Publié le 29 Janvier 2023
Voilà du blockbuster littéraire qui pourrait même titiller la queue de Michael Bay si celui-ci daignait ouvrir un bouquin. Car James Rollins ne lésine pas sur l’action explosive durant près de 600 pages. Les aventures de la Sigma Force c’est du costaud, un mélange entre James Bond, Dan Brown, Clive Cussler et la Delta Force de Chuck Norris.
Au programme ? La fin du monde, l’apocalypse et tutti Chianti comme dirait Hannibal Lecter. Car nous ne sommes pas là pour rigoler : Saint Malachie l’a prédit, dans sa très douteuse prophétie des papes, Rome va bientôt être détruite. Extinction générale, le dernier qui meurt éteint les lampes en partant. Sur le terrain de la guerre totale nous avons d’un côté les gentils (l’agence américaine secrète de la Sigma Force venue donner une bonne branlée aux vilains) et de l’autre les méchants (La Guilde, une société tout aussi secrète mais pas cool) avec au milieu des sociétés agricoles bien intentionnées mais aux moyens légèrement radicaux. En gros on tue beaucoup de gens pour que ceux qui survivent n’aient plus de soucis d’alimentation. L'auteur ajoute à ce schéma le côté religieux et mystique devenu indispensable à tout gros thriller page turner digne de ce nom depuis le succès du Da Vinci Code. Donc manuscrit disparu depuis des années, eschatologie, prêtre louche sur les bords,…Nos héros, eux, partent à la chasse au trésor autour du monde : grottes inexplorées, pièges bien vicelards, cavernes cachées, armes super sophistiquées, etc. Le lecteur voyage, effectue un détour par l’abbaye de Clervaux puis part détruire une partie du Colisée. Finalement on se retrouve en Scandinavie, dans le « grenier de la planète », là où sont conservées des millions de graines pour relancer la vie en cas de catastrophe majeure. Et on case même Merlin et Avalon parce que c'est toujours sympa.
Bref, l’auteur reprend les recettes d’un Clive Cussler ou d’un Dan Brown en poussant davantage les curseurs de l’action pure. Mais les mécanismes restent d’une grande efficacité : exotisme, ésotérisme, une touche de romance, un mystère peu à peu dévoilé, de nombreux lieux visités, des anecdotes historiques habilement distillées et, surtout, beaucoup de poursuites, de fusillades et d’explosion. Ca avance vite, ça pétarade et le lecteur n’a jamais le temps de s’ennuyer devant ce déferlement de destructions massives. Si le roman n’évite pas les tics traditionnels de ce genre de « page turners » (en dépit des péripéties incessantes et des rebondissements nombreux l’intrigue demeure classique et linéaire, sans véritable surprise), le tout permet de passer un bon moment.
Du roman bien burné, qui sent la testostérone à cent mètres et donne envie de lire d’autres aventures de cette Sigma Force. Fun et sans prétention.