NEIGE D'ENFER de Norbert Georges Moutier

Publié le 13 Février 2020

NEIGE D'ENFER de Norbert Georges Moutier

Récemment disparu (en janvier 2020), Norbert Moutier, ici (à peine) caché sous le pseudo de N.G. Mount a œuvré toute sa vie pour le fantastique et l’horreur : le fanzine Monster Bis, ses nombreux textes pour différentes revus, sa librairie parisienne, ses longs-métrages fauchés (« Mad Mutilator », « Trepanator »,…) et ses deux romans publiés chez Gore.

De cette collection, Norbert affirmait n’apprécier que les Américains, peu sensible à l’école française tout en excès porno-gore à la Necrorian. Guère étonnant que son NEIGE D’ENFER se situe aux Etats-Unis et développe une ambiance de survival classique, entre « Massacre à la tronçonneuse » et « La colline à des yeux », sans oublier les plus obscurs « Survivance » ou « The Final Terror ». Trop cher à filmer, le scénario de Norbert est donc devenu un roman gore bien calibré et efficace qui emballe en 150 pages son récit.

Ici, l’intrigue (même simpliste) prédomine et les personnages sont bien typés : jeunes gens chauds des hormones, vieille folle nympho maniaque, chercheurs d’or reconvertis dans l’extraction des dents de leurs victimes,…Moutier renvoie tout le monde dos à dos et surenchérit dans le « redneck crasseux » : les méchants sont très bêtes, très sales et très fous. Leur petite entreprise, qui trucide du touriste pour leur piquer leurs dents en or, est loufoque tant les invraisemblances abondent. Le quatuor de héros ne se montre pas beaucoup plus intelligent : ils sont antipathiques, se tirent dans les pattes à la moindre occasion, se lance des insultes,…Ce sont des opportunistes sans cervelle et Moutier ne se prive pas de les exterminer avec une certaine misanthropie rageuse assez réjouissante. Si le sexe et le gore sont bien présents ils ne deviennent pas envahissants ou excessivement gratuits, malgré des passages thrash ou chauds, Moutier évite le vomitif. Il reste dans les limites de l’acceptable à la manière d’un survival ou d’un slasher de cette époque et le bouquin aurait pu, en effet, être porté à l’écran sans grands changements. Dommage que le budget n’ait pas suivi.

Le tout prend place dans un paysage enneigé et montagnard plutôt original et bien retranscrit que l’on peut quelque peu rapprocher de l’incroyable ECHO DES SUPPLICIES de Joel Houssin.

Bref, un petit Gore très sympathique qui donne au lecteur ce qu’il attend : trois heures de divertissements sexy sanglant sans prétention.

 

Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Roman de gare

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