CRIME A BLACK DUDLEY de Margery Allingham

Publié le 20 Avril 2017

CRIME A BLACK DUDLEY  de Margery Allingham

 

Né en 1904, Margery Allingham débute sa carrière littéraire à 19 ans mais accède au succès avec ce CRIME A BLACK DUDLEY publié en 1929, première apparition de son détective favori, Albert Campion, que l’on retrouva dans dix-huit autres romans. Ici, il n’a qu’un rôle secondaire, un peu perdu au milieu des invités rassemblés à Black Dudley pour participer à un rituel familial consistant à se passer une dague dans l’obscurité. Durant ce jeu, le colonel Coombe meurt d’une crise cardiaque apparente. En réalité, il a été poignardé par une bande d’escrocs décidés à garder les invités prisonniers à Black Dudley.

Débutant comme un classique whodunit typique du Golden Age (protagonistes rassemblés dans un lieu clos, malédiction familiale, jeu tournant au drame, etc.), le roman se transforme ensuite en récit de gangsters avec papiers de grande valeur perdu (ou détruits), enlèvements, séquestrations, évasions, etc. On pense à certains John Dickson Carr des débuts ou, plus gênants, à Edgar Wallace tant le tout parait daté dans une veine feuilletonesque, proche du serial, qui multiplie les surprises mais demeure plus fatiguant que divertissant.

Destiné à devenir le héros récurent d’Allingham, Albert Campion n’a ici qu’un rôle secondaire, tandis que le pathologiste travaillant pour Scotland Yard, George Abbershaw, tient le haut de l’affiche. Le roman part donc dans plusieurs directions sans parvenir à passionner, quoique l’écriture alerte, les rebondissements nombreux et quelques touches d’humour parviennent à éviter au lecteur un complet désintérêt.

On trouve heureusement une plaisante ambiance de « country house mystery » avec des invités au passé mystérieux, des passages secrets et même un rituel familial folklorique (cependant moins obscur que celui des Musgraves). Toutefois, CRIME A BLACK DUDLEY se révèle décevant et l’identité de l’assassin (la dernière partie du roman revient à un whodunit plus traditionnel) quelque peu prévisible quoique son mobile soit, lui, plus original.

En dépit de ce quasi faux-départ, Albert Campion s’imposa comme un des grands détectives de l’Age d’Or et Allingham prit sa place aux côtés des trois autres reines du crime : Christie, Marsh et Sayers.

Rédigé par Hellrick

Publié dans #Whodunit, #Golden Age, #Policier, #Margery Allingham

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