LE MEDIUM A PERDU SES ESPRITS de Peter Lovesey
Publié le 24 Septembre 2018
Peter Lovesey, né en 1936, débute sa carrière en écrivant, en 1969, LA COURSE OU LA VIE, qui remporte le concours du premier roman policier de l’éditeur McMillan/Panther. Dans cette enquête située à l’époque victorienne apparait le sergent Cribb, lequel reviendra dans huit romans et donnera lieu, en 1988, à une série télévisée de la BBC. Publié en 1975, LE MEDIUM A PERDU SES ESPRITS constitue la sixième aventure du sergent.
Fin du XIXème siècle. La mode, dans la bonne société londonienne, consiste à organiser des séances de spiritisme. Le sergent Cribb et son fidèle adjoint, l’agent Thackeray, sont chargés d’enquêter sur des cambriolages commis à l’encontre d’aristocrates. Ces deux vols furent commis durant des séances. Fait curieux, les objets dérobés avaient peu de valeur alors que les demeures cambriolées recélaient des pièces bien plus couteuses. Serait-ce l’œuvre d’un amateur débutant se demande le sergent ? Peu après, l’étoile montante des médiums, le séduisant Peter Brand, accepte de se soumettre à un test scientifique visant à démontrer ses talents : il devra invoquer les esprits en gardant les mains posées sur les poignées d’une chaise légèrement électrifiée. S’il détache une seule seconde les doigts, l’appareillage électrique enregistrera une fluctuation du courant et prouvera l’existence d’une supercherie. La séance se déroule de belle manière, sous l’œil sceptique de scientifiques, et divers phénomènes inexplicables se produisent durant la soirée. Brand aurait toutes les raisons de se réjouir… s’il n’était pas mort pas électrocuté sur la chaise soit disant parfaitement sûre. Les esprits auraient ils jouaient un tour mortel au jeune homme ? Le sergent enquête et découvre rapidement que Brand était un charlatan…ce qui n’explique aucunement la manière dont on a pu l’assassiner.
Plaisant petit policier historique mettant en scène le sergent Cribb (six de ses aventures furent traduites en français) LE MEDIUM A PERDU SES ESPRITS constitue un whodunit classique mais bien mené avec une touche de fantastique apparent finalement expliqué dans la tradition de John Dickson Carr mais en moins complexe. Le crime « impossible » se verra résolu de manière rationnelle par le brave sergent au terme d’une enquête sympathique qui permet, par la bande, d’esquisser une vue générale de la vie et des mœurs dans l’Angleterre de la fin du XIXème siècle, en plein boom des recherches spirites.
Cet agréable Lovesey saura donc satisfaire les amateurs de romans policiers classiques et d’énigmes historiques.