Publié le 12 Janvier 2018

LE BATON ET LA CAROTTE d'Esparbec

George Paillier, dit Esparbec, se définit comme le dernier des pornocrates, il s’assume en tant que véritable romancier porno et non pas « érotique », mot à la mode pour désigner de minables romances agrémentées de l’une ou l’autre scènes vaguement osées. George Paillier écrit depuis des années, publiant sous divers pseudonymes ou sous la bannière Esparbec des bouquins que ce soit chez Media1000 ou chez La Musardine.

L’histoire est classique : deux très jeunes filles pas si innocentes vont transformer un homme (évidemment consentant) en objet sexuel total. Pour cela elles ne vont pas y aller par quatre chemins et son éducation gentiment sale ce fera, notamment, à grands coups de bâton et de carotte dans le cul. Dès lors, nos deux gamines, emportées dans un grand tourbillon de perversions en tout genre, vont se déchainer sur notre pauvre (?) homme objet.

Pas la peine de prendre des gants avec Esparbec : pas de place pour la suggestion, le gentillet, l’érotisme chic ou le mommy porn vendu par paquet de dix (plus un gratuit) chez Carrefour. Esparbec s’en fiche et, osons le dire, il s’en bat les couilles. La crédibilité ou la psychologie des personnages ne l’intéressent pas davantage et, quelque part, il a sans doute raison, le sujet n’est pas là. Il préfère multiplier les scènes pornographiques bien déviantes, à la manière d’un explorateur de la perversion. S’il était cinéaste Esparbec ferait du hard crad, pas du porno classe, bref il serait plutôt Alain Payet que Francis Leroi.

Le porno de l’écrivain n’est pas nécessairement érotique d’ailleurs tant il va loin dans ses excès, certains passages pourront choquer ou rebuter le lecteur. C’est probablement voulu, le bonhomme n’ayant que faire des « zones de confort », en particuliers dans ce BATON ET LA CAROTTE ouvertement pédophile. Car Esparbec repousse les limites et joue des tabous (sadomasochisme, humiliations variées, viol, inceste, etc.). L’érotisme de bon goût n’a pas court chez lui et on imagine la tête d’une lectrice de 50 NUANCES DE GREY découvrant cette œuvre dont les héroïnes, âgées de 12 ans, démontrent une imagination débordante.

A vrai dire, LE BATON ET LA CAROTTE, comme tous les autres Esparbec apparemment (LA PHARMACIENNE y allait déjà franco) accumule les scènes crades (ne manquent d’ailleurs que les odeurs) écrites avec un véritable style, quelque part entre la description gynécologique la plus crue et une certaine préciosité héritée des romans clandestins d’antan. 

Cru, déviant mais aussi empreint d’un humour au second degré fort plaisant, d’un côté Vaudeville cochon appréciable et d’une énergie impressionnante, la littérature d’Esparbec s’inscrit dans la tradition des romans pornos de Sade ou Apollinaire, à la manière des 120 JOURS DE SODOME ou des ONZE MILLE VERGES. Sans se soucier du politiquement correct et des rigueurs d’une censure qui aimerait cadenasser jusqu’aux fantasmes, l’écrivain se permet toutes les audaces et toutes les transgressions. En ces temps de retour du puritain, du féminisme agressif et des outragés de tous bord, la littérature d’Esparbec se révèle, quoiqu’on en dise, bien plus nécessaire que les best-sellers bien-pensants ayant droits à une belle couverture médiatique.

Même si on n’en lira pas tous les jours (il faut avouer que le bouquin s’avère un poil – de cul – répétitif), Esparbec démontre que la pornographie pure et dure a toujours droit de citer malgré Youporn. Et qu’elle peut être divertissante et amusante à lire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Roman de gare, #Erotique, #Esparbec, #Porno

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Publié le 11 Janvier 2018

STAR WARS - CLONE WARS: TOME 1 et 2

Les récits appartenant au vaste arc narratif de la « guerre des clones » se situent peu après « Star Wars Episode II : L’attaque des clones ». Ils permettent de retrouver les personnages de la prélogie et d’approfondir des événements parfois rapidement survolés par les films. Nous retrouvons ici des visages familiers comme Mace Windu, Maitre Yoda et, bien sûr, Obi Wan et son apprenti Anakin. Pour le côté obscur l’Empereur tire des ficelles dans l’ombre, tout comme le Comte Dooku, tandis que les opérations de terrains sont assurées par Ventress, une ancienne Jedi passée du mauvais côté de la force (avec son look cuir / dominatrice du plus bel effet) et Dirge, une sorte de monstre en armure qui rappelle Jango Fett (il rêve d’ailleurs de lui ravir le titre d’homme le plus dangereux de la galaxie).

Les récits (trois à cinq par tomes) tournent, évidemment, autour de l’armée de clones commandée par la République, avec diverses missions, notamment sur Kamino, afin de la défendre. Les Jedi se voient également forcés de prendre une part plus active dans le conflit et d’assurer le rôle de généraux, ce qui n’est pas au goût de tous les Chevaliers. Un schisme (titre de la troisième – et meilleure – histoire du premier volume) se prépare d’ailleurs au sein de l’Ordre : le vénérable Sora Bulq se place au service de Dooku et tend un piège à Mace Windu. De son côté, Anakin se pose de plus en plus de questions (et il n’est pas le seul) sur l’implication des Jedi et sur la manière de concilier son enseignement avec la guerre totale qui s’annonce. Le jeune homme prend également la défense des clones et notamment des soldats Arc surentrainés mais traités comme de la simple chair à canon sacrifiable par la majorité des Républicains. De plus en plus de Jedi prennent en outre conscience de la corruption qui règnent au sein de la République et se demandent comment la défendre sans succomber, à leur tour, à cette corruption.

STAR WARS - CLONE WARS: TOME 1 et 2

Dans le deuxième tome, au cours d’une mission sur Naboo, planète où vit sa bien-aimée Amidala, le jeune Anakin va découvrir les atrocités permises par « le nouveau visage de la guerre ». Un récit qui effecture un parallèle assez évident avec les combats de tranchées et des attaques au gaz de la Première Guerre Mondiale. Au fil des pages, les frontières entre le Bien et le Mal se brouillent : « moins certains les choses sont » comme le dit Maitre Yoda alors que les actions des Jedi les mènent dangereusement proches du côté obscur : « Je me demande ce que cette guerre change en nous, en tant que Jedi. La guerre change toujours ceux qui la font et nul ne peut prévoir comment. »

En dépit du caractère inégal des histoires proposées, ces deux tomes, servi par un beau dessin, se révèlent très plaisants à lire et permettent de mieux connaitre une période très intéressante de la mythologie « Star Wars », celle du basculement de la République et de l’avènement du pouvoir impérial.  

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Publié le 10 Janvier 2018

L'EMPLOYE DU DIABLE de Guillaume Nicolleau

Ce roman se situe dans la veine « urban fantasy » ou « paranormal romance », en contant l’histoire d’Edwards, un démon âgé de 300 ans. Il œuvre au service de Mr L. et obtient la prolongation de son immortalité en poussant les humains au péché. Toutefois, son histoire d’amour avec Abigael, la fille d’un de ses amis, modifie la donne.

Tout d’abord, le bouquin aurait mérité une relecture plus rigoureuse pour éviter les redondances et les répétitions de mots (beaucoup de dialogue utilise « dit untel »). Les constructions de phrases paraissent aussi un peu trop lourdes et freine la lecture, on sent l’enthousiasme de l’auteur, pas encore le métier, ce qui somme toute est normal pour un premier roman.

La longueur du livre, pour sa part, constitue autant une qualité qu’un défaut : si l’écrivain évite les longueurs, il ne fait qu’effleurer un univers dont la richesse aurait mérité davantage de développements. Ainsi, le livre nous apprend ce que peut accomplir (ou non) un employé du diable : « Pour un démon, pousser un humain au suicide était une opération très facile à réaliser ».  Par contre, le démon n’a pas le droit de tuer lui-même un homme. La caractérisation de cet employé du diable s’avère sympathique, il est présenté non comme un être démoniaque mais simplement comme une sorte de fonctionnaire au service des Enfers, soucieux de faire son boulot correctement, de satisfaire son patron déchu, de gagner des points, d’avoir de l’avancement,…L’Enfer comme métaphore de la bureaucratie ? Pourquoi pas, ce n’est pas franchement novateur mais ça reste amusant.

Le véritable dilemme d’Edward Blake survient lorsqu’Abigael, la fille de son plus vieil ami, décide de se suicider. A partir de là le récit s’emballe mais, malheureusement, au détriment de la crédibilité. Tout est trop rapide et si l’intrigue reste plaisante, elle s’avère souvent expédiée, en particulier en ce qui concerne cette relation amoureuse. Par la suite nous avons droit à l’attaque du bar d’Abigael (et à l’agression de son père) par une bande de voyous auquel un apprenti démon à chuchoté de commettre un crime sous les conseils de Lucifer en personne. Edward comprend dès lors que les actes démoniaques ne sont pas sans conséquence, ce qui accentue son envie de révolte.

La fin, une fois encore, parait trop hâtive même si l’humour atténue la déception. L’EMPLOYE DU DIABLE révèle néanmoins un potentiel et bien des histoires similaires (et publiées) se révèlent moins imaginatives. On conseille à l’auteur, pour son prochain roman (ou pour une éventuelle version retravaillée), de développer davantage ses personnages et de soigner un peu plus la forme. Ce premier jet, de par sa longueur réduite, ses idées intéressantes et ses quelques notes d’humour, pourra toutefois plaire aux amateurs de romance surnaturelle.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Paranormal Romance

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Publié le 8 Janvier 2018

SAS A ISTANBUL de Gérard De Villiers

En ces temps frileux où la moindre parole sexiste prend des proportions effarantes il est rafraichissant de se plonger dans le machisme satisfait de la plus célèbre des sagas d’espionnage. Car si SAS c’est tout d’abord un personnage, le prince hongrois Malko Linge, autrement dit Son Altesse Sérénissime, SAS c’est également – et surtout - une institution du roman de gare francophone et de l’espionnage. Créé en 1965 par Gérard de Villiers qui écrivit deux cents aventures de son héros jusqu’en 2013, soit près de cinquante ans de bons et loyaux services à la cause d’une espionnite réactionnaire et globalement divertissante.  

Que l’on aime (ou pas) le héros ou son controversé auteur, SAS A ISTANBUL reste une œuvre historique puisqu’il s’agit de la première aventure de Malko, lequel se voit défini comme un aristocrate désargenté acceptant de dangereuses missions afin d’amasser suffisamment de ressources monétaires pour restaurer son château décrépi. L’aristocrate aventurier possède un charme indéniable dont il use abondamment, à la manière de James Bond (si Malko fait plusieurs conquête la série n’a pas encore sombré dans le porno envahissant des titres ultérieurs et demeure sobre au rayon de l’érotisme) et une mémoire fabuleuse qui lui permet de retrouver facilement une information lue bien des années auparavant. Cette aptitude originale, elle aussi, sera rarement mentionnée par la suite. Dans cette première aventure, Malko n’est d’ailleurs pas vraiment un homme d’action, plutôt un stratège qui enquête, rassemble des faits, et laisse ses hommes de main accomplir le sale boulot. La série, là aussi, évoluera pour se conformer davantage aux normes du roman d’action / espionnage durant les décennies ultérieures où le prince fera le coup de poing à intervalles réguliers.

Avec SAS A ISTANBUL nous sommes encore en pleine guerre froide : après la destruction d’un sous-marin américain dans le détroit du Bosphore, un submersible non identifié est coulé en représailles. Peu après, le corps d’un marin russe est découvert sur la plage d’Izmir. Les services secrets de divers pays vont alors tenter de récupérer des documents compromettants. Une poignée de personnages jouent double jeu tandis que d’autres sont simplement éliminés au fil des pages, abattus par des agents rivaux. SAS Malko Linge débarque en Turquie pour enquêter sur cette affaire qui pourrait compromettre la paix mondiale.

Avec ses clichés mais aussi son rythme enlevé et son intrigue relativement complexe, SAS A ISTANBUL (un titre qui évoque immédiatement les longs-métrages d’espionnite de la fin des sixties) constitue un bon moyen de passer trois ou quatre heures de son temps. Le héros s’y révèle plutôt sympathique et attachant, loin de l’image du surhomme « sex machine » qu’il deviendra quelques années plus tard. De Villiers, pour sa part, évite les conventions et n’a pas encore sombré dans sa propre caricature à la manière des romans ultérieurs, plaisants mais bien trop mécaniques pour passionner : un quart d’ultra violence, un quart de sexe, un quart de péripéties façon guide du routard et un quart de considérations géopolitiques que ses détracteurs trouveront toujours « nauséabondes ».

Dans les limites de la littérature de gare, SAS A ISTANBUL fonctionne agréablement et s’appuie sur une écriture simple mais fluide et efficace, soucieuse de ne pas générer de temps morts mais, au contraire, de proposer des rebondissements et quelques touches humoristiques au sein d’un récit bien balancé. De quoi donner envie de poursuivre la lecture des titres ultérieurs, du moins ceux parus jusqu’à la fin des sixties, avant le grand basculement dans le sexe balisé et la violence outrancière.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Gérard de Villiers, #Erotique, #Espionnage

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Publié le 6 Janvier 2018

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

Ce premier crossover du batverse de l’ère « rebirth » impacte les trois principales séries consacrées au Chevalier Noir : Batman, Detective Comics et Nightwing.

L’intrigue ne cherche guère la complexité : Hugo Strange infecte quelques cadavres avec le venin de Bane et crée quatre monstres gigantesques qui menacent Gotham alors qu’un ouragan s’annonce. Après la mort supposée de Red Robin (les lecteurs de Detective Comics savent que Tim s’en est sorti) et l’affaire de Gotham (cf. Batman rebirth tome 1), le Caped Crusader refuse de perdre encore une fois ses alliés et adopte une attitude très rigide et protectrice, laissant par exemple Gotham Girl et Duke Thomas de côté alors que les monstres attaquent la ville.

Le scénariste se lâche donc pour proposer des destructions massives en pagaille dans un esprit proche des kaiju-eiga ou, pour les Américains, des plus récents PACIFIC RIM et GODZILLA, une parenté entretenue par un climat déchainé. Les combats se déroulent donc sous une pluie battante et les immeubles sont pulvérisés par les créatures géantes. Tout cela se montre fort plaisant mais également quelque peu répétitif, avec des scènes à grand spectacle, de « nouveaux jouets » dissimulés par Batman (notamment de nouvelles motos), les Tours Wayne qui servent d’ultime ligne de défense en cas d’urgence, etc. Vu la situation on peut s’étonner que la Ligue de Justice n’intervienne pas pour se confronter à une menace aussi démesurée. Evidemment, l’équipe des « batmen » saura défaire les monstres sans l’intervention des héros les plus puissants. Ni Lantern ni Superslip ne seront de la partie. Peu crédible mais sympathique.

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

Heureusement, pour suppléer à ce côté invraisemblable, les dessins sont plaisants, en particuliers ceux de Riley Rossmo sur Batman dont le style, assez personnel, convient bien au Chevalier Noir. L’artiste livre ici un travail de toute beauté et il suffit pour s’en convaincre d’admirer l’impressionnant monstre gluant qui apparait en pleine page dans Batman N°8.

Bref, ce premier crossover réussit son pari de divertissement à grand spectacle et en donne pour son argent au lecteur friand de monstres géants. Si la caractérisation des protagonistes demeure sommaire on note un progrès pour les héros qui apprennent, peu à peu, à travailler en équipe. Ainsi la pièce rapportée Gueule d’Argile, ex super vilain passé du bon côté de la force, sert d’armure vivante à Batman dans une séquence originale et mémorable.

En résumé, LA NUIT DES MONSTRES constitue un bon petit « blockbuster super héroïque » qui développe les différentes intrigues lancées dans les trois séries principales du Batverse tout en donnant la priorité à une action tonitruante. Un bon moment.

 

 

BATMAN - LA NUIT DES MONSTRES

(contenu : Batman Rebirth #7-8 + Detective Comics #941-942 + Nightwing Rebirth #5-6)

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Batman

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Publié le 4 Janvier 2018

CAUCHEMAR QUI TUE de Lewis Mallory

Deuxième des trois romans publiés chez Gore par Lewis Mallory, CAUCHEMAR QUI TUE s’inscrit dans la lignée des autres œuvres de cet auteur publiées chez nous, à savoir un fantastique relativement original, plutôt chaste et seulement ponctué de quelques passages choc qui privilégie l’atmosphère d’angoisse et la psychologie des personnages.

Nous sommes ici dans la thématique de l’enfant maléfique, déjà abondamment illustrée par la littérature et le cinéma, une sorte de petit frère du Damien de « La malédiction » qui disposerait de pouvoirs psychiques dans la tradition de « Patrick » ou « La grande menace ».

Un certain Gidéon fête son douzième anniversaire. Il vit en compagnie de ses parents et parait doté de pouvoirs paranormaux liés aux cauchemars, qu’il a la possibilité de matérialiser afin de faire mourir de peur ses victimes. Gidéon s’est ainsi fait renvoyé de l’école après s’être vanté d’avoir tué tous les animaux du laboratoire. Par la suite, notre sale gosse réserve un sort similaire aux poissons adorés de sa femme de ménage. Emporté par sa colère, le gamin brûle la maison familiale et provoque le décès de ses parents. Placé dans un hôpital psychiatrique, apparemment en état de choc, il compte sur sa sœur ainée, Theresa, pour l’en sortir. Lorsque le petit ami de sa frangine devient lui aussi soupçonneux, Gidéon tente de le tuer en matérialisant une horde de rats affamés tandis qu’un autre patient de l’hôpital puis un médecin meurent mystérieusement.

Lewis Mallory nous propose ici un récit habile, davantage porté sur l’épouvante que sur l’horreur sanglante, aux personnages hâtivement brossés mais aux considérations psychologiques réussies et à l’intrigue intéressante. Contemporain de la première apparition de Freddy, le roman (qui date de 1984) ne semble guère avoir souffert de sa traduction puisque l’édition originale comporte seulement 160 pages. Il s’avère donc parfaitement adapté à la collection « gore », du moins au niveau de la pagination et de la thématique car les fans les plus acharnés regretteront sans doute le manque de scènes sanguinolentes ou érotiques.

Si le tout aurait mérité quelques développements ou un certain approfondissement des relations entre le maléfique gamin et sa sœur, CAUCHEMAR QUI TUE se révèle un honnête bouquin fantastique qui se lit rapidement et avec plaisir. Pas de la grande littérature ni même un incontournables de la fameuse collection mais une bonne manière de s’occuper durant une petite soirée d’hiver.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Gore

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Publié le 2 Janvier 2018

WENDIGO de Graham Masterton

Une fois de plus, Graham Masterton s’intéresse à la  mythologie indienne qu’il a déjà abondamment illustrée. Bien sûr, on citera son « grand œuvre », à savoir la saga du Manitou qui comporte six romans (dont les cinq premiers furent traduits en français) mais également LA MAISON DE CHAIR dans lequel on croise le terrible Coyote ou encore CORBEAU. Ici, l’écrivain britannique s’intéresse au Wendigo, créature surnaturelle déjà abordée par Algernon Blackwood dans une longue nouvelle (« The Wendigo ») à laquelle  Masterton fait régulièrement référence.

L’intrigue se montre assez classique et typique de l’écrivain : Lily, mère divorcée de deux enfants travaillant dans une agence immobilière, est agressée chez elle par deux hommes masqués qui enlèvent sa progéniture, l’attachent à une chaise, la traitent de sorcière et tentent de la bruler vive. Heureusement, Lily réussit à s’en sortir et apprend qu’elle n’est pas la première victime : en effet une bande de machos fanatiques décidés à « punir » les mauvaises mères, « Flamme », sévit depuis quelques temps. Lily soupçonne immédiatement son ancien mari, dont elle est divorcée et avec lequel elle est brouillée. Deux agents fédéraux mènent l’enquête mais, malheureusement, sans succès. Le FBI étant dans l’incapacité de retrouver les enfants, Lily finit par demander à un sorcier indien, George Iron Walker, d’invoquer le légendaire Wendigo, un chasseur cannibale aux talents de pisteur sans égaux. George accepte en échange d’un terrain sacré pour son peuple. Lorsque Lily se révèle incapable d’éponger sa dette et de remplir sa part du contrat, George Iron Walker lâche le monstre sur la jeune femme.

Si le roman s’avère plaisant et rondement mené, dans la tradition des précédents bouquins de Masterton, difficile de ne pas en pointer les nombreux défauts et facilités. Tout d’abord, la personnalité de l’héroïne, Lily, reste assez clichée et il parait difficile de ne pas s’offusquer devant la bêtise de certaines de ses réactions. Ainsi, alors qu’on lui a expliqué la nature démoniaque et cannibale du Wendigo, la jeune femme pousse des cris d’orfraie lorsque le monstre commence à tuer ses agresseurs. Les relations de l’héroïne avec son patron manquent aussi de crédibilité : le boss la met sur la touche car ses cheveux brûlés et rasés mettent les clients mal à l’aise (puisqu’ils la soupçonnent de subir une chimiothérapie !) mais il ne perd jamais une occasion d’essayer de la draguer. Les agents fédéraux paraissent eux aussi peu professionnels, appelant régulièrement la jeune femme à la moindre fausse alerte tout en étant incapables de trouver le moindre indice. Bien sûr, au cours du récit, notre héroïne combative finira par trouver une oreille attentive qui croira en l’existence du Wendigo et recueillera ses confidences sur l’oreiller. Du déjà vu et revu.

Néanmoins, en dépit de ses bémols, d’une écriture quelque peu fade et d’un manque d’audaces certains (Masterton semble avoir délaissé la surenchère érotico-gore de ses premières œuvres pour un style passe partout et « grand public »), WENDIGO se lit sans déplaisir. Le roman, en effet, s’avère rythmé, court (330 pages) et globalement efficace en dépit de sa linéarité et d’un troisième acte à la fois longuet et prévisible. Difficile néanmoins de considérer ce bouquin comme une réussite tant l’écrivain, que l’on a connu autrement plus inspiré et innovant, apparait ici en pilotage automatique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Graham Masterton

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