L'AVANT POSTE DES GRANDS ANCIENS de Brian Lumley
Publié le 14 Janvier 2019
Né en 1937, l’année même du décès de Lovecraft, Brian Lumley fut souvent présenté comme son plus fervent admirateur et continuateur, une grande partie de son œuvre se plaçant sous l’influence revendiquée du reclus de Providence. Lumley débute ainsi par le cycle de Titus Crow, six romans édités dans la seconde moitié des années ’70 puis republiés d’abord sous la forme de deux recueils au Fleuve Noir (L'ABOMINABLE CTHULHU et L'INVINCIBLE CTHULHU) et ensuite en intégrale chez Mmenos (LA LEGENDE DE TITUS CROW). Mnemos réédita également une autre trilogie lovecraftienne, TERRE DES REVES, en 2015. Par la suite, Lumley s’éloigna des conventions établies par Lovecraft pour engendrer une nouvelle très longue saga consacrée au vampirisme dont seuls les trois premiers tomes (NECROSCOPE, WAMPHYRI et NECROSCOPE : LES ORIGINES) furent traduits en français. Lumley reçut le prix World Fantasy et le prix Bran Stocker en 2010, obtenant dans les deux cas le statut de Grand Maître pour l’ensemble de sa carrière.
Sous de très belles couvertures, les éditions Néo éditèrent dans les années ’80 trois recueils de nouvelles rassemblées par l’enthousiaste Richard D. Nolane : LE SEIGNEUR DES VERS, COMPARTIMENT TERREUR et cet AVANT POSTE DES GRANDS ANCIENS dont le titre, évocateur à souhait, attise immédiatement la curiosité. Précédé d’une introduction par Nolane et d’un court entretien avec l’auteur, le livre (de 192 pages) comporte huit nouvelles reprenant des idées typiques de Lovecraft : une conque qui parasite un homme, un mollusque aux pouvoirs hypnotiques,…D’autres récits sont plus originaux, comme cette bataille épistolaire entre deux sorciers qui se moque des clichés de la fantasy et de ses duels de mages tout puissants. Necros, adaptée pour la série télévisée « Les Prédateurs », traite, pour sa part, du thème du vampirisme, de manière efficace mais sans grande originalité. On pardonnera cette baisse de régime car, dans l’ensemble, le recueil se montre satisfaisant. Comme toujours certaines nouvelles paraissent plus réussies, d’autres souffrent d’un manque de développement ou d’une chute pas pleinement à la hauteur des attentes mais le lecteur amateur d’un fantastique horrifique traditionnel (avec de nombreuses références à Lovecraft) appréciera ces huit histoires fort sympathiques qui de dégustent au coin du feu et avec un bon Single Malt. Très plaisant.