LE CADAVRE DU JEUNE HOMME DANS LES FLEURS ROUGES de Jêrome Leroy

Publié le 24 Août 2021

LE CADAVRE DU JEUNE HOMME DANS LES FLEURS ROUGES de Jêrome Leroy

Né à Rouen en 1964, Jêrome Leroy publie depuis la fin du XXème siècle. Un coup d’œil à sa bibliographie révèle, dès les titres, qu’il se spécialise dans le post-apo et la littérature apocalyptique reprenant les thèses de la collapsologie : UNE SI DOUCE APOCALYPSE, UN PEU TARD DANS LA SAISON, LE GRAND EFFONDREMENT, BIG SISTER, etc. Il se réfère à Dick, Orwell et Ballard et cette novella condense, en 112 pages, toutes les anticipations d’une dystopie du monde d’après l’effondrement.

L’intrigue, quelque peu prétexte, suit un universitaire parisien, spécialisé dans l’étude du roman noir du XXème siècle, décidé à retourner à Rouen pour une réunion « d’anciens ». En chemin il se remémore son grand amour de jeunesse et constate la dégradation de la société.

Car nous sommes dans un futur proche, sans doute au mitan du XXIème siècle, et les nations se sont effondrées, rassemblées en méga-Etats: tout est privatisé, sponsorisé (Université Tolbiac Toyota),…Le dérèglement climatique est complet : plus moyen de se baigner, plus de neiges en montagne, des températures de 45° en Ile de France. Costume protecteur et masques de rigueur : plus de couche d’ozone, épidémies à foison, pollution, etc. La société a été divisée une vingtaine d’années auparavant lors de la Séparation : d’un côté les nantis, les Inclus, de l’autre les exclus, les Outer, autrement dit les banlieusards. La guerilla, proche de la guerre civile, est perpétuelle. Heureusement, pour tenir le coup, les Inclus disposent de nombreuses drogues et médicaments légalisés, ce qui compense la montée du puritanisme, l’interdiction de l’alcool et le recours quasi exclusif au sexe virtuel plutôt que réel.

Si les thèmes ne sont pas nouveau dans la SF « annonciatrice du pire », LE CADAVRE DU JEUNE HOMME DANS LES FLEURS ROUGES reste une lecture prenante, rythmée par des flashs d’information catastrophistes, qui se termine de manière complètement désespérée et nihiliste. On évitera donc de lire cette novella les jours de déprime mais on la conseillera pour tous les autres jours, après avoir planqué les cordes, les lames de rasoirs et les tubes de somnifère.

Comme aurait pu le dire son héros fan de Ellroy et compagnie, noir c’est noir !

Rédigé par hellrick

Publié dans #Roman court (novella), #anticipation, #science-fiction

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