MORIARTY, TOME 9 de Ryosuke Takeuchi
Publié le 15 Octobre 2021
Et revoilà la famille Moriarty au grand complet, prête pour de nouvelles aventures dans lesquelles, cette fois, n’intervient pas Sherlock. Après s’être occupé de l’affaire Jack l’Eventreur et avoir engagé Irène Adler (rebaptisée pour l’occasion…James Bond !), nos frères organisent un thé, prétexte à un épisode amusant où ils seront courtisés par toutes les célibataires entreprenantes de la région. Un chapitre très léger mais plaisant avant le retour aux affaires sérieuses grâce à Milverton, lequel s’était signalé brièvement à la fin de l’affaire sur Jack. Ici, le voici bien décidé à percer l’énigme du « prince du crime ». Voici le prétexte à une histoire en deux chapitres sur l’enfance des Moriarty. James et William sont à l’orphelinat mais imagine déjà les grandes lignes de leur projet de lutte contre la noblesse pourrie d’Angleterre. Nous aurons droit à un étrange procès basé sur le principe du Marchand de Venice, un récit quelque peu décalé et forcément théâtral avec intervention d’avocat, plaidoiries et objections ! L’intrigue est ingénieuse, les rebondissements nombreux, c’est bien ficelé, référencé sans sombrer (comme cette série le fait parfois un peu trop, surtout dans les derniers volumes) dans le fan-service à base de citations quasi parodiques.
Le dernier épisode annonce la suite en présentant un « chevalier blanc », un député soucieux d’égalité qui va croiser les Moriarty et Milverton. Est-il sincère ? Va-t-il s’en sortir ? Il faudra attendre le tome 10 pour la conclusion de cet arc intéressant.
A la fois respectueux et innovant, n’hésitant pas à opérer un mix de mythologie proche des traditions du steampunk (c’est la bonne époque alors on ne dira rien), MORIARTY constitue jusqu’ici une saga fort appréciable qui a, certes, connu des hauts et des bas mais, demeure, dans l’ensemble divertissante et efficace. Agréable, futé et bien charpenté, ce tome donne encore envie de prolonger l’aventure.