ROBOPOCALYPSE de Daniel F. Wilson
Publié le 2 Août 2024
Avec le développement de l’intelligence artificielle, le thème jusqu’il y a peu ringard de la « révolte des machines » revient sur le devant de la scène. Alimenté par les cris d’alarme des spécialistes disant que tout ça va trop vite, au risque de voir l’Humanité dépassée par sa création, le sujet inspire les auteurs. De manière subtile ou bourrine. Diplômé en informatique et spécialiste de l’AI, Daniel F. Wilson sait probablement de quoi il cause et choisit pour son intrigue la voie non pas de la hard science mais bien celle de l’action.
Spielberg fut longtemps attaché au projet et il est probable que celui-ci deviendra un jour un film tant le récit se veut cinématographique. L’auteur la joue également « moderne » avec un côté à la WORLD WAR Z, en suivant un grand nombre de personnages qui se croisent (parfois) et assistent à la révolte des machines. L’écriture se veut donc rythmée, entre témoignages, articles, interviews et compte-rendu des protagonistes. Les robots révoltés, eux, sont divers, de la « love-doll » au serveur de fast-food en passant par la machine militaire. Malheureusement tout ça n’est pas très passionnant. Reconnaissons que les premiers chapitres se montrent efficaces et que certains personnages (comme le vieux Japonais amoureux d’une love doll) sont intéressants. Mais dans l’ensemble le bouquin est très répétitif. On pense aux romans catastrophiques de James Herbert (style FOG) dans une version très édulcorée et voulue novatrice : rapide présentation d’un protagoniste et attaque d’un quelconque robot. Le procédé tourne assez vite en rond mais le bouquin reste « lisible » par son côté page-turner assumé et son emphase sur l’action. Mais tout ça est assez convenu et peu mémorable.
Précédé d’une réputation de « blockbuster littéraire », ROBOPOCALYPSE se laisse lire mais tient toutefois du pétard mouillé. Un bouquin de plage acceptable mais sans plus.