TOUT LE MONDE DANS CE TRAIN EST SUSPECT de Benjamin Stevenson
Publié le 9 Août 2024
Benjamin Stevenson revient avec un deuxième roman de son presque alter-ego Ernest Cunningham, auteur de « policiers » ayant connu un grand succès avec son « autobiographique » TOUS LES MEMBRES DE MA FAMILLE ONT TUE QUELQU’UN. Le voici invité d’un salon du polar organisé dans un train luxueux parcourant l’Australie en compagnie d’une poignée de collègues. Forcément ces derniers ne s’aiment pas, se jalousent et de vieilles rancœurs ne demandent qu’à ressortir. Surtout qu’ils semblent tous les faire-valoir de la star écossaise du polar venu présenter son dernier (et vraiment dernier) bouquin. Dès lors pas étonnant que celui-ci soit assassiné. Surtout que Stevenson / Cunningham nous avertit dès de départ que la vie imite souvent la fiction…Donc le roman va se conformer aux règles édictées par les théoriciens du roman à énigme : présentation des protagonistes, meurtre, enquête, deuxième meurtre, fausse-piste, etc.
Si TOUT LE MONDE DANS CE TRAIN EST SUSPECT se veut un roman à l’ancienne et un policier fair-play et cosy, cela n’empêche pas l’auteur de jouer la carte de la dérision, du second degré et de l’humour. L’auteur / détective brise ainsi régulièrement le quatrième mur pour commenter l’action à ses lecteurs, préciser le nombre de fois où il mentionnera le coupable ou les pages qui le sépare du dénouement. Il se prétend un narrateur fiable et rappelle régulièrement qu’il joue franc-jeu.
A côté de ce côté quasiment parodique, le bouquin égratigne aussi le milieu des écrivains, les tentations des auteurs de « noir » (et assimilé) d’obtenir une reconnaissance dans la « blanche », sans oublier le paradoxe d’être populaire (et donc peu aimé des critiques) ou non.
Malgré ses 400 pages, TOUT LE MONDE DANS CE TRAIN EST SUSPECT avance à bon rythme, multiplie les rebondissements, les bons moments, les traits d’humour et les clins d’œil aux classiques du policier. L’idéal pour une lecture estivale divertissante.