JAMES BOND: SCORPIUS de John Gardner
Publié le 10 Février 2021
Une secte de fanatiques, les Doux, qui ne le sont pas du tout (doux !), que du contraire. Un grand gourou cinglé, le Père Valentine. Un méchant mystérieux, Vladimir Scorpius. Des terroristes qui se font exploser un peu partout pour détruire le mode de vie occidental. Voilà les nouveaux ennemis de James Bond !
John Gardner a livré un paquet de romans consacrés à Bond et celui-ci démontre une certaine originalité : l’intrigue dévie quelque peu de la « norme » des aventures de 007…une qualité et un défaut car, pendant une grande partie du bouquin, SCORPIUS ne ressemble pas vraiment à ce qu’on attend d’un Bond (littéraire ou cinématographique). Cependant, les derniers chapitres retrouvent la voie toute tracée de l’affrontement entre l’espion et le grand méchant mégalomane tout heureux d’exposer son plan. Si les thématiques sont plus « modernes » (terrorisme aveugle, dérives sectaires et religieuses,…), l’ensemble n’est pourtant pas pleinement convaincant et le rythme laisse souvent à désirer.
En dépit du ton sérieux (davantage que dans les autres Bond de Gardner), l’auteur ajoute quelques pincées d’humour et au moins un clin d’œil évident à Sean Connery, « l’acteur préféré de Bond ». Des initiatives louables mais qui ne parviennent pas vraiment à compenser une intrigue finalement prévisible et un manque regrettable de scènes d’action marquantes.
Notons également que la traduction est médiocre avec des tournures de phrases souvent bien lourdes et une impression d’amateurisme assez prégnante, davantage dans la lignée d’une traduction de fan trouvée sur le net (comme celle de KILLING ZONE par exemple) que d’un bouquin édité. Cela gâche la lecture, la rendant même parfois pénible, et n’aide guère à se faire une juste opinion d’un roman que, dans l’attente d’une version plus soignée et révisée, on qualifiera de peu palpitant. A réserver aux complétistes du Bond littéraire…Les autres passeront leur chemin sans regret.