marvel comics

Publié le 28 Juillet 2023

ATLANTIS ATTAQUE de Rob Liefeld

Après le succès d'EVOLUTIONARY WAR, Marvel décide de poursuivre ses "events" avec un énorme crossover qui s'étend sur la plupart des numéros "annuals" de 1989. L'intrigue? Très (trop!) compliquée, au point que l'on finit par s'en désintéresser complètement.

En gros, Ghaur arrive sur terre et réussit à convaincre Llyra, la souveraine de la Lémurie, de former une alliance pour ramener à la vie Seth le dieu serpent. Pour cela il a besoin de nombreux artefacts mystiques qu'il veut fondre pour créer une nouvelle Couronne du Serpent. Mais ce n'est pas tout! Ghaur tente également de rallier à sa cause Attuma, le souverain atlante, afin qu'il envahisse la surface, ce qui permettra en réalité à Ghaur de détruire l'Atlantide, laissée sans défense. Ghaur veut également affaiblir les humains et former une armée. Pour cela il s'associe à la Société du Serpent et utilise un sérum crée par Vipère pour transformer les toxicomanes en monstres reptiliens avec l'aide de l'ancien dictateur romain Tyrannus. Enfin, pour donner à Seth une descendance, Ghaur kidnappe sept super héroïnes destinées à tomber enceintes du dieu serpent.

Marvel rassemble ici son rooster de célébrités. Ils sont venus, ils sont tous là! De Iron Man à Captain America, de Spiderman à Daredevil, des X Men aux Fantastic Four en passant par les Avengers. Comme souvent, la cohabitation de héros surpuissants (type Thor ou Hulk) avec des héros urbains (Spiderman, DD, La Cape et l'Epée) et des anti héros typés vigilants (Punisher, Moon Knight,…) fonctionnent mal dans le cadre d'un crossover. Personne ne semble réellement à sa place et les scénaristes doivent multiplier les sous-intrigues pour "caser" leurs héros. Si l'omnibus commence de manière agréable avec les vilains ridicules mais fun de la Société du Serpent, la suite déçoit, excepté quelques passages plaisants comme ceux sur la drogue de substitution injectée aux toxicos…pour les change en serpents humanoïdes.

Une belle brochette de scénaristes comme Steve Englehart, Peter David, Roy Thomas, David Michelinie, etc. tentent de raconter une intrigue cohérente mais le tout fatigue rapidement. Du côté des dessins, très typés par leur époque (la charnière eighties / nineties donc gros muscles et gros seins) ce n'est pas toujours la joie non plus.

Au final, plus on avance dans la lecture et moins ATLANTIS ATTACKS passionne. Ou intéresse. Le récit, délayé à l'extrême, aboutit au final à une confrontation épique mais dont le lecteur se fiche après les centaines de pages précédentes. Un véritable naufrage et, à l'exception de quelques épisodes plaisants, un ratage quasi-total et un des pires crossovers de la Maison des (hum!) idées.

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Publié le 30 Mai 2023

DAREDEVIL - TOME 7: CONFINEMENT de Chip Zdarky

7ème et dernier tome de Chip Zdarsky avant le crossover DEVIL’s REIGN. Nous reprenons où nous en étions précédemment, avec un Daredevil emprisonné acceptant de jouer les informateurs. En effet, Tête à cornes soupçonne quelque chose de louche dans sa prison. Ce qui risque, évidemment, de lui mettre à dos le directeur Hollis. Parallèlement Elektra assume le costume de DD et aide une jeune fille, Alice, qu’elle a recueillie. Elle cherche aussi à trouver Izzy Libris, laquelle a pris la place de Wilson Fisk en tant que Caïd du Crime. Fisk, devenu maire, a fort à faire avec Bullseye qui, complètement dérangé, se met à abattre des civils au hasard, provoquant la panique dans les rues de New York. Fisk annonce le confinement de sa ville en attendant que Bullseye soit neutralisé. Mais Daredevil peut-il laisser son pire ennemi en liberté ?

Chip Zdarsky conclut cette partie de son run de belle manière, permettant à plusieurs sous-intrigues d’aboutir tout en gardant de la matière en réserve pour la suite. Les questionnements des protagonistes restent au premier plan, avec ce Matt têtu décidé à assumer jusqu’au bout ses erreurs et cette Elektra éprouvant bien des difficultés à se tenir à l’éthique de Daredevil. Fisk s’apprête, de son côté, à épouser Mary Typhoïde et à définitivement (?) larguer les amarres avec son passé criminel. Le scénariste concocte également une surprise bien pensée et effective concernant Bullseye.

Bien servi par des dessins globalement de haute tenue, voici une conclusion à la hauteur pour un run particulièrement réussi sur le monde de Hell’s Kitchen. Il ne reste donc qu’à poursuivre la lecture avec DEVIL’s REIGN…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Marvel Comics, #Superhéros, #Daredevil

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Publié le 26 Mai 2023

DAREDEVIL TOME 6: EN TAULE de Chip Zdarsky

Chip Zdarsky continue son très plaisant run sur Tête à corne avec ce tome composé des épisodes 26 à 30. L’auteur poursuit son récit avec une intrigue assez casse-gueule puisque Daredevil est en prison pour la mort involontaire d’un criminel. Pendant ce temps, Elektra asume publiquement l’identité de Daredevil pour protéger Hell’s Kitchen. Et qui endosse le rôle de Matt ? Son frère jumeau jadis fictif et depuis peu bien réel, Mike. Le maire, Wilson Fisk, doit également gérer le nouveau Caïd, Izzy Libris, heureusement aidé par sa nouvelle compagne, la détraquée Mary Typhoïde.

En taule, Daredevil comprend que des bidouillages pas très nets se déroulent dans la prison. Problème, des symbiotes se manifestent, Daredevil entrant, un peu forcé, dans le cross-over King In Black. Nous avons donc droit à quelques bastons efficaces et, bien sûr, Daredevil est « venomisé » durant les événements. Après deux épisodes déjantés, le scénariste revient quasiment à la normale et reprend le fil de son récit, avec un Murdock toujours aussi têtu décidé à purger jusqu’à son terme ses deux ans de zonzon.

Plus inégal que les précédents tome, intégration de King In Black oblige, le run se poursuit cependant avec réussite. Si l’intrigue reprend des éléments déjà vus précédemment dans la série, elle contient suffisamment de nouveautés pour paraitre « fraiche » et effective, les personnages brossés de manière crédible, le ton général très réaliste et polar (loin des standards superhéroïques habituels) et les dessins de haute volée (quoique parfois, là aussi, inégaux) rend ce sixième tome agréable et annonce une suite encore plus effective.

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Publié le 15 Mai 2023

MARVEL EPIC COLLECTION - FANTASTIC FOUR Vol. 3: THE COMING OF GALACTUS de Stan Lee

Ce troisième recueil des Fantastic Four dans la collection Marvel Epic reprend les N°33 à 51 de la série, plus un annuel.

Nous découvrons ici les Terrifics (autrement dit les Frightful Four), la version maléfique des FF menée par le Sorcier, un individu très intelligent capable de rivaliser avec Reed Richards. Malheureusement il doit se coltiner le Piégeur, un des super-vilain les plus ridicules de Marvel (et encore, la version originale, Pete Pot de colle, bat des records de ringardise, au point que le criminel lui-même, conscient de la bêtise de son nom et de son équipement, décide d'opter pour celui, moins risible, de Piégeur). Bizarrement, l'Homme Sable, loin des aventures de Spiderman, et Madame Medusa, des Inhumains, complètent le quatuor. L'idée d'une version "en miroir" des FF est intéressante mais les personnages qui la compose ne sont sans doute pas vraiment convaincants ou pas assez menaçants pour rendre palpitant les récits qui leur sont consacrés.

Une partie du recueil se consacre à la préparation du mariage entre Sue et Reeds, "teasé" depuis plusieurs numéros et enfin concrétisé. Bien sûr, les Terrifics s'en mêlent ce qui entraine une grosse bataille au Baxter Building. Avec le N°44, les Inhumains apparaissent et voilà les FF confrontés à cette race de surhommes vivant cachés des Hommes. L'intrigue se montre plutôt convaincante et agréable et introduit, à la fin du recueil, la célèbre "Trilogie de Galactus" avec l'apparition du Dévoreur de planètes et du Silver Surfer. Des épisodes classiques, toujours considérés comme parmi les meilleurs de l'Histoire des FF, et suivi par le tout aussi réussi et mémorable "This man, this monster", un des plus hauts faits d'armes du quatuor durant le Silver Age.

Bien sûr, le recueil synthétise le meilleur et le pire des comics super-héroïques des sixties: les scénarios se montrent souvent imaginatifs, les idées fusent et les dessins, dans un style certes datés, émerveillent le lecteur. Malheureusement, nous avons également des épisodes pénibles, des intrigues boursouflées, des prétextes idiots à des séquences de bastons redondantes, des dialogues parfois hallucinants de bêtise (surtout lorsqu'on se souvient que nos héros sont des hommes de sciences intelligents) et une caractérisation de L'Invisible souvent effarante. Sans oublier les jérémiades de Johnny Storm amoureux transi d'une Crystal rencontrée pendant une demi-heure et qu'il se languit de délivrer de sa prison établie par Maximus, le frère fou de Flèche Noire.

THE COMING OF GALACTUS propose donc des vilains de seconde zone (Diablo, DragonMan), du recyclage (Namor), des intrigues trop étirées (les Terrifics) mais aussi le retour de Fatalis, l'apparition surprise de Daredevil pour aider des FF privés un temps de leur pouvoir et, surtout, une longue saga qui débute avec les Inhumains et se termine avec l'apparemment invincible Galactus. Si on passe sur les défauts inhérents à ces histoires un brin datées, on passe donc un bon moment avec ce recueil qui peut être considéré comme un "classique" de Marvel.

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Publié le 12 Mai 2023

TIMESTORM 2009 - 2099 de Brian Reed

A l'époque où les Avengers se dissimulent au grand public, période Dark Reign, Spiderman rencontre un étrange personnage doté d'une armure proche du Punisher. Un coup de laser et notre araignée du quartier se trouve projetée pratiquement un siècle dans l'avenir, dans l'univers Marvel 2099. Peu après, Wolverine subit le même sort. Le premier rencontre son double futuriste, Miguel O'Hara, le second une sorte de version postmoderne et high tech de Ghost Rider.

Une énième histoire de voyage temporel dans l'univers Marvel. Si les héros ont fréquemment remonté le temps pour "changer le passé afin de sauver le futur", ils ont plus rarement été visité le futur (relativement) proche. Le problème est qu’ils semblent en visiter un différent à chaque escapade dans l’avenir. « J’ai déjà vu l’avenir et il n’était pas comme ça » déclare même Wolverine. Voici donc encore un récit de voyage temporel avec des bidouillages divers, la présentation de nouveaux personnages (dont on n’entendra sans doute plus jamais parler), des décalques futuristes plus ou moins convaincants (le Ghost Rider, l’armée de Hulks, le énième Logan de 2099), des surprises un peu faisandées (Fatalis) et au terme de quatre épisodes (plus deux one-shot sur Spidey et les X Men) tout rentre dans l’ordre d’un petit coup de cuillère à pot.

Bref, tout ça n’apporte pas grand-chose et, une fois le récit achevé, le tout est oublié sans que cela ait la moindre conséquence. Un énième « événement » Marvel destiné, à l’époque, a revitaliser l’univers 2099.

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Publié le 5 Mai 2023

SPIDERMAN EPIC COLLECTION: THE GOBLIN's LAST STAND de Stan Lee

Comme bien des Epic, ce copieux recueil alterne le bon et le moins bon, voire le dispensable, nous sommes en plein dans le "Silver Age" des comics, période charnière entre la folie excentrique du début des sixties et le côté plus sérieux des décennies ultérieures.

Voici donc près de 2 ans d'Amazing Spider Man collectés avec, en point d'orgue, le fameux épisode "The Night Gwen Stacy Died", toujours considéré comme un des plus choquant, surprenant et réussi de toute l'histoire de Spidey, voire de Marvel Comics. Les deux épisodes principaux, auxquels s'ajoute une sorte de conclusion traitant du deuil de nos protagonistes s'avèrent immanquables même si le surgissement de Luke Cage pour quelques pages de bastons n'apporte rien à l'histoire.

Parmi les autres intrigues mémorables, le combat entre Hammerhead et Doc Octopus se révèle également efficace, tante May se retrouvant au cœur de cette guerre de territoire entre les deux caïds du crime. La tantine, perpétuellement un pied (et la moitié du second) dans la tombe prend même fait et cause pour Doc Ock qu'elle considère comme un héros en butte à cette menace de Spiderman. Notre héros perd son masque (récupéré par JJJ), s'équipe d'un exosquelette et finit menacé par May armée d'un révolver.

Notre araignée du quartier se retrouve également au Canada pour combattre Hulk et, bien sûr, personne ne remarqur que Peter Parker et Spidey sont un peu trop souvent au même endroit. A part ça rien à signaler mais une classique et amusante bataille de super-héros.

L'ensemble de cet Epic est comme toujours nourri des traditionnelles querelles, triangles amoureux et autres intrigues de soap-opéra avec le retour de Flash du Viêt-Nam, les sorties entre amis, les problèmes d'addiction de Harry Osborn, les disputes amicales entre Gwen et Mary-Jane, etc.  Des intrigues plutôt bien menées, crédibles et convaincantes, nettement plus agréables à suivre que les querelles ridicules des Fantastic Four de la même époque, par exemple.

Evidemment, tout n'est pas aussi réussi, avec une série d'épisodes sans intérêt et parfois même gênant. Dans "The spider-slayer" nous retrouvons une énième fois J Jonah Jameson se liant ave Spencer Smythe pour vaincre Spidey à l'aide d'un robot tueur. La seule innovation de cet arc en trois parties réside dans l'utilisation prophétique de drones de surveillance policière détournés à des fins criminelles. Agréable pour les nostalgiques mais un peu léger.

L'apparition de Dr Strange ne sauve pas vraiment "Vengeance from Vietnam" mais, au moins, Gwen finit par s'opposer à la Terrible Tantine. Celle-ci traite Peter comme un bébé depuis une centaine d'épisodes et Gwen lui claque ses quatre vérités, du coup l'ancêtre part en balade.  

Un autre arc narratif introduit le Gibbon, un super-héros ringard désirant devenir le partenaire de Spidey. Une fois rejeté par ce-dernier, il se tourne vers Kraven le Chasseur. Quelques bonnes idées mais beaucoup de maladresses et un traitement des personnages cette fois peu crédible avec un Spidey détestable rend le tout assez terne. Dommage car l'idée n'était pas mauvaise.

Spidey replonge ensuite dans la politique avec le peu convaincant "Countdown to Chaos", trois épisodes qui constituent une actualisation d'un récit identique publié en noir et blanc dans le Spider-man Magazine quelques années auparavant. Il implique un politicien véreux manipulant un super-vilain et, par extension, le public, pour gagner une élection. Pas très crédible ni réussi mais on salue l'originalité de l'histoire et son côté plus "sérieux".

Dans l'ensemble, THE GOBLIN's LAST STAND alterne le bon et le moins bon ce qui devrait lui octroyer une simple moyenne mais la présence de l'arc dédié à la mort de Gwen emporte cet Epic et le rend incontournable pour les fans.

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Publié le 14 Avril 2023

FANTASTIC FOUR EPIC COLLECTION: THE MASTER PLAN OF DOCTOR DOOM de Stan Lee

Deuxième Epic Collection pour la Fantastique Famille et, en tenant compte du contexte dans lequel ces récits furent écrits, l’ensemble s’avère divertissant et agréable. Fidèle à l’adage de Stan Lee qui veut des super-héros avec des super-problèmes, nos Fantastiques vivent de nombreuses aventures fortement teintées de soap-opéra mélodramatique. La Chose se désole de son apparence et craint d’être largué par Alicia, Johnny drague et se chamaille avec la Chose, Mr Fantastique est toujours hautain et Susan, entre deux séances de shopping, se demande si elle ne se laisserait pas tenter par une aventure avec Namor.

Les vilains les plus célèbres du roster des FF interviennent, notamment Doom et l’Homme Taupe, toujours intéressants et ambigus. Hatemonger, Diablo et l’Homme Molécule effectuent également une apparition.

Ces histoires datent de près de 60 ans et se révèlent donc quelque peu datées. La manière de raconter les comics a beaucoup évolué depuis cette époque où les scénaristes devaient boucler leurs récits en 20 pages. L’humour fonctionne parfois mais semble, à d’autre moment, très lourd. En lisant ces intrigues à la suite, on se rend compte de leur côté répétitif et les bisbrouilles entre Ben et Johnny, qui entrainent des destructions importantes dans la joie et la bonne humeur, finissent par épuiser les plus conciliants.

Les Fantastiques ont toujours été une équipe moins passionnante à suivre que les X-Men ou les Avengers. Sans doute sont-ils un peu trop « lisses » pour emporter l’adhésion, d’autant que leurs pouvoirs ne sont pas spécialement enthousiasmants. La Chose reste le personnage le plus tragique et intéressant de la bande, le côté playboy écervelé de Johnny étant souvent pénible, tout comme le côté pin-up ravissante idiote de Sue et l’arrogance de Reed. Mais, malgré tout, cette collection épique se lit agréablement comme une page historique plutôt agréable de la grande histoire de la BD américaine. Avec ses qualités et ses défauts, ce recueil de près de 500 pages demeure conseillé pour parfaire ses connaissances sur la Fantastique Famille.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Marvel Comics, #Marvel Epic Collection, #Fantastic Four

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Publié le 24 Mars 2023

SPIDERMAN EPIC COLLECTION: LA MORT DU CAPITAINE STACY de Stan Lee & Gil Kane

Sixième volume de la collection Marvel Epic consacré à notre araignée du quartier préférée, LA MORT DU CAPITAINE STACY s'avère de bonne tenue générale mais souffle un peu le chaud et le froid avec une poignée d'épisodes assez quelconques, voire médiocres.

Nous débutons en juillet 1970 avec un "Beware the black widow" sans intérêt qui vise simplement à présenter le personnage "remodelé" de la Veuve Noire. L'épisode suivant n'est guère meilleur, le scénario nous refaisant le coup du Peter Parker malade qui se démasque de manière involontaire et doit ensuite arranger la situation auprès de ses amis. Bon, comme c'est la seconde fois en quelques années et que Peter se trouve toujours non loin de Spidey quand celui-ci intervient disons que la petite bande a quand même des problèmes de compréhension.

Heureusement la trilogie d'épisodes suivants remonte largement le niveau et confronte Spidey au Docteur Octopus. Le récit est efficace, avec un côté plus social et politisé que de coutume, et se conclut par la mort marquante du Capitaine Stacy. D'où un gros dilemme pour le Tisseur car Gwen le tient pour responsable, juste au moment où il allait se révéler à elle. Or, plus question que Peter dévoile sa véritable identité à sa copine. Cela perturbe grandement leur relation amoureuse et conduit la blonde à s'exiler pour un temps en Angleterre. Conséquence, Mary-Jane se sent pousser des ailes et mettrait bien le grapin sur un Peter n'ayant plus rien de commun avec le "puny loser" de ses débuts. Problème: MJ sort avec Harry Osbourne dont le père, Norman, retrouve la mémoire après avoir découvert une planque du Green Goblin. Le soap-opéra occupe joyeusement (et pas toujours avec subtilité) les épisodes suivants mais ceux-ci sont distrayant en dépit de scènes de bagarres inutilement plaquées sur le récit avec Iceman, le Rodeur et le Scarabée. Des apparitions de remplissage pour assurer le quota d’action, à l’époque il semblait impossible d’envisager qu’un comic d’encapé puisse se passer de sa baston mensuelle.

Le scénariste plonge ensuite dans divers contestations typiques du début des seventies: problèmes raciaux, drogues qui se répandent dans les rues, surpopulation carcérale, manifestations étudiantes, guerre du Vietnam, montée en puissance de la télévision et journaux papier en berne. Pour de la BD super-héroïque grand public, ces thématiques sont relativement bien développées et rien ne sombre dans le ridicule ou le prêchi-prêcha.

Ensuite, un autre triptyque oppose à nouveau Peter au Goblin tandis qu'Harry Osbourne lutte contre son addiction à la drogue. Un happy end conclut ce récit au long cours avant une saga risible mais amusante dans laquelle Spidey tente de supprimer ses pouvoirs et se retrouve inexplicablement avec quatre bras supplémentaires. Il croise alors la route de Morbius le Vampire (quelque peu sous-exploité) et demande l'aide du docteur Connors qui, évidemment, redevient le Lézard.

Le volume se conclut par un hommage assumé à King Kong et une excursion en Terre sauvage en compagnie de Ka-Zar, d'un monstre géant et d'une Gwen en seyant bikini rouge. Pas formidable mais divertissant.

Dans l'ensemble, cet Epic est de bon niveau avec des dessins de Gil Kane efficaces et modernes. L'artiste utilise adroitement son décor new yorkais que l'on devine grouillant, sombre et pollué, avec de beaux effets de perspectives et un découpage des planches nerveux. Spiderman quitte réellement la naïveté des golden sixties pour plonger dans l'ambiance beaucoup plus réaliste et dangereuse des seventies avec sa cohorte de conflits et de problèmes dans une métropole prête à exploser. Malgré des épisodes dispensables et des baisses de rythmes, un Epic de qualité et une pièce indispensable dans la mythologie du Tisseur.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Spiderman, #Marvel Comics, #Marvel Epic Collection, #Comic Book, #Stan Lee

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Publié le 3 Mars 2023

AVENGERS: LA GUERRE KREE SKRULLS de Roy Thomas

Considéré comme un classique et un des premiers événements cosmiques d’importance de Marvel, ce récit très ancré dans son époque a malheureusement fort mal vieilli. De plus, la guerre entre les deux espèces extraterrestres n’a, en réalité, par vraiment lieu. Si Roy Thomas verse dans la science-fiction et s’inspire de quelques classiques du genre, en particulier « Les survivants de l’infini » et « Le voyage fantastique », l’intrigue, confuse, ressemble à un micmac d’influences diverses. L’auteur l’agrémente d’une allégorie politique pas vraiment subtile avec la présence d’un sénateur modelé sur McCarthy. Après un séjour prolongé dans la Zone Négative, le Captain Marvel débarque sur Terre et rencontre les Avengers, composés à cette époque de la Vision, Quicksilver, la Sorcière Rouge et Goliath, alias Clint Barton. Par la suite, entre d’innombrables flash-back, l’histoire se dévoile et met en scène, en vrac, Annihilus, une sentinelle kree, les Quatre Fantastique, les anciens Avengers (Thor, Iron Man et Cap’), Ant-Man, Wasp, Ronan l’Accusateur, le Super Skrull, l’Intelligence Suprême, Flèche Noire et ses Inhumains, les Mandroïds, Carol Danvers, etc. Tout cela avance de manière erratique, s’attardant longuement sur certains passages pour ensuite en expédier d’autres en quelques cases.

Même en tenant compte de la naïveté inhérente aux comics du début des 70’s, les réactions souvent ridicules des personnages, encore accentuées par la bêtise abyssale des dialogues, rendent la lecture peu enthousiasmante. Toutefois, tout n’est pas négatif pour autant : les dessins de Neal Adams sont excellents avec quelques pages époustouflantes et l’épisode où Ant-Man, miniaturisé, explore l’intérieur de la Vision agonisante reste un grand moment de comic-book inventif et psychédélique. Lors du climax, Rick Jones convoque également un tas de super-héros oubliés ou imaginaires issus de son imagination pour combattre les Kree.

Dommage que l’intrigue parte à ce point en tous sens, multipliant les rebondissements et les développements narratifs dont certains se révèlent simplement incompréhensibles. Ou complètement stupides. Ou les deux.

A force de n’importe quoi et d’écriture maladroite, l’intérêt finit logiquement par se déliter. Toutes les interactions entre Captain Marvel (super balèze au point qu’il éclipse tous les autres) et Rick Jones deviennent rapidement redondantes, Quicksilver est insupportable avec sa possessivité maladive envers sa sœur et seul Vision bénéficie d’un traitement acceptable mais traditionnel dans son opposition humain / machine. De plus, les bulles de dialogues ou de pensées, lourdement explicatives, tirent l’histoire en longueur. Du remplissage entre les passages d’action : de la bagarre pour un oui / pour un non. De la bagarre tout aussi soporifique (voire davantage) que les séquences de dialogues. Lorsque survient le grand combat final le lecteur a perdu toute passion pour cette escarmouche qui s’annonçait pourtant dantesque.

Bizarrement, le récit demeure apprécié d’une partie des fans, ce qui explique ses nombreuses rééditions. Gageons que, comme pour LES GUERRES SECRETES, les amateurs se souviennent davantage de leurs réactions émerveillées à leur première lecture que de leur mine déconfite à la relecture. Bref, quelques bons moments dans un ensemble pas franchement passionnant mais à lire pour son importance historique. Sans plus.

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Publié le 17 Février 2023

CAPTAIN AMERICA EPIC COLLECTION: ARENA OF DEATH de Mark Gruenwald

Mark Gruenwald poursuit son run sur Captain America avec, en guise de plat de résistance dans ce recueil, une invraisemblable mais très divertissante intrigue. Cap’, Diamondback et Falcon, assumant l’identité de super vilains, se rendent sur une île contrôlée par l’A.I.M. où des terroristes proposent leurs nouveautés guerrières à des vilains de seconde (voire troisième ou dixième) zone. Cap, sous le costume de Crossbones, se retrouve ainsi face au frenchie Batroc, lequel lance un défi au supposé mercenaire : combattre cinq vilains dans l’arène. Entre le catch et le cinéma martial, les bastons se succèdent façon « Opération Dragon ». Par la suite, la petite bande se retrouve dans les Terres Sauvages avec Black Panther, Shang Shi et Silver Sable, sans oublier un Ka-zar plus Tarzan que jamais pour de l’aventure exotique très pulp.

A côté de ces épisodes objectivement très plaisant, la collection propose un crossover beaucoup plus sombre et sérieux entre Cap’ et Ghost Rider. Une bonne histoire avec des dessins de haute volée, plus travaillés et moins mainstream que le reste du volume, cependant plutôt réussi à ce niveau.

Enfin, le recueil se conclut par une mini-série en 4 épisodes consacrée au Cap’ bis, autrement dit US Agent. Le scénariste semble s’amuser de la bêtise de certaines situations : US Agent insiste pour utiliser un mot de passe afin qu’on le reconnaisse…alors qu’il porte son costume ! Autre grand moment WTF sans doute inimaginable aujourd’hui : Hawkeye place une poupée gonflable dans le lit de l’Agent…qui l’utilisera par la suite comme leurre dans un combat. Du pur n’importe quoi. L’intrigue globale, qui ramène une nouvelle fois Scourge of the Underworld, le tueur de super-vilain, reste toutefois de bonne tenue et, dans l’ensemble, efficace.

Les défauts de l’ensemble sont ceux des comics à partir des années 90 : le recours de plus en plus systématique au crossover rend compliquée la confection de ce genre de recueil. Sont ici rassemblé des fragments du crossover « Citizen Kang » mais pour l’intrigue complète il faudra se tourner vers le Epic Collection des Avengers, FEAR THE REAPER.

Malgré ce bémol, ARENA OF DEATH s’avère divertissant et amusant, il se lit donc avec plaisir et sans prise de tête. Nous sommes loin d’un grand comic-book mémorable comme peut l’être WATCHMEN ou THE DARK KNIGHT RETURNS mais Mark Gruenwald nous offre une bonne dose d’évasion super-héroïque « bigger than life » dont il serait dommage de se priver.

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