POSSESSION de Peter Tremblay
Publié le 8 Octobre 2019
Peter Trembley, loué par Stephen King en personne (lequel affirme avoir « tremblé à sa lecture »), propose un roman qui se prétend (carrément!) le nouveau classique de l’horreur, à placer entre L’EXORCISTE et ROSEMARY’s BABY. Si il ne côtoie pas ces deux sommets, POSSESSION reste très recommandable et efficaces, les jury du Bram Stocker Award lui ayant d’ailleurs décerné leur grand prix en 2015.
Se voulant moderne, Trembley revisite donc le classique de William Peter Blatty à la mode « télé-réalité » et d’une manière quelque peu distancée. Ainsi, la sœur de la possédée nous offre la lecture de son blog consacrée à l’épouvante et revient sur les événements s’étend dérouler quelques années auparavant. Elle distille aussi de nombreux commentaires sur des films d’horreur plus ou moins récents. Avec une certaine ironie (cynique ?), l’auteur démontre également les nombreux points communs entre son récit (la possession de sa sœur ainée) et des classiques comme L’EXORCISTE ou EVIL DEAD.
Agée de huit ans au moment des faits, la gamine relate les événements subis par sa frangine, Marjorie, adolescente en pleine crise probablement possédée du démon et suivie par une équipe de téléréalité venue filmer l’exorcisme annoncé. Le roman s’attarde ainsi sur le voyeurisme d’une émission décidée à capturer les manifestations démoniaques pour le petit écran en exploitant la misère d’une famille frappée par la crise et le chômage. Peter Trembley confère ainsi un vernis social et un certain contexte politique à son récit qui repose également sur le traditionnel affrontement de la science et de la foi. Au final, le lecteur se fera sa propre opinion au sujet de Marjorie : gamine perturbée, simulatrice en quête d’un soutien familiale, jeune fille lançant un cri d’alarme, folle, possédée,…Le climax ouvre de nouvelles portes et propose un regard plus original et novateur sur le thème balisé de la possession. Au final, un roman plaisant qui procure un réel plaisir de lecture et qui, en ses temps de pavés, a le bon goût de limiter sa pagination à 330 pages.