LAMAISON DES MORTS ETRANGES de Margery Allingham
Publié le 9 Octobre 2018
Après deux essais peu concluants avec Albert Campion je tente à nouveau de m’intéresser à ce « professionnel de l’aventure » (ainsi qu’il se définit). Quoique cette quatrième enquête soit plus réussie et se rapproche davantage d’un whodunit classique, le résultat n’est pas non plus transcendant.
Caroline Faraday dirige sa maison à l’ancienne, comme au XIXème siècle, et, en 1931, continue de régner sur ses enfants que, d’ailleurs, elle traite comme tel bien qu’ils aient atteints un certain âge. Evidemment, ils sont oisifs, se querellent entre eux et se reposent sur la « mama » qui tient fermement les cordons de la bourse. Lorsqu’un des enfants de la famille, Andrew, est découvert assassiné Albert Campion débute ses investigations…
Prenant comme base les ingrédients coutumiers du « Golden Age », LA MAISON DES MORTS ETRANGES comprend la traditionnelle famille figée dans ses coutumes d’un autre âge, l’habituelle mère de famille régissant l’existence de sa progéniture et les meurtres successifs…
Campion intervient et semble pouvoir résoudre l’énigme : quoiqu’il se mette rarement en valeur (à l’opposé d’un Holmes ou d’un Poirot) notre aventurier comprend l’incroyable machination orchestrée contre cette famille. L’enquête elle-même parait erratique et ne passe pas par les habituels interrogatoires de suspects, donnant au lecteur une impression de confusion. A vrai dire le récit n’est pas vraiment passionnant et l’attitude très en retrait de Campion m’a paru problématique : il manque de présence pour s’imposer. Evidemment c’est purement personnel puisque d’autres trouvent, au contraire, sa caractérisation fort intéressante.
Notons cependant que la romancière aide son lecteur en lui offrant quelques « bonus » bien utiles comme un arbre généalogique de la famille, un plan de la maison et même un chapitre récapitulatif intitulé logiquement « le résumé ».
Les explications finales s’avèrent, elles, bien trouvées et franchement surprenantes : l’identité du meurtrier ou les explications de ces morts étranges démontrent une indéniable originalité qui rachètent, en partie, les longueurs précédentes.
En résumé, LA MAISON DES MORTS ETRANGES constitue une lecture mitigée : des fulgurances, des passages réussis et d’autres plus laborieux voire ennuyeux notamment de par la personnalité de l’apprenti détective. Le tout reste cependant plus réussi que les deux premiers romans où apparaissent Campion et les admirateurs (il y en a !) de cet étonnant aventurier peuvent y jeter un œil. Pour ma part je pense en avoir (pour l’instant ?) terminé avec Allingham.