karnage

Publié le 16 Septembre 2024

COURS CHRISTINE COURS de Kasprowiak

La collection Karnage s’enrichit de ce roman intéressant et relativement original. Déjà car l’auteur le situe en partie en Belgique et d’autre part car il combine des éléments de slashers référentiels à une horreur à plus grande échelle. On peut même la qualifier de lovecraftienne puisqu’elle implique un des grimoires maudits du mythe, le Vermiis Mysteris soi-disant écrit par un nécromancien, Ludwig Prinn, brûlé vif à Bruxelles par l’Inquisition.

Le bouquin propose donc un récit qui débute de manière assez classique avec le cocktail habituel de la collection, à savoir un côté thriller émaillé de nombreuses scènes gore et cul, puis dévie vers un récit plus novateur et surprenant.

Nous suivons donc la très dévergondée Christine qui fuit sans véritable but afin d’échapper à un tueur maniaque calqué sur Michael Myers mais affublé d’un masque de Miss Maggie. Une fuite semée d’embuches et, surtout, de nombreux cadavres.

Toujours bien rythmé (avec une pagination réduite à moins de 200 pages), COURS CHRISTINE COURS se veut un hommage au cinéma horrifique des années ’80, l’auteur parsemant son texte de références plus ou moins explicites. En dépit de la violence et de l’érotisme prononcé, le tout possède également un côté outrancier assumé qui flirte souvent avec le second degré voire l’autoparodie, rendant l’ensemble très plaisant à lire et plus « rentre-dedans » que réellement choquant. Un bon cru pour la collection héritière de Gore et Maniac.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Horreur, #Karnage, #Gore, #Splatterpunk

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Publié le 8 Mars 2023

SCREAMING BOYS de Violaine de Charnage

Avec ce roman Karnage, notre "écrivenimeuse" Violaine de Charnage reste fidèle à ses obsessions érotico-morbides, saignantes et humoristiques

Dixième livraison de la collection Karnage, successeuse de Gore, Maniac et Trash, ce bouquin est signé de Violaine de Charnage, une "écrivenimeuse" strasbourgeoise ayant déjà publié plusieurs anthologies de nouvelles sous l'appellation de la "vilainologie". Elle se lance cette fois dans l'aventure du roman mais reste fidèle à ses obsessions érotico-morbides et bien saignantes, toutefois tempérées par un humour grinçant qui rend l'ensemble très digeste. On trouve ainsi sur l'île un Jason, un Freddy, un Victor et un Michael, sans oublier une Lorie.

Nous avons donc une bande de beaux mecs musclés embarqués dans une émission de téléréalité où, bien sûr, rien ne va se passer comme prévu. Bon déjà pour ces accros aux réseaux sociaux le programme implique l'obligation de se délester de leur téléphone portable, un truc pour eux aussi indispensable que leur bite. Mais bon c'est une clause éliminatoire donc ils s'y plient, appâtés par la promesse de beaucoup d'argent à la clé. En revanche, bonne nouvelle, pas de mecs parmi le personnel de l'île. Une histoire de malédiction qui éloigne le mâle et laisse le champ libre aux femelles, pour la plupart bombasses chaudasses. Ca va troncher puis ça va trancher. Ou vice-versa.

Bref, l'autrice déroule un slasher quasiment parodique qui multiplie les chapitres courts et enlevés introduits par des titres de chansons emblématiques. De "Cruel summer" de Bananarama à "Boys" de Sabrina en passant par "Somebody watching me" de Rockwell et "Come out and play" de The Offspring, le roman se découpe en 28 courts chapitres (pour 180 pages). Autant dire que la lecture est rapide et le lecteur rapidement emporté par les abominations imaginées par l'autrice, laquelle ne se donne aucune limite et profite des libertés offertes par la collection pour bousculer le politiquement correct. Et pas gentiment! Screaming Boys c'est un peu le remède à tout ce lissage gnan-gnan, un coup de pied au cul merdeux des "sensitive readers" et un "trigger warning" dans la chatte des emmerdeuses adeptes de la censure de l'imaginaire, qu'il soit littéraire ou cinématographique.

Violaine de Charnage ne lésine donc pas sur les éléments attendus, à savoir le gore et les scènes porno, lesquels sont dispensés en quantité. Ca baise et ça charcle à quasiment toutes les pages. Si le déroulement de la première moitié reste relativement classique dans son énumération teintée d'humour des conventions du slasher, Screaming Boys se montre plus délirant dans son dernier acte qui multiplie les rebondissements, les passages déjantés et les outrances. Pas toujours de manière complètement crédible mais qu'importe, l'important réside davantage dans l'amusement du lecteur emporté dans un tourbillon de sang et de foutre.

Un nouveau roman plaisant et fort divertissant pour les fans de la collection à qui l'achat est, comme d'habitude, vivement recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Karnage, #Gore, #Horreur

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Publié le 25 Octobre 2022

TOO DEAD FOR LOVE de Crazy Crüe

La collection Karnage se poursuit, en digne héritière de Gore. Elle se montre même, peut-être, plus variée au niveau des thèmes abordés par les auteurs francophones ici rassemblés. Ainsi Crazy Crüe rend hommage au heavy glam / sleaze / hair / FM Rock / Metal du milieu des années ’80. Cette démarche rappellera aux lecteurs de Gore le sympathique CLIP DE SANG de Christian Vila. Mais, ici, la manière de procéder se montre nettement plus référentielle. En effet, l’auteur use et abuse avec bonheur d’un name-dropping immédiatement évocateur pour les amateurs de ce courant musical.

Motley Crüe, W.A.S.P, Cinderella, Poison, Twister Sisters, Guns & Roses, Ratt, Quiet Riot, « même Bon Jovi » sont conviés à la fête, sous la tutelle des ancêtres Hanoï Rock et Kiss et le regard bienveillant du Maître Suprême Alice Cooper (« nous ne sommes pas dignes ! »). Entre présentation des musiciens zombifiés, paroles de chansons et références à la glorieuse époque où le glam régnait sans partage sur MTV, le roman rappelle à nos bons (hum !) souvenirs les fameuses campagnes assimilant cette musique à un vacarme satanique (pourtant, on ne parle pas de Venom ou Deicide ici) et les autocollant « explicit lyrics » apposés à la hâte sur les albums.

L’argument ? Une épidémie sexuellement transmissible, un vilain virus mortel refilé aux stars de la musique rock qui tombent comme des mouches. Les coupables ? Des groupies lobotomisées à la suite des discours d’un gourou évangéliste comme l’Amérique en a le secret. Une partie des contaminés décèdent, dans de grandes explosions de tripailles façon « Street Trash », les autres deviennent des sortes de zombies putréfiés à la bite à moitié décomposée. Beaucoup sont touchés mais l’auteur nous cligne de l’œil avec un Mick Mars bien vivant mais qui parait plus mort que ses comparses. Ou un Rob Halford qui se chope le virus alors qu’on connait ses préférences. Les deux interviews du groupe fictif Royal Mercury qui ouvrent et ferment le roman sont, elles aussi, bien fun pour le fan de glam.

Le roman ne se perd pas en digressions inutiles et file à l’essentiel avec le quota requis de sexe et de gore. Toutefois, rien de malsain ici, plutôt un rappel du gore déjanté et rigolard du milieu des années ’80, période propice à « Re-Animator », « Toxic Avenger », etc. L’écriture se montre efficace et jamais bâclée sans verser dans la « grande littérature qui se regarde le nombril ». L’auteur cherche (et trouve) la bonne manière de raconter cette histoire déjantée qui se termine sur une note amusante. Bref, avec TOO DEAD FOR LOVE le lecteur s’amuse et passe un bon moment, en particulier s’il aime les chevelus drogués des eighties.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Karnage, #Musique

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Publié le 21 Février 2021

SANCTIONS! de Talion

Sous le pseudonyme de Talion se dissimule (très peu) une personnalité bien connue du cinéma et de la littérature « bis » ayant débuté par le fanzine Videotopsie avant de livrer quelques livres de référence comme GORE AUTOPSIE D’UNE COLLECTION ou BRUNO MATTEI – ITINERAIRES BIS. Le bonhomme, que l’on sait férocement critique envers le climat de politiquement correct actuel et de « bien pensance » généralisé a donc tiré profit de son expérience personnelle dans le milieu scolaire (sur lequel il a, également, beaucoup de – mauvaises – choses à dire) pour livrer son premier récit de fiction. Nous suivons ainsi un couple d’enseignants totalement frappés qui ont décidé d’infliger quelques sévères sanctions à une poignée d’élèves récalcitrants et autres petites frappes de cité. Inutile de dire que le lecteur va se délecter à lire les tortures sexuelles innommables (mais pas indescriptibles puisque Talion ne nous épargne aucun détails) vécues par nos adolescents.

Premier bouquin de cette nouvelle collection Karnage (qui succède à Gore et aux plus confidentiels Maniac, Apocalypse ou encore Trash), il était logique de confier ce démarrage à un admirateur inconditionnel de « Gore » et Talion s’est permis toutes les outrances. Le romancier propose un roman pour adultes avertis, au contenu très explicite, qui mélange horreur, gore et pornographie. Il synthétise ainsi les différents sillons jadis labourés par les principaux pourvoyeurs français du gore : le côté sexe et sang (ou BLOOD SEX) de Charles Necrorian, l’aspect plus social véhiculé par Corsélien (on note une référence au chef d’œuvre de ce-dernier, LE BRUIT CRISSANT DU RASOIR SUR LES OS) et une touche d’humour noir rappelant les bouquins plus légers et référentiels d’Eric Vertueil (LES HORREURS DE SOPHIE, SANG FRAIS POUR LE TROYEN, etc.).

En 150 pages bien tassées, Talion dispense un véritable cauchemar de sang et multiplie les meurtres, les mutilations et autres supplices. Sans oublier une suite de scènes carrément pornos qui ne lésinent pas sur le sado-masochisme, l’urologie, la scatologie, etc. Bref, ça charcle, c’est parfois franchement dégueulasse (mais c’est voulu), c’est complètement extrême et traversé de quelques clins d’œil à divers « classiques » du cinéma bis italien (comme le signale un protagoniste on parle beaucoup d’holocauste et de cannibales) comme « Pulsions cannibales », « Holocauste Nazi », « Blue Holocaust », « Cannibal Holocaust », « Porno Holocaust », etc.

Avec ce titre, la collection Karnage débute très fort et on se demande comment les successeurs de Talion pourront faire mieux (ou pire). Pour les nostalgiques de la littérature « de gare » et « de gore » des années ’80, SANCTIONS ! fait figure d’incontournable. Par contre pour ceux qui pensent que l’horreur se limite à Stephen King ou l’érotisme à CINQUANTE NUANCES DE GREY, le choc risque d’être violent ! Un des bouquins les plus « jusqu’au boutiste » publié depuis longtemps, sorte de rencontre entre un AMERICAN PSYCHO et les 120 JOURS DE SODOME qui se déroulerait sur un lit souillé de merde, de foutre et de sang.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Gore, #Horreur, #Roman court (novella), #Karnage, #Splatterpunk

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