SANG FROID de Leo Bruce

Publié le 26 Février 2018

SANG FROID de Leo Bruce

Créé par Leo Bruce à l’occasion de l’excellent pastiche TROIS DETECTIVE, le sergent Beef revint par la suite pour sept aventures supplémentaires. Celle-ci est donc la dernière, toujours située entre l’hommage au whodunit classique et la parodie volontaire dans la lignée des « cosy murders ».

Le très riche Cosmo Ducrow, après avoir à la fin de sa vie épousé son infirmière Freda, est assassiné dans sa vaste propriété du Kent, Hokestones. Son corps est découvert, massacré à coup de maillet, et son neveu se voit immédiatement soupçonné. En effet, le jeune homme, non seulement hérite d’une coquette somme, mais il entretient en outre une liaison avec Freda. Mr Townsend, un romancier narrant les aventures du sergent Beef accompagne donc ce-dernier lorsqu’il décide d’enquêter, suite à la demande des amis du défunt. Pourquoi Beef ? Poirot et Campion n’étaient pas disponibles…

SANG FROID date du début des années ’50, après la fin de l’âge d’or du roman d’énigme, et le romancier ne se prive pas de quelques piques à l’égard de ses conventions, par exemple lors du final au cours duquel Beef tient absolument à rassembler les « usual suspects » pour démontrer ses capacités de détective. Sauf qu’en attendant la fameuse soirée notre limier ne trouve rien de mieux à faire que d’aller s’enivrer au pub local. Beef débarque donc complètement saoul et déclare que, finalement, il ne va pas démasquer le coupable vu qu’il ne possède, de toute façon, aucune preuve.

Le suspect se trahira néanmoins lors d’un final situé sur les toits au cours duquel le sergent est précipité dans le vide. Heureusement, notre héros avait prévu cette chute et s’était équipé d’un câble visant à le garder en vie. Un procédé particulièrement « capilotracté » comme le remarque Townsend : « je me demande comment les lecteurs prendront votre résurrection ». A quoi Beef réplique : « Ils ont bien accepté celle de Sherlock Holmes et il ne disposait pas d’un câble d’acier ». Pas faux.

Jusqu’à cette conclusion, l’intrigue avance donc sur un rythme soutenu, entre interrogatoires des suspects et digressions diverses, le lecteur, tout comme le narrateur du récit, éprouvant toujours les pires difficultés à déterminer les réelles intentions de Beef. Est-ce que celui-ci sait ce qu’il fait ou se contente-t’il de « lancer sa ligne » au petit bonheur la chance d’en l’espoir de découvrir l’un ou l’autre indice ? Un peu des deux sans doute comme le souligne Townsend : « Beef avait l’occasion de démontrer son intelligence subtile et son flair certain mais il dit simplement je ne sais que penser ».

Au final, un whodunit bien ficelé qui plaira aux amateurs d’énigmes policières tortueuses agrémentées d’une bonne dose d’humour en grande partie grâce à la personnalité impayable du sergent Beef. Très distrayant.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age

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