétition du fondement de l’héroïne avec trois litres d’eau croupie, etc. l’auteur reste dans la tradition d’un certain porno excessif et délirant, à l’image des ONZE MILLE VERGES ou de certains bouquins du Marquis de Sade. L’imagination est donc au pouvoir et le lecteur pourra se délecter des nombreux viols et humiliations que subira notre Miss de Sommerange. Le roman est donc très divertissant mais, toutefois, tout finira bien et l’héroïne trouvera l’amour au cours d’un happy-end bienvenu. Cette fin joyeuse succède à une très longue et très déjantée scène de viol collectif.  Véritable plat de résistance du roman (à l’image de l’orgie finale qui termine bien des films pornos), la scène voit notre Mademoiselle, soumise, en compagnie de trois compagnes d’infortunes, aux turpitudes d’une douzaine de Hussards décidés à profiter, tour à tour, de chacun de ses orifices.

LES AVENTURES AMOUREUSES DE MADEMOISELLE DE SOMMERANGE se montre par conséquent distrayant, délirant et amusant. La brièveté du récit, associée à de nombreuses péripéties et à un paquet de scènes chaudes originales, empêchent tout ennui et le lecteur passe un bon moment avec ce bouquin d’aventures historiques, humoristiques et pornographiques.

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Publié le 17 Mars 2022

KILLER CRABS: THE RETURN de Guy N. Smith

Pour l’amateur d’horreur pulp, l’œuvre de Guy N. Smith (pléthorique) se résume souvent à ses bouquins d’agressions animales, le bonhomme ayant rendu dangereux la moindre bestiole. Si on pousse plus loin, sa carrière peut même être synthétisée en un mot : crabes ! Car Guy N. Smith touche le pactole avec NIGHT OF THE CRABS, petit classique de l’horreur anglaise publié en 1976 à la suite du séminal LES RATS de James Herbert. Par la suite Shaun Huston (LA MORT VISQUEUSE) et bien d’autres emboitèrent le pas à cette déferlante de créatures féroces. Beaucoup furent traduits chez Gore d’ailleurs. Malheureusement, NIGHT OF THE CRABS resta inédit dans la collection alors qu’il aurait pu y figurer tant sa construction s’y prêtait : personnages hâtivement brossés, certes variés mais surtout stéréotypés, attaques animales bien sanglantes sans verser dans le vomitif, scènes érotiques placées à intervalles réguliers… Difficile de faire plus conventionnels, l’auteur ayant coché avec application toutes les cases du « sexy gory pulpy novel ». Avec, avouons-le, une belle efficacité qui en rend la lecture agréable.

Guy N. Smith livra ensuite un paquet de déclinaisons de son bouquin le plus connu (et, on le suppose, le plus vendu) : KILLER CRABS, ORIGIN OF THE CRABS, CRABS ON THE RAMPAGE, CRABS’ MOON, HUMAN SACRIFICE et, en 2012, ce KILLER CRABS : THE RETURN. Ce-dernier s’apparente à un « soft reboot » qui reprend une continuité alternative débutée à partir du second roman, KILLER CRABS. Parmi les victimes de l’attaque des crustacés de 1978 figurait, en effet, le chasseur Harvey Logan. Trente-cinq ans plus tard, son fiston, Brock, reste persuadé qu’un jour ou l’autre les bestioles reviendront (ils sont restés silencieux dans cette ligne temporelle). Et il veut sa revanche.

Tous les bouquins de la saga sont en-dessous de 200 pages (celui-ci ne fait pas exception avec ses 160 pages) et l’auteur ne peut donc se permettre de trainer en route. Dès les premiers chapitres nous avons droit à une rapide scène sexy qui se conclut par la mort des partenaires bouffés par les crabes géants. Ça rappelle NIGHT OF THE CRABS ? Effectivement. Mais on ne change pas une recette qui marche et Guy N. Smith se contente donc de rejouer pour la septième (!) fois la même partition. Le procédé ne change pas : on présente rapidement les personnages (pardon les futures victimes), on observe les crabes cliqueter et on attend que coule le sang. Un grand roman ? Non ! Un bon petit bouquin qui aurait mérité une édition chez Gore (il en a exactement la bonne pagination) ? Oui ! Un classique dont on se souviendra ? Certainement pas. L’assurance de 2 ou 3 heures de divertissement ? oui !

Bref, c’est court, c’est gore, c’est fun et, surtout, c’est sans prétention (ni ambition) mais l’ensemble permet de passer un bon moment. Parfois c’est suffisant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Roman court (novella), #Roman de gare

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Publié le 11 Mars 2022

HISTOIRE DE L'OEIL de Georges Bataille

Publié sous pseudonyme par un Georges Bataille qui n’en avoua jamais la paternité, HISTOIRE DE L’ŒIL se présente comme un court roman pornographique écrit à l’envers de 170 fiches de lecture de la Bibliothèque Nationale, où l’auteur était conservateur. Il le rédige en pleine cure psychanalytique et le roman se montre peu soucieux de cohérence, allant d’un tableau à un autre sans souci de progression dramatique ou d’une quelconque caractérisation des personnages. Il s’agit d’une suite de séquences « osées » (où l’érotisme, en tant que tel, est souvent absent) qui décrivent diverses perversions avec une prédominance des watersports et autres golden shower. Bref, les deux « héros », emportés dans leurs dépravations baisent beaucoup et, plus encore, se pissent joyeusement dessus. Le narrateur s’associe ainsi à la très délurée Simone avant d’inviter dans leurs orgies la pieuse et virginale Marcelle qui finit par se laisser aller, elle-aussi, à la débauche. Par la suite, Marcelle devient folle, est internée, libérée par notre duo et se pend. Bataille situe la suite du récit en Espagne et démontre sa fascination pour la tauromachie avec des passages étranges, notamment celui où Simone, en assistant à une corrida, s’introduit une couille de taureau. L’histoire se termine par une série de profanation commises dans une église avec un prêtre à qui Simone arrache un œil qu’elle s’enfonce dans le vagin dans un délire de sperme et d’urine.

Difficile de s’intéresser au récit, des critiques sérieux ont cependant démontré le symbolisme de la plupart des scènes. Soit. Admettons. Le dernier chapitre, en effet, explique la manière très psychanalytique dont le roman a été écrit. Cela dit il n’est pas toujours nécessaire de transformer son parcours analytique en bouquin. Le tout, finalement, se limite à un catalogue d’audaces et de provocations : viols, inceste, sadisme, urologie, scatologie, tortures, meurtres,…Au-delà de l’aspect rentre-dedans peu à se mettre sous la dent : on frôle souvent la parodie plus ou moins consciente (« et si j’essayais à tout prix de choquer le bourgeois ? ») mais sans le côté rigolo d’un Apollinaire (LES ONZE MILLE VERGES) ou l’extrémisme d’un Sade (LES 120 JOURNEES DE SODOME). Ca intéressera sans doute les amateurs de surréalisme ou de « jeu littéraire » mais la majorité des lecteurs risquent de rester sur la touche. Un comble pour un livre vendu comme érotique…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Essai, #Roman court (novella)

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Publié le 7 Mars 2022

SUR LA ROUTE D'ALDEBARAN d'Adrian Tchaikovsky

Le thème de l’exploration d’un artefact extraterrestre, dénommé « gros objet stupide » de manière humoristique, s’est imposé comme un classique de la science-fiction. On citera quelques réussites exemplaires comme RENDEZ VOUS AVEC RAMA d’Arthur C. Clarke, L’ANNEAU MONDE de Larry Niven, LA GRANDE PORTE de Fred Pohl ou la trilogie GAIA de John Varley. Adrian Tchaikovsky s’y essaie à son tour avec ce court roman.

Loin, très loin, aux confins du système solaire, une sonde spatiale découvre un « gros objet stupide », une énorme structure qui présente la même face quelque soit l’angle sous laquelle on l’observe. Cet artefact se voit surnommé le Dieu Grenouille et, pour l’observer et éventuellement l’explorer, l’Humanité dépêche un vaisseau, le Don Quichotte, avec dans ses flancs un équipage de 29 humains en hibernation. Après plusieurs dizaines d’années de voyages, les émissaires peuvent enfin découvrir les secrets de l’artefact.

Spécialiste du gros space-opéra (CHIENS DE GUERRE, DANS LA TOILE DU TEMPS), l’auteur ramasse ici son intrigue sur 160 pages. Il déroule deux lignes narratives : celle du héros explorant l’artefact et celle, en flashback, qui raconte sa découverte et les réactions de l’Humanité. Le bouquin sera donc, essentiellement, un catalogue de rencontres étranges et de formes de vie totalement non-humaines que l’auteur se plait à détailler. Toutefois, l’ensemble ne retrouve pas le niveau d’excellence des romans précités sur le même thème et l’exploration tourne un peu en rond. Certes, certains passages fonctionnent agréablement, on trouve quelques références et clins d’œil humoristique, une ambiance assez étouffante et quelques passages qui versent même dans l’horreur mais, finalement, on reste sur une impression mitigée. Le tout évoque une version science-fictionnel du MAGICIEN D’OZ dans le monde d’ALIEN ou, pour prendre une comparaison plus contemporaine, la série PERDU DANS L’ESPACE. La plupart des critiques disponibles étant largement plus positives, faites-vous votre propore avis.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Roman court (novella), #science-fiction

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Publié le 4 Mars 2022

UN NOEL A NEW YORK d'Anne Perry

1904. Jemina Pitt, fille du chef de la police anglaise Thomas, accompagne aux USA son amie Delphinia qui doit prochainement épouser le très riche Brent Albright. Un événement d’importance pour l’aristocratie américaine. Cependant, la mère de Delphinia ne peut être présente. En effet, Maria a abandonné sa fille voici 16 ans. Or, la crainte de la famille Albright est de la voir débarqué lors du mariage pour commettre un scandale. Le frère du marié demande à Jemina de mener l’enquête afin de la retrouver et de la contraindre, si nécessaire avec de l’argent, à se tenir à carreau. Mais lorsque Jemina retrouve la disparue ce-dernière vient d’être assassinée. Et Jemina se retrouve suspectée du meurtre !

En 1979 Anne Perry lance une série d’enquêtes victoriennes menées par Thomas Pitt et Charlotte Ellison. A raison d’un roman chaque année (ou presque), la saga compte aujourd’hui 32 titres. Beaucoup plus tard, au début des années 2000, l’écrivain écrit, chaque Noel, un court roman consacré à un personnage secondaire de ces récits, ici la fille de Thomas Pitt. Le résultat ? Une lecture plaisante et « facile » qui mise sur la description de New York au début du XXème siècle avec l’ambiance des fêtes de Noel et les relations entre les différentes classes sociales. L’énigme policière, de son coté, semble accessoire et l’identité du coupable parait immédiatement évidente. L’important n’est donc pas là. Le roman avance heureusement rapidement et les échanges de dialogues lui donnent suffisamment de vie et de « peps » pour que l’on ne s’ennuie pas. Ce n’est sans doute pas un grand roman, plutôt une petite récréation mais le tout se montre plaisant et donne envie de découvrir d’autres romans d’Anne Perry.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Historique, #Policier, #Roman court (novella), #Whodunit

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Publié le 8 Février 2022

DJINN de Sam West

Sam West est un auteur britannique spécialisé dans le splatterpunk, l’extrême horreur et le porno-gore. Dans DJINN, le romancier nous présente Pam Wilkins, laquelle n’a pas gagné le grand prix au jeu du destin. Grosse, moche, sans ambition, elle se fait battre par son petit copain et nettoie les toilettes pour gagner son misérable salaire. Comme disait Kurt « elle se déteste et veut crever ». Toutefois, un jour, elle découvre une lampe magique. Et qui en sort ? Un génie bien sûr, ou plutôt un djinn, autrement dit un démon oriental qui lui promet tout ce qu’elle désire. Ou presque : il lui accorde six vœux à condition d’accomplir différentes tâches dégradantes. Le djinn lui demande ainsi de boire l’eau croupie des toilettes. Pam accepte. Ce n’est qu’un début, évidemment.

Splatterpunk et porno-gore ne sont pas réputé pour leur finesse et DJINN ne cherche pas à revitaliser le genre ni à se montrer particulièrement original. Le déroulement de l’intrigue se montre ainsi très prévisible et linéaire avec un développement quasi nul. Quoique le personnage principal occupe toutes les scènes, le lecteur n’aura pas beaucoup de précisions la concernant. Elle est juste vénale, détestable et immonde. Si Divine était encore de ce monde elle pourrait jouer son rôle dans une adaptation signée John Waters. Bref, si la première moitié du bouquin reste correcte et propose les passages classiques du genre (viols, tortures, etc.), la suite peine à convaincre. Ainsi, après une partie relativement sobre qui se montre distrayante et relativement bien menée, la suite se vautre dans la surenchère et la scatologie. Quitte à perdre toute crédibilité et à sombrer dans l’excès pour l’excès, l’auteur se fait plaisir et en rajoute dans le trash total. Notre héroïne se fait sauter par un clochard, est « gangbangée » par trois voyous, suce six kikis, boit des litres de sperme et permet à un chien de l’enculer. Pour les habitués de l’extrême, rien de très novateur, juste la routine du porno gore crasseux. Mais les descriptions sont très longues, au point que la narration – plutôt convaincante dans les soixante premières pages – se délie complètement et donne envie de survoler en diagonale l’énième dégueulasserie imaginée par le romancier.

DJINN possédait un certain potentiel et sa thématique, certes traditionnelle, laissant espérer une réelle originalité. Malheureusement le bouquin retombe dans les travers du splatterpunk et l’impression reste mitigée. Censé donner la nausée, le livre suscite surtout l’ennui. Parfois trop c’est juste…trop.

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Publié le 4 Février 2022

LE MYSTERE DU TRAMWAY HANTE de P. Djeli Clark

A l’occasion de L’ETRANGE AFFAIRE DU DJINN DU CAIRE nous avions lié connaissance avec les agents du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles. Toujours en Egypte et plus précisément au Caire nous retrouvons, en 1912, ces mêmes agents qui tentent de résoudre une nouvelle affaire. Ainsi Hamed Nasr et Onsi Youssef ont, cette fois, pour tâche de résoudre le problème posé par la hantise d’un tramway. Ils devront recourir à différents spécialistes pour conjurer l’entité présente dans le wagon 15 tandis que, dans les rues du Caire, gronde la contestation des suffragettes qui réclament le droit de vote.

P. Djeli Clark approfondit ici l’univers d’urban fantasy uchronique mâtiné de steampunk (oui, tout ça !) débuté dans L’ETRANGE AFFAIRE DU DJINN DU CAIRE : l’Egypte est devenue une grande puissance depuis qu’un sorcier a ouvert un portail. Mais, au passage, il a libéré dans notre monde différentes créatures magiques, certaines bienveillantes et d’autres non. Des enquêteurs du surnaturel sont chargés de combattre les entités maléfiques. Le duo de « détectives de l’étrange », joliment typé, associe classiquement un individu chevronné à un débutant tandis que l’intrigue combine, elle, policier et fantastique. L’utilisation des magies et mythologies orientales change agréablement de la sorcellerie occidentale mais le cadre reste traditionnel : l’irruption du surnaturel opère un profond changement sociétal. Ici, globalement, l’évolution est positive puisque l’Egypte connait un nouvel âge d’or de libertés. Seuls certains désagréments, consécutifs à la présence des créatures magiques, demande l’intervention de spécialistes. L’auteur observe également les changements dans les mentalités et l’importance grandissante des femmes dans la destinée du pays. Bien sûr cela perturbe certains individus, notamment l’un des deux détectives qui éprouve quelques difficultés à s’adapter au « nouveau monde ».

En peu de pages, LE MYSTERE DU TRAMWAY HANTE fonctionne de manière très efficace : aventure, fantastique, considération sociale, touche d’humour, intrigue policière,…de la bel ouvrage !

Après trois novellas réussies et bardées de prix, espérons que P. Djeli Clark confirme avec son passage au roman, toujours dans le même univers, via MAITRE DES DJINNS.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Roman court (novella), #Uchronie

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