science-fiction

Publié le 7 Février 2018

L'UNE RÊVE ET L'AUTRE PAS de Nancy Kress
L'UNE RÊVE ET L'AUTRE PAS de Nancy Kress

Dans un futur proche, la recherche en génétique permet l’amélioration des humains et, dès la conception, certains parents choisissent de modifier leurs enfants pour créer des « mutants » supérieurs. Bien sûr, le coût en est si élevé que peu de parents peuvent se le permettre. Le milliardaire Roger Camden y a recourt pour une intervention encore très rare et controversée, la suppression du sommeil. Son épouse accouche donc de Leisha, une Non Dormeuse, mais également d’une jumelle n’ayant pas subi la manipulation génétique, Alice. Disposant de huit heures supplémentaires par jour pour étudier et travailler, Leisha, comme toutes les Non Dormeurs, apprend et progresse plus vite qu’Alice et que tous les enfants Dormeurs. Il apparait également que les Non Dormeurs possèdent une longévité bien plus élevée que celle des humains normaux. Bientôt, l’émerveillement laisse place à la peur et à la haine devant cette minorité à qui tout réussi…

Vainqueur du prix Hugo du meilleur roman court (ou « novella »), ce récit s’intéresse évidemment au lien qui unit les deux sœurs si proches et si différentes, l’une avançant dans l’existence plus rapidement que l’autre. L’écrivain ponctue aussi son texte de considérations sociologiques et philosophiques illustrées, par exemple, par la problématique des « mendiants en Espagne » : si on est prêt à donner un dollar à un mendiant ou même à cinq il devient impossible de donner un dollar à cent mendiants. Et dans ce cas, qu’est ce qui les empêche de prendre de force ce qui leur est « dû ». Mais n’y a-t-il vraiment que des mendiants en Espagne ?

Subtilement, Nancy Kress, déjà remarquée par son excellente « Trilogie des probabilités » suit un chemin déjà emprunté (notamment dans les comics X Men) et décrit les vexations, le rejet puis la violence subis par les Non Dormeurs que les humains ordinaires considèrent comme privilégiés puisqu’ils disposent d’un « tiers temps » de vie supplémentaire.

L’univers très riche développé par Nancy Kress fut ensuite étendu par le roman BEGGARS IN SPAIN (incluant L’UNE REVE ET L’AUTRE PAS ainsi que trois autre novellas) puis par deux autres romans, BEGGARS AND CHOOSERS et BEGGARS RIDE qui forment la « Beggars trilogy » dite « Sleepless », tous inédits en français.

L'UNE RÊVE ET L'AUTRE PAS de Nancy Kress
L'UNE RÊVE ET L'AUTRE PAS de Nancy Kress

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Prix Hugo, #Prix Nebula, #Roman court (Novella)

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Publié le 5 Février 2018

LE VIEIL HOMME ET LA GUERRE de John Scalzi
LE VIEIL HOMME ET LA GUERRE de John Scalzi

Ce premier tome d’une saga à succès nous présente John Perry. Agé de 75 ans, récemment veuf, Perry n’a plus que quelques années à vivre, dans la solitude et les douleurs du grand âge. A moins qu’il se décide à intégrer les Forces de Défenses Coloniales, une armée spatiale chargée de protéger l’expansion humaine à travers la galaxie. Dans ce cas il subira un mystérieux traitement visant à la rajeunir et, après un entrainement éprouvant, pourra s’engager pour dix ans afin de « tuer tout ce qui n’est pas humain ». Perry accepte et se lance, avec d’autres personnes de son âge, surnommées le club des vieux cons, dans une guerre sans merci contre toutes les espèces extraterrestres qui menacent les Hommes. Il a huit chances sur dix de ne pas atteindre la fin de son service militaire mais, haut les cœurs, avec un corps (vert !) tout neuf et bien plus performant, ainsi qu’un ordinateur « amicerveau » bien utile, Perry part combattre les aliens. « Etoiles, garde à vous ! »

Finaliste du Hugo (Scalzi aurait mérité de l’obtenir pour ce livre et non pour sa piteuse parodie de STAR TREK, le désolant RED SHIRTS), ce space opéra militariste s’inscrit clairement dans la tradition du classique STARSHIP TROOPERS de Robert Heinlein. D’autres commentaires l’ont également rapproché d’un autre chef d’œuvre du genre, LA GUERRE ETERNELLE de Joe Haldemann. Il existe pires références.

L’intrigue se déroule sans accrocs, de manière linéaire, en prenant le soin de caractériser adroitement les différents personnages et en particulier le héros, John Perry. Le lecteur ne sait pas vraiment les raisons de ces guerres incessantes, de cette absurde poussée en avant dans le cosmos pour conquérir de nouveaux territoires mais cela correspond également à l’état d’esprit de John Perry, embarqué presque malgré lui dans ce conflit sans fin. L’auteur ne détaille guère les extra-terrestres mais même les plus mignons peuvent se révéler dangereux alors dans le doute le conseil est de tuer tout ce qui n’est pas humain.

Si la première partie, plus mystérieuse, reste la plus réussie la seconde fonctionne toutefois de belle manière en énumérant les phases d’entrainement et les batailles que livre Perry et ses « nouveaux vieux amis ». Bien sûr, nous restons dans la classique camaraderie militaire (« je me bats pour ma compagnie et mon escadron. Je veillais sur eux et eux viellaient sur moi. C'était aller au combat ou les laisser mourir. ») et Scalzi n’évite pas une certaine redondance. Toutefois, il réussit cependant à enrichir son univers par d’intéressantes trouvailles, notamment en imaginant des « brigades fantômes », unités d’élite créées à partir des morts (n’en disons pas plus pour ne pas spoiler), ce qui amène un surcroit d’intérêt et d’émotion lorsque Perry retrouve, en quelque sorte, son épouse décédée.

LE VIEIL HOMME EST LA GUERRE est donc un bon space opéra, imprégné de camaraderie, de rage et de combats homériques contre d’innombrables extra-terrestres tous plus agressifs les uns que les autres.

Un roman guerrier, à déconseiller aux pacifistes (« Voici mon fusil. Il y en a bien d'autres comme lui mais, celui-ci, c'est le mien. Je dois le maîtriser comme je maîtrise ma vie. Mon fusil sans moi ne sert à rien. Je dois tirer droit, plus droit que l'ennemi qui cherche à me tuer. Il faut que je le tue avant qu'il ne me tue. Et c'est ce que je ferai. ») mais à conseiller à tous les amateurs de science-fiction rentre-dedans. A la fin de ce roman qui se lit extrêmement vite et avec un plaisir constant (du vrai bon « page turner ») le lecteur n’a qu’une envie, enchaîner directement sur le deuxième tome, LES BRIGADES FANTOMES.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #anticipation, #Space Opera

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Publié le 1 Février 2018

BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston
BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston

Lorsque Jeff Lemire imagine BLACK HAMMER, voici une dizaine d’années, il ne pense pas pouvoir un jour illustrer de « véritables » comics super héroïques, autrement dit l’auteur se désespère de travailler pour Marvel ou DC. Plutôt que se lamenter sur son sort, Lemire décide de créer ses propres personnages, un peu à la manière du WATCHMEN d’Alan Moore, pour livrer sa vision, à la fois personnelle et référentielle du monde des encapés. Comme la naïveté initiale des récits n’est plus (tout à fait) de mise en ce XXIème siècle adepte de la déconstruction des mythes et du « méta », Lemire dépoussière la bande dessinée super-héroïque en la rendant plus mâture et en abordant certaines thématiques jadis taboues (notamment liées à la sexualité de ses héros). Mais l’auteur assume également ses clins d’oeils et références, lesquels vont de l’Age d’or (les Marvel « guerriers », la Justice Society of America, etc.) à La créature du Marais en passant par la science-fiction rétro (un robot décalque le Robbie de « Planète Interdite ») et une sorcière tirée des TALES FROM THE CRYPT

BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston

Après une ultime bataille au cours de laquelle ils ont sauvés la ville de Spiral City du terrible Anti Dieu, une poignée de combattants aux supers pouvoirs se retrouvent piégés dans une réalité alternative, au cœur d’une bourgade toute droit sortie d’un tableau d’Americana. Nous y retrouvons Abraham Slam (inspiré par Captain America et le Widcat de la Distinguée Concurrence), boxeur ayant mis ses talents au service du monde libre et du mode de vie américain. A ses côtés, Gail, jeune fille ayant reçu des pouvoirs divins par un grand sorcier (un hommage à Shazam / Captain Marvel) mais éternellement coincée dans son corps juvénile. En dépit de ses désirs très féminins, Gail doit aller à l’école pour ne pas éveiller la méfiance des locaux. De son côté, Barbalien, alias Mark Marz, guerrier métamorphe martien calqué sur le Martian Manhunter dissimule à la fois sa nature extra-terrestre et son homosexualité. Madame Dragonfly, la sorcière au lourd fardeau, garde une étrange cabane du mystère tandis que l’ombre de Black Hammer, supposé décédé, plane sur cette famille dysfonctionnelle. Enfin, nous découvrons le Colonel Weird, prototype du soldat de l’espace à la Adam Strange cher aux space opéra du temps des pulps.

BLACK HAMMER TOME 1 - ORIGINES SECRETES de Jeff Lemire & Dean Ormston

Très joliment illustré par un Dean Ormston sachant, lui aussi, capturer l’essence de la bande dessinée américaine de l’âge d’or, BLACK HAMMER constitue une belle déclaration d’amour aux comics qui prouve qu’un auteur talentueux peut encore renouveler le genre, en apparence sclérosé, de la saga d’encapés. Loin de l’action trépidante et des pleines pages de « pif paf kaboom », l’important réside ici dans la psychologie des personnages et leur évolution, leur histoire, souvent tragique, étant ponctué de flashbacks les resituant dans leurs époques respectives précédant la grande « Crisis » les ayant catapultés dans ce bled perdu des Etats-Unis.

Bref, Lemire signe véritablement une réussite totale appelée à devenir, on l’espère, à son tour une référence. A condition que la suite (attendue pour 2018) soit aussi réussie, nul doute que BLACK HAMMER aura sa place dans toute BDthèque qui se respecte et saura plaire à la fois aux inconditionnels des super-héros comme aux réfractaires au genre.

Comme d’habitude, l’édition Urban se montre en outre excessivement soignée avec de nombreux bonus intéressants (fiche de personnage, notes diverses, couvertures originales) pour un prix modique (proposé à 15 euros, le prix de lancement était de 10 euros !) : un sans-faute à tous les niveaux

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Comic Book, #science-fiction, #Superhéros, #Marvel Comics, #DC

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Publié le 17 Janvier 2018

DERNIER MEURTRE AVANT LA FIN DU MONDE de Ben H. Winters

Concord, une petite ville du New Hampshire sans histoire et au taux de criminalité très faible. Du moins jusqu’il y a quelque mois. Car, depuis, des scientifiques ont découvert un astéroïde de six kilomètres de diamètre surnommé Maia. Au début, personne ne s’en est réellement préoccupé. Une collision semblait totalement improbable. Une malchance sur plusieurs milliers. Puis sur plusieurs centaines. Puis une chance sur deux. Et, finalement, une certitude : l’impact aura bien lieu. Maia et la Terre vont se percuter. Pour une moitié de la planète ce sera l’anéantissement immédiat. Pour l’autre moitié ? Difficile à dire. Sans doute une mort lente après un retour à la barbarie. Alors certains se suicident, d’autres plaquent tout pour aller réaliser leurs rêves, d’autres construisent d’illusoires abris, achètent des armes pour survivre dans un hypothétique et très incertain « après ». Les sectes fleurissent, les geeks refont les calculs pour prouver que la collision n’aura pas lieu et le Pakistan se promet d’atomiser le gros caillou. Saint Bruce Willis, priez pour nous ! Et, bien sûr, le prix de la nourriture s’envole. Mais pas autant que celui des drogues. Néanmoins, une fois l’information assimilée, la population continue, globalement, à vivre et à poursuivre ses activités en attendant la fin du monde, prévue pour dans six mois.

« Les gens, dans l’ensemble, vaquent simplement à leurs affaires. Ils vont au boulot, s’assoient à leur bureau, espèrent que la boîte sera toujours là lundi prochain. Ils vont au supermarché, poussent leur chariot, espèrent qu’il y aura à manger dans les rayons aujourd’hui. Retrouvent leur chérie à l’heure du déjeuner pour aller acheter une glace. D’accord, bien sûr, certains ont choisi de mettre fin à leurs jours, et d’autres d’aller réaliser leurs rêves, d’autres encore cherchent partout de la drogue ou se baladent la bite à l’air ».

Hank Palace, jeune policier récemment promu inspecteur décide, pour sa part, de continuer son boulot. Ainsi il entame une enquête sur un geek, Peter Zell, venu se pendre dans les toilettes d’un McDo. Une affaire des plus banale, un simple suicide de plus et ceux-ci commencent à être nombreux. Pourtant, quelque chose chiffonne Hank. Serait-ce un crime maquillé en suicide ? Et qui prendrait la peine d’effectuer une telle mise en scène sachant que, dans une demi-année, toute la population aura péri ? Hank s’accroche, il veut une certitude, malgré l’avis de ses collègues ou celui du légiste. Il ira jusqu’au bout même si tout le monde s’en fout.

Avec ce premier tome d’une trilogie « pré apocalyptique », Ben H. Winters livre un excellent compromis entre le roman policier et la science-fiction. Bien sûr, la fusion des deux genres a déjà donné lieu à de belles réussites comme FACE AUX FEUX DU SOLEIL d’Asimov, BLADE RUNNER de Dick ou, plus récemment, CARBONE MODIFIE de Richard Morgan ou la saga « Greg Mandel » de Peter Hamilton. Toutefois, l’idée de Ben H. Winters se montre particulièrement originale puisqu’il suit un inspecteur obstiné bien décidé à résoudre ce qui pourrait bien constituer « le dernier meurtre avant la fin du monde ».

Sur un rythme alerte (les 330 pages ne laissent guère le temps de souffler), l’écrivain propose une très efficace enquête policière, entre mystère (de type whodunit) classique et polar de série noire avec son détective désabusé (sachant que l’humanité est condamnée à brève échéance difficile de ne pas l’être) et sa narration à la première personne, le tout dans une ambiance science-fictionnelle de fin du monde annoncée fort intéressante et réaliste.

Si certains se laissent aller à leurs penchants ou plaquent leur boulot pour aller peindre des nus en Provence, une certaine civilisation – en pleine déliquescence – subsiste : la plupart des gens vivent simplement leur vie, avec leurs considérations quotidiennes, à la recherche de nourriture ou d’argent pour payer le loyer. Parallèlement, les moyens de communications s’écroulent, Internet disparait et, pour les employés (de moins en moins nombreux) qui continuent à travailler, le papier et la ligne fixe ont repris leur droit face aux ordinateurs et aux téléphones portables. Pour les vendeurs d’assurance-vie c’est la catastrophe mais pour d’autres la vie continue, surtout depuis qu’on sait qu’il n’y aura aucune conséquence à long terme pour ses actes. Attention, toutefois, la police se montre particulièrement sévère et les infractions vous conduisent tout droit en prison pour six mois. Autrement dit, aucune chance d’en sortir vivant.

Roman aussi original que bien mené, DERNIER MEURTRE AVANT LA FIN DU MONDE, ponctué d’un soupçon d’humour noir bienvenu et de quelques références en guise de clins d’œil habilement placés, se révèle une grande réussite. Vivement conseillé en attendant la suite !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #science-fiction, #Whodunit, #Thriller, #anticipation, #Polar

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Publié le 11 Janvier 2018

STAR WARS - CLONE WARS: TOME 1 et 2

Les récits appartenant au vaste arc narratif de la « guerre des clones » se situent peu après « Star Wars Episode II : L’attaque des clones ». Ils permettent de retrouver les personnages de la prélogie et d’approfondir des événements parfois rapidement survolés par les films. Nous retrouvons ici des visages familiers comme Mace Windu, Maitre Yoda et, bien sûr, Obi Wan et son apprenti Anakin. Pour le côté obscur l’Empereur tire des ficelles dans l’ombre, tout comme le Comte Dooku, tandis que les opérations de terrains sont assurées par Ventress, une ancienne Jedi passée du mauvais côté de la force (avec son look cuir / dominatrice du plus bel effet) et Dirge, une sorte de monstre en armure qui rappelle Jango Fett (il rêve d’ailleurs de lui ravir le titre d’homme le plus dangereux de la galaxie).

Les récits (trois à cinq par tomes) tournent, évidemment, autour de l’armée de clones commandée par la République, avec diverses missions, notamment sur Kamino, afin de la défendre. Les Jedi se voient également forcés de prendre une part plus active dans le conflit et d’assurer le rôle de généraux, ce qui n’est pas au goût de tous les Chevaliers. Un schisme (titre de la troisième – et meilleure – histoire du premier volume) se prépare d’ailleurs au sein de l’Ordre : le vénérable Sora Bulq se place au service de Dooku et tend un piège à Mace Windu. De son côté, Anakin se pose de plus en plus de questions (et il n’est pas le seul) sur l’implication des Jedi et sur la manière de concilier son enseignement avec la guerre totale qui s’annonce. Le jeune homme prend également la défense des clones et notamment des soldats Arc surentrainés mais traités comme de la simple chair à canon sacrifiable par la majorité des Républicains. De plus en plus de Jedi prennent en outre conscience de la corruption qui règnent au sein de la République et se demandent comment la défendre sans succomber, à leur tour, à cette corruption.

STAR WARS - CLONE WARS: TOME 1 et 2

Dans le deuxième tome, au cours d’une mission sur Naboo, planète où vit sa bien-aimée Amidala, le jeune Anakin va découvrir les atrocités permises par « le nouveau visage de la guerre ». Un récit qui effecture un parallèle assez évident avec les combats de tranchées et des attaques au gaz de la Première Guerre Mondiale. Au fil des pages, les frontières entre le Bien et le Mal se brouillent : « moins certains les choses sont » comme le dit Maitre Yoda alors que les actions des Jedi les mènent dangereusement proches du côté obscur : « Je me demande ce que cette guerre change en nous, en tant que Jedi. La guerre change toujours ceux qui la font et nul ne peut prévoir comment. »

En dépit du caractère inégal des histoires proposées, ces deux tomes, servi par un beau dessin, se révèlent très plaisants à lire et permettent de mieux connaitre une période très intéressante de la mythologie « Star Wars », celle du basculement de la République et de l’avènement du pouvoir impérial.  

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Publié le 21 Décembre 2017

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Comme le souligne assez justement les dialogues, on peut se demander la raison du nombre affolant de Green Lantern sur la planète Terre.

Sans compter l’originel Alan Scott, qui n’appartient pas au même corps galactique, nous pouvons ainsi nous enorgueillir du célèbre Hal Jordan, du bagarreur Guy Gardner auxquels se sont ensuite adjoints John Stewart et Kyle Rayner.

Était-il nécessaire de créer encore deux nouveaux personnages, le musulman Simon Baz et la féminine Jessica Cruz. Probablement. L’exploitation de ses principaux héros par DC autorise une multiplication des titres (avec tout le corps des Green Lantern à disposition pourquoi s’en priver) tandis que l’éditeur développe, depuis quelques années, une véritable obsession : vouloir accorder une place dans son univers à la « diversité ». D’où un recours à toutes les minorités et un développement d’une plus juste parité homme / femme. Le problème étant d’intégrer ces nouveaux personnages (à la manière des « Batmen de tous pays » ou de la nouvelle Miss Marvel de la concurrence) au sein d’un univers cohérent. L’éditeur propose donc cette nouvelle série consacrée à deux Green Lantern (quasi) débutants et, en tout cas, inexpérimentés. Or, ceux-ci doivent affronter une menace cosmique, à savoir le retour d’Atrocitus, leader des Red Lanterns aveuglés par la haine.

GREEN LANTERNS: PLANETE ENRAGEE (Récit complet Justice League 2)

Plutôt que de multiplier les combats, les scénaristes mettent l’accent sur les relations entre nos deux protagonistes à la manière des « buddy-movie » des années ’80 : alors que tout les oppose au départ, Simon et Jessica ne tardent pas à devenir copains comme cochons. L’intrigue se base donc sur leurs échanges verbaux et sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne : Baz se méfie des autorités après avoir été accusé de terrorisme et Cruz souffre d’une agoraphobie maladive qui contrarie forcément ses missions de Lantern. Le tout est saupoudré d’une pointe d’humour qui rend l’ensemble sympathique et agréable à lire.

Cependant, avouons-le, tout cela n’est pas franchement original et la possession de nombreux terriens par la haine des Red Lantern constitue un fil conducteur aussi éprouvé qu’éculé. Les deux protagonistes, voulus « modernes et réalistes » par DC n’en sont pas moins assez caricaturaux et manquent de développement pour devenir attachants, aucun risque qu’ils ne marchent sur les platebandes de Jordan ou Gardner dans le cœur du public.

Mais, dans l’ensemble, on passe un bon moment avec ce duo de Green Lanterns mal assortis. Les dessins sont satisfaisants (sans être extraordinaires, le problème étant – comme souvent – la multiplication des artistes variablement doués et cohérents) et l’intrigue bien construite (sans se montrer transcendante). Bref, cet arc se révèle, au final, une lecture plaisante quoique nous restons loin d’un titre inoubliable. Cette introduction s’avère néanmoins suffisamment intéressante et intrigante pour donner envie de découvrir la suite des aventures de Baz & Cruz qu’Urban publiera dans sa collection « Récit complet Justice League ». Avouons également que le rapport qualité / prix s’avère intéressant, ce qui fait indéniablement pencher la balance pour les amateurs d’anneaux verts.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #science-fiction, #Comic Book, #DC, #Superhéros, #Green Lantern

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Publié le 11 Décembre 2017

TYRANN (POUSSIERE D'ETOILES) d'Isaac Asimov

Ce juvénile  d’Asimov, écrit en 1951, s’inscrit dans sa saga de l’Empire galactique qui précède l’accession au pouvoir de Trantor. Nous sommes donc dans l’univers de FONDATION mais bien plus tôt sur la même ligne temporelle. TYRANN conte le combat mené par un jeune homme, Biron Farrill, contre la dictature des Tyraani, après que son père, un de leur célèbre opposant, ait été assassiné. Biron va quitter la Terre en compagnie d’Artémisia et de son maître et ami Sander Jonti pour partir à la recherche d’un mythique monde rebelle.

Honnête space-opera qu’Asimov ne portait guère dans son cœur (il le considérait même comme son plus mauvais roman), TYRANN déroule une intrigue mêlant espionnage, science-fiction et machinations politiques. Le tout se montre joliment rythmé, plein de mécaniques futuristes aujourd’hui un brin datées et appartenant complètement à la SF « pulp «  (de redoutables bombes à radiations, etc.). Le moteur du récit réside dans la recherche d’un monde rebelle (qui existe ou pas, c’est une des questions posées à laquelle le lecteur n’aura la réponse – ingénieuse – que dans les dernières lignes) et dans un document censé pouvoir combattre la tyrannie. On devine un peu vite de quoi parle Asimov (non, ce n’est pas le livre d’Elie !), et cette sous-intrigue quelque peu boiteuse, voulue par H.L. Gold, le rédacteur en chef de Galaxie, constitue une des faiblesses d’un roman qui aurait gagné à se passer de ces digressions sans grand intérêt.

Présentant quelques personnages plutôt bien brossés et attachants pris dans le torrent de  l’Histoire, Asimov livre une sorte de « roman de cape et d’épée » futuriste, aux rebondissements nombreux et à l’action prenante, sans doute une conséquence de la publication en feuilleton qui obligeait l’auteur à maintenir l’attention par des procédés sans doute éculés (attentat manqué contre le héros, fuite, révélations successives, identité surprenante du « traitre », etc.) mais toujours efficaces.

Œuvre sympathique et enlevée évitant assez habilement le manichéisme (malgré leur nom évocateur les Tyrannis ne sont pas des monstres et les motivations de leurs opposants ne sont pas toujours nobles), TYRANN ne peut prétendre intégrer le panthéon d’Asimov, dominé (écrasé ?) par les cycles de FONDATION et des ROBOTS mais il n’en reste pas moins un roman tout à fait plaisant. Car, ne l’oublions pas, un Asimov mineur vaut souvent plus qu’un (insérer ici un romancier pris au hasard) majeur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Golden Age, #Isaac Asimov, #Space Opera

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Publié le 29 Novembre 2017

BOB MORANE - LES SEMEURS DE FOUDRE d'Henri Vernes

Datant du tout début des sixties voici un « Bob Morane » complètement dédié à l’aventure et au dépaysement, le tout saupoudré d’une touche de science-fiction bienvenue. La recette magique de cette époque où l’imagination emporter le lecteur pour deux ou trois heures de complet divertissement.

Bob, Bill et le professeur Clairembart partent en expédition, à la recherche d’une ancienne cité perdue, dans les Monts Madidi, au-delà des redoutables Murailles Rouges. Pourtant, à Puerto dos Tigres, personne ne veut venir en aide à nos aventuriers. Tous tentent de les dissuader de se rendre dans cette région inhospitalière, hantée par de redoutables Indiens que l’on surnomme Los enemigos del Christiano. Après avoir échappé à une tentative de meurtre commises par deux indigènes de la tribu des Yorongas, Bill et Bob se rendent compte que ceux-ci ont la langue coupée afin de ne pouvoir trahir leur commanditaire. Aidé par un guide, Manca, les aventuriers décident toutefois de se rendre dans les Montagnes Rouges afin d’en percer le secret.

LES SEMEURS DE FOUDRE est un roman touffu, riche, qui brasse quantité de lieux communs de l’Aventure pour aboutir à une décoction toujours enthousiasmante : des passages secrets activés par la mélodie d’une flute, des Indiens fanatisés à la langue coupée, d’anciens Nazis décidés à conquérir le monde, une terrifiante arme secrète, une cité perdue,…

En 150 pages, Henri Vernes n’a pas de temps à perdre, il doit accrocher le lecteur et ne plus le lâcher. C’est finalement peut-être préférable à ces épais techno thrillers modernes qui usent de scénarios similaires mais étalés sur le triple de pages en se prenant terriblement au sérieux. Ici, pas de longues descriptions, juste quelques phrases bien choisies qui créent l’ambiance ou brossent un protagoniste. L’action reste privilégiée et les rebondissements nombreux quoique la trame générale demeure prévisible et que l’issue ne fasse aucun doute.

Pour les amateurs de Bob Morane, LES SEMEURS DE FOUDRE constitue sans nul doute un divertissement efficace à lire ou à relire.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Aventures, #Jeunesse, #Bob Morane

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Publié le 15 Novembre 2017

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 1 de Bryan Hitch, Tony S. Daniel, Jesus Merino

En ce jour où l'attente prend fin pour voir débarquer dans les salles de cinéma la plus célèbre équipe d'encapés de tous les temps penchons nous sur sa version dessinée issue du récent "rebirth" de l'univers DC.

D’emblée, Urban annonce que nous serons « dans la démesure » et « au-delà du spectaculaire » avec cette nouvelle mouture de la célèbre Ligue de Justice. Soit, il faut donc se résigner à ce que le titre « Justice League » ne propose plus que de la destruction massive à répétition. Après tout, si c’est bien fait, pourquoi pas ? Or, ce n’est pas vraiment le cas…

Le problème principal de la série réside dans son aspect réchauffé : une menace extraterrestre monstrueuse, des destructions colossales, les membres de la ligue qui agissent – du mieux qu’ils peuvent – en solo avant de se rassembler pour faire front commun, etc.

Du déjà lu et relu, tout comme l’intervention du « nouveau » Superman et la méfiance de Batman à son égard. On a l’impression de lire une version remaniée des premières aventures de la renaissance datant d’il y a (seulement !) six ans. Nous avons droit évidement à de nouveaux ennemis, les Semblables, qui dérobent les pouvoirs des héros et provoquent des séismes et autres tsunamis. Tout cela cause vraisemblablement des millions de morts mais, rassurez-vous, à la fin du récit la vie continue comme si de rien n’était.
 

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 1 de Bryan Hitch, Tony S. Daniel, Jesus Merino

Tout cela sent la fainéantise assumée, que ce soit au niveau du scénario (plus convenu tu meurs !), de sa résolution bâclée (parce que les vilains ont beau sembler hyper puissant au sixième épisode ils doivent perdre en deux temps trois mouvements), de ses dialogues bien pauvres, de son humour plaqué de ci de là pour rendre l’ensemble plus digeste.

Est-ce à dire que ce rebirth de la Justice League est totalement mauvais ? Non, pas vraiment. Les dessins se situent dans une bonne moyenne et l’action frénétique rend le tout aussi insignifiant que vaguement divertissement à condition de revoir son ambition à la baisse et de ne rien attendre de plus de cette équipe emblématique qu’une suite de combats dantesques.

Au final, le lecteur se retrouve avec l’équivalent dessiné d’un « Transformers » ou d’une autre super production de ce type : ça se laisse regarder (ou lire), ce n’est pas désagréable sur le moment mais, en y repensant, on se dit que tout cela vole quand même plus bas qu’un Superman fatigué.

Nous sommes donc loin d’un indispensable pour cette livraison aux enjeux inversement proportionnels aux destructions causées par les envahisseurs. A lire et à oublier.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Fantastique, #Comic Book, #DC, #Batman

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Publié le 13 Novembre 2017

CLONE CONNEXION de Christophe Lambert

Dans un futur proche seuls les déclassés de la technologie continueront à surfer sur l’Internet. Le vrai réseau c’est l’Intersphère, créé par la société Amalgam, un champ d’énergie invisible qui ceinture la terre et où circulent les données. Pour en bénéficier, il faut posséder une connexion cérébrale, autrement dit être un « plugged ». Cependant, l’accès à cette Intersphère nécessite l’intervention d’humains aux capacités spéciales, les connecteurs. L’un d’entre eux, Frédéric Lorca, se voit engager par Amalgam et mène rapidement la grande vie, passant son temps de travail dans un caisson d’isolement et son temps libre auprès de la Jet set. Mais Lorca découvre qu’Amagalm dissimule bien des secrets : contacté par une jeune femme appartenant à une brigade de contrôle éthique, notre héros réalise qu’il est peut-être un clone. Pour en avoir le cœur net, il s’enfuit vers l’Ecosse en compagnie d’une employée d’Amalgam, Sarah Klein. Son objectif ? Demander des comptes au grand patron, Willy Van der Braden, vivant reclus dans son castel des Highlands en véritable Maitre du Haut Château…

Christophe Lambert propose ici un avenir crédible où la fracture technologique s’est élargie au point qu’elle divise l’humanité en deux : d’un côté les « plugged » capables de surfer sur l’Intersphère, de l’autre les laisser pour compte « unplugged » condamnés à la lenteur exaspérante de l’Internet. Si les nantis semblent mener une vie agréable, le monde a poursuivi sa décrépitude : la pollution s’est accrue (les eaux de la Seine sont à ce point polluées qu’y plonger vous tue en quelques secondes), les animaux ont mutés, le tunnel sous la Manche a été détruit par un attentat,… Les véritables dirigeants ne sont plus les hommes politiques mais les patrons de multinationales, à l’image de Van der Braden, mélange (assumé) entre Bill Gates et Ozymandias (des Watchmen). Ce-dernier veut le bien du peuple mais à n’importe quel prix,  ce qui le conduit à transgresser les lois et à se lancer dans le clonage humain, pourtant interdit.

Voici une nouvelle réussite de Lambert dans le domaine de la littérature jeunesse (quoique les adultes y trouveront, eux aussi, largement leur compte) : un mélange de suspense, d’aventures et de questionnements éthiques et philosophiques. Ceux-ci sont dispensés avec efficacité, sans jamais ralentir le rythme de cette course poursuite dans les Highlands. L’auteur se permet également quelques clins d’œil envers son lectorat plus âgés, notamment à son homologue « qui fut acteur au siècle dernier ». Car, comme souvent, Lambert ponctue le récit de références discrètes (Star Wars, le cinéma de Spielberg, etc.). On sent aussi, plus nettement, l’influence de Philip K. Dick et cette intrigue renvoie aux questionnements du Blade Runner Rick Deckard sur sa propre humanité mais aussi, plus généralement, aux intrigues de Dick basées sur des faux semblants et une réalité toujours quelque peu fluctuante. L’interrogation finale du héros en témoigne d’ailleurs : à qui peut on se fier ?  Qui est réellement humain ?

Contrairement à de nombreux romans de SF très épais mais vides, CLONE CONNEXION est un roman aussi court (200 pages) que riche et passionnant. A lire ou relire d’urgence !

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