humour

Publié le 20 Mars 2022

THE PIG d'Edward Lee

Quasiment inventeur de l’horreur hardcore, du splatterpunk et du pornogore, Edward Lee livre régulièrement des petits bouquins très méchants qui bousculent joyeusement les tabous. Contrairement à la plupart de ses collègues, Lee possède surtout un sens de l’humour certes tordu mais appréciable. Et une imagination suffisante pour élever ses romans au-delà du simple étalage de boucherie sexuelle. Alors, évidemment, nous sommes très loin de l’horreur « grand public » jadis publiée dans des collections de prestige comme « Terreur » ou « J’ai lu Epouvante ». Edward Lee aurait davantage eu sa place chez Gore…quoiqu’il ne soit même pas certain qu’il aurait été accepté là-bas !

THE PIG est pourtant souvent drôle (mais si !) à la manière d’un film des frères Coen. Si ces derniers, après « Fargo », avait décidé de se tourner vers le porno et l’horreur extrême nous aurions eu un métrage proche de THE PIG. Car l’écrivain nous présente une série de personnages sacrément déjantés embarqués dans une intrigue complètement horrible mais aussi loufoque.

Nous sommes dans la seconde moitié des années ’70 avec la « bande son » et les références obligées au punk. Le naïf Leonard désire percer dans la mise en scène. Son rêve ? Réaliser un grand film, quelque part « entre Bergman et Polanski avec un peu d’Hitchcock et de Fulci ». Un bon programme. Mais, suite à diverses péripéties tragi-comiques, le pauvre prend de nombreuses mauvaises décisions, passe 18 mois en prison (avec intermède sodomie inévitable) et se retrouve incapable de rembourser une grosse somme d’argent à la mafia. Comme Leonard est doué avec une caméra, le Parrain éponge sa dette à la condition qu’il tourne des films pour lui. Et voilà Leonard plongé dans le monde du porno underground : golden shower, scatologie, déformations sexuelles et toute une série d’animaux. Car la spécialité de Leonard est la zoophilie. Leonard accueille ainsi les « stars » de sa dernière production : deux junkies à la dérive et un énorme cochon. Or, ce dernier a été volé à une secte religieuse. Et il est maudit. Ce qui avait mal commencé ne peut donc qu’encore plus mal se terminer…

THE PIG s’affirme comme un bel exemple de la « méthode » d’Edward Lee : il ne cherche pas à effrayer, simplement à provoquer une réaction viscérale qui oscille entre la répulsion et le rire. Bien sûr, son humour est sacrément malsain et ce court roman (une centaine de pages) franchit joyeusement toutes les limites avec un barrage continuel de viols, tortures, scènes zoophiles et carnages en tout genre. Le tout de manière très « Grand Guignol » dans ses excès. Le dernier acte vire au fantastique pure avec l’influence du cochon maudit : après avoir été dévoré par le héros le porc de l’angoisse transforme celui-ci en un monstrueux Hulk démoniaque. Si THE PIG sera réservé aux estomacs bien accroché, THE PIG est plutôt fun à condition de suivre l’auteur dans son délire !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Erotique, #Splatterpunk

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Publié le 1 Février 2022

LES MECANOS DE VENUS de Joe Lansdale

Publiée en 1990, voici la première aventure de Hap Collins et Leonard Pine. Le premier est un blanc tranquille, ancien hippie ayant purgé quelques mois de prison pour avoir refusé d’aller au Vietnam. Le second est un Noir musclé, vétéran de cette même guerre et homo. Ils vivotent au Texas en acceptant des petits boulots mal payés. Mais lorsque débarque Trudy, l’ex-femme de Hap, la situation se complique. Sexy, manipulatrice, voulant ressusciter l’esprit des sixties, elle affirme connaitre la planque d’une grosse somme d’argent, cachée dans une voiture échouée au fond des marécages. En dépit des avertissements de Léonard, Hap, complètement mené par le bout de la queue, accepte de l’aider. Peu après, Trudy revient avec son nouveau mari et une petite bande de révolutionnaires d’opérettes qui croient encore aux conneries babacool, aux idéaux révolutionnaires et au triomphe du gauchisme. C’est dire si ça va mal dans leur tête. Bref, notre troupe de ringards se voit bien acheter des armes une fois le pognon planqué retrouvé. Eh oui, ils espèrent encore qu’arrive enfin le matin du grand soir ! Mais devant autant d’argent chacun tire la couverture à lui et les notions d’amitié n’ont pas plus d’importance que la parole donnée. Hap et Leonard auront bien du mal à sortir de ce guépier et à rester en vie.

Polar classique mais adroitement ficelé, emballé dans un esprit très « nouveau western », LES MECANOS DE VENUS, première de la quinzaine d’aventures de Hap et Leonard (qui connurent également trois saisons de série télé), se base surtout sur des dialogues précis, tour à tour drôles et grossiers, bien enlevés et pertinents. Une suite de répliques façon Tarantino dirait-on, tant l’amitié bourrue et virile entre les deux héros anime une intrigue certes conventionnelle mais fort plaisante. Les amitiés mises à mal par un gros paquet de pognon et une femme fatale, ça reste quand même l’ingrédient principal du polar. Mais lorsque le cuisinier est doué, comme c’est le cas ici, le plat se montre nourrissant et le lecteur en ressort satisfait.

Quelque part, Joe R. Lansdale affirme aussi la mort de l’utopie sixties et les efforts complètement vains de ranimer, vingt ans plus tard, cette pensée révolutionnaire gaucho bobo (beurk !) totalement à la ramasse à la charnière des années ’80 et ’90. Comme disait l’autre devant cette bande de branquignols en quête d’argent pour financer une révolution dans un quelconque pays pourri d’Amérique du Sud, « un bon hippie est un hippie mort ».

En résumé voici un roman rythmé, avec de l’action, des péripéties, des retournements de situation, des bagarres, des fusillades et des « punchlines » qui fusent dans la joie et la bonne humeur. Très distrayant ! On en redemande !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Polar, #Thriller, #LGBT

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Publié le 9 Janvier 2022

BABY TRAP de Patrice Herr Sang

Troisième livraison pour Karnage, la collection qui succède à Gore, Maniac et Trash auprès des amateurs d’horreur pulp extrême. Patrice Herr Sang, alias Patrice Lamare, est une figure bien connue du milieu bis, rock et punk avec sa librairie parisienne Hors Circuit. Au milieu des années ’80, il livre pour la collection Gore un premier bouquin, LA GALERIE DES HORREURS, hommage au Grand Guignol façon Hershell Gordon Lewis. Par la suite il s’attaque aux agressions animales avec LES GRIFFES DE SANG et s’inspire du giallo à la Argento pour SIX CADAVRES DANS UN CERCLE. Guère étonnant de le retrouver au programme de la collection Karnage avec ce roman à l’humour noir prononcé. Après le très brutal SANCTIONS de Talion et le référentiel / porno / gore ACID COP de Zaroff, voici ici une nouvelle manière d’envisager la collection, dans un esprit beaucoup plus ludique. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que l’auteur ait renoncé aux scènes sanglantes et choquantes mais, dans l’ensemble, cette rafale de gore se veut plus amusante que scandaleuse. Le thème, cependant, reste sans concession avec ces bébés exécutés sans pitié. Des parents à bout ? L’enquête est confiée à un policier dur à cuir typique qui remonte la piste. Comme toujours, le tout est emballé en 160 pages bien serrées qui ne trainent pas en route mais offrent, à intervalles réguliers, un passage bien saignant.

BABY TRAP propose donc une intrigue solide, un côté déjanté par sa thématique originale, un peu de sexe et pas mal de violence, le tout saupoudré d’une large rasade d’humour noir. Cela se lit vite, sans ennui et avec le sourire (sans provoquer de hauts le cœur !). Bref, du bon Karnage qui pourrait ouvrir la collection à un public plus large et moins jusqu’au-boutiste que les deux premiers volumes. On appréciera cette troisième livraison qui démontre l’ouverture des titres proposés en attendant le suivant, plus axé science-fiction : COSMOS CANNIBALE.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Humour, #Roman de gare

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Publié le 4 Janvier 2022

QUI A TUE SON EDITEUR? de Josh Lanyon

Après la chick-lit, voici une nouvelle niche littéraire, le cosy mystery gay humoristique. Les patronymes des héros appuient immédiatement la référence et le titre annonce la couleur : le monde de l’édition va en prendre pour son grade. Christopher « Kit » Holmes anime depuis seize ans les aventures de la détective Miss Butterwith, une vieille fille accompagnée de son chat Pinkerton. Hélas, les ventes s’effritent. Holmes accepte donc de participer à une réunion d’auteurs et réfléchit, sur les conseils de son agent, Rachel, à de nouvelles possibilités pour relancer ses ventes déclinantes. Par exemple un bouquin mêlant polar et démons aux temps de la Régence. A la convention des écrivains, Holmes retrouve un de ses ex, le toujours séduisant et arrogant Moriarity. Mais il tombe également sur un cadavre de femme manifestement assassinée. Lorsqu’une tempête isole la propriété, Holmes se dit qu’il est le mieux placé pour enquêter.

QUI A TUE SON EDITEUR ? débute de manière rapide, avec une succession de scènes amusantes, des répliques qui fusent façon Boulevard, et des considérations plutôt drôles sur les modes qui, dans l’édition comme ailleurs, vont et viennent. Les relations entre Holmes et Moriarity (notez le « i » supplémentaire) donnent la saveur particulière du bouquin, entre attirance, vacheries et coup de b… vite fait bien fait. Le mélange d’humour caustique (mais sans excès) et de romance fonctionne donc plaisamment, les deux personnages, quoique stéréotypés, étant agréables à suivre, en particulier ce flamboyant Holmes qui se réfère à sa détective façon Miss Marple. Les références littéraires et cinématographiques sont donc nombreuses et animent une intrigue par contre un peu faible. L’enquête tourne vite en rond en dépit d’un inévitable deuxième meurtre (comme on le sait avec le whodunit, une fois que l’on a commencé à tuer il est difficile de s’arrêter pour couvrir ses arrières) et l’identité du coupable parait à la fois évidente et sortie d’un chapeau. Au lieu d’interrogatoires rigoureux et de déductions complexes, l’autrice joue surtout la carte du babillage avant la réunion finale des suspects et la désignation de l’assassin par le héros. Pour les amateurs, trois scènes érotiques ponctuent le récit mais sans que cet aspect ne soit envahissant. Une première partie plaisante et une seconde trop banal, linéaire et bavarde aboutit, au final, à un roman potable mais quelque peu décevant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #LGBT, #Humour

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Publié le 6 Octobre 2021

AZAZEL d'Isaac Asimov

Pour une de ses dernières créations, peu avant son décès, Asimov nous propose le gentil démon de deux centimètres Azazel (à moins qu’il s’agisse d’un extraterrestre venu d’une autre dimension ? La question reste posée), petite créature facétieuse mais pas vraiment méchante, capable d’exaucer bien des vœux. Pas en échange d’une âme (il ignore ce que c’est), mais simplement pour montrer sa puissance et lui permettre de s’occuper depuis qu’il a quitté l’enfer (un endroit très bien, contrairement à ce que disent les mauvaises langues). Le hic c’est qu’il finit toujours par causer des soucis à ceux qui lui réclame un service. D’où 18 nouvelles humoristiques assez courtes (une douzaine de pages en moyenne) qui démontrent l’art de la chute d’Asimov, le principe immuable étant, évidemment, qu’il ne faut jamais souhaiter quelque chose car on pourrait bien l’obtenir. Une seule thématique donc mais beaucoup de variations possibles, d’ailleurs Asimov écrivit par la suite d’autres nouvelles sur ce petit démon, réunies dans le recueil LEGENDES

La jeune fille amoureuse d’un athlète qui souhaite à son élu de devenir un champion, la cantatrice désirant devenir la meilleure chanteuse du monde, la femme qui veut immortaliser sur une photo le sourire ravageur de son époux,…Tous obtiendront leur souhait mais sans que leur situation n’en soit améliorée pour autant. Bien au contraire ! Autre classique du vœu, surtout pour les mâles : devenir irrésistible pour la gent féminine. Ce qui peut rapidement devenir épuisant. Voici quelques exemples des facéties de notre Azazel.

Toutes les nouvelles ne sont pas d’égale qualité. Jouant la carte de l’humour et de la dérision de manière un brin systématiques, certains textes tombent un peu à plat : leurs références ont vieilli ou les récits tirent un peu à la ligne (« les méfaits de l’humanité », par exemple). Mais d’autres fonctionnent parfaitement et combinent érudition, humour et imagination (« On est logique ou on ne l’est pas »), sans oublier une certaine autodérision d’Asimov vis-à-vis de lui-même et de son métier, comme quoi il n’avait pas toujours l’égo surdimensionné que mentionne ses détracteurs.

Recueil de pur délassement, AZAZEL permet donc au bon docteur de s’essayer à la Fantasy humoristique « à chute » avec beaucoup de verve et d’inventivité. Le peu de pages de chacune des nouvelles oblige l’auteur à écrire de manière très ramassée et donc efficace afin que le « gag » final ne traine pas. Une lecture aisée, facile et pourtant très plaisante grâce à l’imagination toujours aussi enlevée d’Asimov. Nous sommes sans doute loin de ses nouvelles les plus mémorables (« Quand les ténèbres viendront », « la dernière question », « L’homme bicentenaire ») mais le tout demeure une agréable lecture à déguster à petite dose par temps morose.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Humour, #Recueil de nouvelles, #Asimov

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Publié le 10 Août 2021

LE MONSTRE DU LOCH NESS de Christian Jacq

Christian Jacq emmène son inspecteur intemporel, Higgins, en Ecosse pour une nouvelle enquête dont le principal suspect n’est autre que Nessie, le fameux monstre du Loch Ness. Deux corps ont en effet été découverts, étrangement mutilés. Très vite, la rumeur enfle, les médias s’emparent de l’affaire et les touristes affluent. Higgins, lui, reste pragmatique et méthodique, interrogeant divers suspects et adoptant une attitude plus terre à terre. L’inspecteur flaire l’entourloupe. Mais si le meurtrier n’est pas Nessie, qui peut-il être ?

La saga des « Enquêtes de l’inspecteur Higgins » s’inscrit dans une tradition de whodunit à l’ancienne, gentiment surannée et souvent teintée d’un climat empreint de fantastique, de mystère ou d’étrange. L’auteur se lance donc fréquemment sur les traces de John Dickson Carr ou de Conan Doyle. Quoique située à note époque, l’enquête aurait pu se dérouler voici un siècle sans qu’elle nécessite de réelle réécriture. L’essentiel du roman propose donc différentes rencontres avec des personnages pittoresques : le chef de clan des Highlands qui rêve d’un soulèvement contre l’Anglais, la responsable d’un petit musée local dédié à Nessie, le vieux libraire bougon, la nymphette virginale un brin foldingue, le paléontologue qui veut prouver l’existence du monstre, une sorcière locale escortée de son chien nommé Lucifer, etc.

Christian Jacq (précédemment dissimulé sous le pseudo de J.B. Livingstone lorsque le bouquin s’intitulait LES DISPARUS DU LOCH NESS) soigne son atmosphère écossaise sans lésiner sur les clichés : plats bizarres, dégustation de whisky à la chaine, châteaux, légendes et hantises,…Les Ecossais y sont décrits de manière caricaturale mais avec un côté chaleureux qui fait pardonner les outrances de l’auteur. De toutes manières, l’ensemble vise surtout à amuser et à donner le sourire. L’enquête en elle-même s’avère par contre moins palpitante : elle se contente d’aligner les entrevues des différents suspects jusqu’à ce que l’inspecteur énonce la solution (un brin décevante) dans le dernier chapitre. Un épilogue légèrement attendu mais plaisant achève toutefois sur une note positive ce petit roman plus agréable que passionnant, suffisamment rythmé et court pour assurer au lecteur un bon moment de détente, que ce soit à la plage ou au coin du feu.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Policier, #Whodunit

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Publié le 14 Juin 2021

LA RAIDE MORTE d'Eric Verteuil

Duo d’auteurs dissimulés sous le pseudo collectif d’Eric Verteuil, voici des vétérans du roman populaire ayant signé de nombreux bouquins dans les collections phares du Fleuve Noir. On les a croisé chez Angoisse, Special Police et enfin Gore où ils se signalèrent par des titres à la fois très sanglants, très sexe et très drôles (pour ne pas dire parodiques). Dans ce polar humoristique fort bien torché, le duo nous présente une mère de (bonne) famille, jadis riche mais aujourd’hui plutôt désargentée, du genre à devoir se restreindre sur le caviar et à ne plus pouvoir garder de domestiques. Bref, c’est la dèche, ou presque. Heureusement, la dame dispose d’un dernier atout mais important : une fille, pas vraiment futée mais très séduisante et pas vraiment timide. Du coup, un beau mariage arrangerait la situation et justement un riche propriétaire terrien ne semble pas insensible aux charmes de la nymphette. Bon, petit problème, le bonhomme a déjà fait un mariage, certes pas très heureux, mais dans ce genre de milieu le divorce est irréalisable. Le meurtre, par contre, n’est pas impossible. Evidemment, comme on dit un meurtre ça va mais plusieurs bonjour les problèmes. Et dans les petites villes de province en apparence bien tranquille les langues se délient un peu vite, entre femme de chambre trop prompte à bavarder, gigolo un peu trop sollicité, belle sœur trop portée sur la bagatelle et autres secrets cachés qui pourraient facilement dégénérer en scandale. Car tuer, passe encore, mais ruiner sa réputation pas question !

Les Verteuil livre ici un polar rondement mené, qui se lit rapidement, fertile en rebondissements pas toujours surprenants mais néanmoins amené avec professionnalisme. Le roman se montre donc solidement charpenté et l’intrigue possède un côté à la fois implacable et déconnant de bon aloi. Tandis que les crimes se multiplient chacun tente de résoudre l’énigme mais les policiers sont complètement à côté de la plaque et c’est un pauvre gigolo trop crédule qui sera finalement accusé de tous les maux.

LA RAIDE MORTE constitue donc une bonne surprise : c’est rythmé, enlevé, plein de bons mots et de considérations amusantes…l’assurance d’une soirée réussie et un roman qui donne le sourire tout en ne se fichant pas de construire une intrigue bien ficelée.

 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Polar, #Policier

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Publié le 28 Mai 2021

DEMON SLAVE TOME 1 de Takahiro & Takemura

Premier tome d’une nouvelle saga, ce manga séduit immédiatement par son scénario déjanté. Un fruit, la Pêche, donne des pouvoirs aux femmes qui le mange, les transformants en défenseurs de la planète contre des hordes de démons. Comme tous les hommes, le jeune, timide et un brin pervers Yûki Wakura n’a pas accès aux super-pouvoirs et doit donc se contenter d’un rôle subalterne dans cette nouvelle société séparée entre les sexes. Agressé par des démons dans la dimension après avoir plongé dans le monde parallèle démoniaque de Mato, Yûki est sauvé par Kyoka, une jeune fille membre d’une escouade anti-démon. Il se transforme alors en un être très puissant mais à l’unique condition de devenir esclave de la demoiselle. Celle-ci va donc l’utiliser dans sa croisade vengeresse (elle est l’unique survivante de son village et a jurer de détruire les démons) mais, en échange, elle doit exhausser les désirs de Yûki et lui offrir une récompense chaque fois qu’il l’aide.

DEMON SLAVE constitue une bonne surprise : un monde de fantasy urbaine, des créatures démoniaques, un côté comédie / romance adolescente plaisante, de l’humour un peu gras, une louche d’érotisme,…C’est original, fun, divertissant et bien rythmé. Cependant, en dépit du sujet, ce tome reste timoré, on aurait aimé que le scénariste aille plus loin dans les scènes de récompenses : celles-ci sont néanmoins sympathique, Kyoka étant contrainte par son système de pouvoir à s’offrir contre son gré à son esclave. L’idée est amusante mais assez peu exploitée, espérons que les volumes suivants développent tout ça de manière plus perverse et que notre timide adolescent exige des récompenses plus exotiques de sa maitresse.

Voici donc une lecture satisfaisante et rondement menée : l’univers est riche, l’auteur le met en place de manière fluide au fil des pages, les personnages se dévoilent peu à peu (au propre comme au figuré), l’action prend de l’ampleur dans le dernier chapitre qui se conclut par un cliffhanger intéressant laissant la porte ouverte pour une suite qu’on imagine encore plus énergique. Belle découverte !

DEMON SLAVE TOME 1 de Takahiro & Takemura

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantasy, #Fantastique, #Humour, #Manga

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Publié le 20 Mai 2021

QUI A PEUR D'ED GARPO? de Fred Kassak

Sous ce titre en forme de clin d’œil à l’inventeur du roman policier se cache une série de dix nouvelles de longueur variée, certaine étant vraiment très courtes (3 ou 4 pages pour « Dédicace » et « L’âge des problèmes » qui misent tout sur leur chute), caractérisée par un humour noir prononcé, une ambiance macabre et une chute finale inattendue. Les sujets sont, eux, variés, et n’hésitent pas à plonger dans le fantastique afin de rendre davantage hommage à Edgar Poe. La nouvelle titre, en particuliers, s’inspire du « Cœur révélateur » de l’écrivain américain et suit un romancier français apprécié de la critique (mais guère lu) qui donne un petit coup de main à son neveu pour que celui-ci puisse publier une bande dessinée (horreur !) illustrant Poe (re-horreur !). Evidemment le jeune prodige reçoit tous les honneurs tandis que le grincheux écrivain sombre dans l’oubli. Jusque la chute.

On apprécie aussi « le bon motif » dans laquelle des agents d’assurances cherchent la petite bête afin, à chaque fois, de trouver une faille dans les contrats signés par leurs clients. Le but étant bien sûr de ne jamais payer les indemnités mais, à la manière des TALES FROM THE CRYPT, tel sera pris qui croyait prendre.

Dans ce recueil de 150 pages le lecteur croisera encore un homme capable de voir à travers les corps et découvrant donc les gens sous forme de squelettes en mouvement, un espion russe qui fait échouer le plan parfait d’une criminelle ayant apparemment pensé à tout, un spécialiste de l’envoutement, une femme qui fait un faux numéros et tombe à plusieurs reprises sur le même correspondant… et bien d’autres personnages originaux et bien brossés.

Les récits combinent donc joyeusement polar, fantastique, humour noir et comédie grinçante avec une prédilection pour les « bons moments » et les répliques qui fusent, sans s’interdire de verser dans l’absurde et en portant toujours un regard décalé sur des protagonistes le plus souvent malheureux voire pathétique. Kassak rappelle ici les maitres de la nouvelle très courte comme Robert Bloch ou Fredric Brown qui, eux aussi, donnaient volontiers dans un mélange d’ambiance « noire », de fantastique décalé et de comique acide. Un recueil très divertissant qui se déguste rapidement !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Humour, #Policier, #Recueil de nouvelles

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Publié le 7 Avril 2021

FLETCH ET LES FEMMES MORTES de Gregory McDonald

Dans cette nouvelle aventure, Fletch s’invite dans une campagne politique. Une femme est tombée d’un immeuble où se trouvait Caxton Wheeler, candidat à la présidence des Etats-Unis. Fletch devient donc organisateur de campagne pour le compte de Wheeler tout en essayant de résoudre une série de meurtres. En effet, le détective découvre rapidement que l’équipe politique, en allant de villes en villes, laisse derrière elle une série de femmes mortes. Mais une équipe de campagne compte une bonne centaine de membres et la plupart paraissent suspects alors comment résoudre l’énigme sans compromettre les chances d’élections de Wheeler ?

Avec ce roman l’auteur nous plonge dans une campagne politique à l’ancienne mais déjà marquée par les travers qui deviendront de plus en plus prégnants, à savoir les coups bas des candidats pour détruire la réputation de leurs adversaires. Engagements et convictions n’ont, dès lors, que peu d’importance et McDonald décrit avec humour le cirque politique qui s’apparente à une sorte de show rock & roll démesuré…on trouve même des groupies de politiciens ! Les considérations sur la manière dont vont se gagner les élections futures et l’importance croissante de la technologie (le roman date de 1983) paraissent assez pertinentes et prémonitoires.

Et l’intrigue policière ? Disons qu’elle n’est pas la priorité de l’auteur. Cependant, elle reste satisfaisante et quoique menée en dilettante n’est pas traitée par-dessus la jambe. La recherche du coupable parait néanmoins presque superflue et McDonald prend surtout le temps de démonter les mécanismes politiques. Comme dans les précédentes aventures de Fletch, il use de bons mots, de situations amusantes et d’un humour volontiers caustique. Ceux qui recherchent uniquement le « whodunit » pourraient se sentir un brin floué mais les lecteurs désireux de lire une satire socio-politique enlevée et bien menée, additionnée d’une intrigue policière correcte rendue très vivante par la personnalité bien trempée des protagonistes, passeront un bon moment. Un divertissement intelligent, comme on dit.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Humour, #Policier, #Whodunit

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