gore

Publié le 28 Juin 2018

LES HOMMES D'ACIER de Terence Corman

Dix ans se sont écoulés depuis l’apocalypse…Nul ne sait si ce sont les Russes, les Américains ou d’autres qui ont tirés les premiers et, aujourd’hui, tout le monde s’en fiche, le monde n’est plus qu’un amas de cendres…Dans la nouvelle capitale des USA quelques hommes tentent de reconstruire un semblant de civilisation. Un jour les militaires détectent d’étranges signaux dans un code indéchiffrable et manifestement non humain. Norton, le meilleur agent de ce monde à l’agonie, et son pilote chevronné, Robinson, partent explorer la zone dévastée.

Cinquième roman de la série, signé du pseudonyme collectif de Terence Corman, est le premier à ne pas être supervisé par Richard D. Nolane. Le style s’en ressent d’ailleurs puisque le bouquin s’avère bien plus soft que les précédents. Si le tout débute par une scène d’horreur impressionnante la suite se montre timorée et verse dans les clichés de la SF de série B (ou Z) avec ces robots tueurs (les hommes d’acier du titre) devenus autonomes et capables de s’auto générer, capturant des humains pour greffer leur cerveau sur leur corps mécanique. Ces hybrides, proches des Daleks, visent évidemment à la conquête mondiale mais on besoin, pour cela, de leur « Mom », leur créatrice.

LES HOMMES D’ACIER constitue un petit roman de gare acceptable mais peu mémorable dans une veine post nuke déjà très fréquentée (notamment par la série littéraire LE SURVIVANT et tous les succédanés fauchés de « Mad Max » et autre « New York 1997 »). Mutants cannibales affamés, créatures également mutantes (ici des araignées des sables) qui attaquent les héros, robots détraqués, lien télépathique inexplicable entre une jeune fille et le fiston du principal protagoniste condamné à vivre sous une bulle d’atmosphère protégée,…

Rien de neuf, que du classique, saupoudré d’une touche d’humour (les robots se baptisent d’après des pièces de bagnoles et en réclament de nouvelles inlassablement en dépit de la destruction du monde) et d’une pincée de gore (mais finalement cet élément est très secondaire). L’érotisme, pour sa part, est absent…Bref, la série prend une autre direction après les premiers volumes beaucoup plus rentre-dedans qui s’inscrivaient dans la tradition de la collection « Gore ». Ici nous sommes plus volontiers sur le territoire du « Fleuve Noir anticipation ». Un bouquin surement vite écrit et tout aussi vite lu (en deux heures c’est bouclé). Pas désagréable mais aussitôt oublié.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 15 Juin 2018

LES LARVOIDES de Shaun Hutson

Ecrivain anglais de bon goût (fan d’Iron Maiden), Shaun Hutson fut un pilier de la collection Gore puisqu’il y publia pas moins de huit romans (dont LA TRONCONNEUSE DE L’HORREUR sous pseudo et l’unique hors-série de la collection, EREBE), sans oublier un neuvième édité chez l’éphémère concurrent de Maniac. L’auteur n’est sans doute pas le plus « présentable » des auteurs anglo-saxons publié chez Gore et son style n’est pas toujours très travaillé, privilégiant l’efficacité pure (et les détails vomitifs ou érotiques) à une quelconque sophistication. Mais c’est sans doute aussi pour cela qu’on aime notre ami Hutson, spécialiste des idées dérangeantes et d’une horreur jusqu’au-boutiste à même de secouer les plus blasés.

Dans LES LARVOIDES, Hutson s’attaque, avec ses gros sabots et frontalement, à l’avortement. Pas pour livrer un drame social misérabiliste ou un pamphlet psychologique mais plutôt une sorte de délire sanglant saupoudré d’un discours volontairement (?) pro-life.

L’auteur suit Harold Pierce, interné dans un hôpital psychiatrique et complètement défiguré après avoir accidentellement mis le feu à sa maison, provoquant la mort de son frère encore bébé et de sa mère. Enfin libéré de l’asile, Harold échoue dans le centre hospitalier de Fairvale où il trouve un emploi d’homme à tout faire qui consiste à incinérer régulièrement des fœtus avortés. Dégoutté et culpabilisé depuis la mort de son frère, Harold sauve les petits cadavres des flammes pour leur donner une sépulture décente. Mais, revenus à la vie, les bébés zombies réclament à présent du sang…

LES LARVOIDES a, comme souvent, probablement souffert de sa traduction et du format imposé par la collection (l’édition originale compte 250 pages, soit 100 de plus que la française), ce qui lui confère paradoxalement un surplus d’efficacité pure : le roman devient abrupt, elliptique, convulsif,…bref mené à un rythme haletant en adéquation avec cette intrigue démente et peu ragoûtante.

Si ce n’est pas de la grande littérature (peut-être même pas du grand bouquin d’horreur), LES LARVOIDES remplit cependant son pari de divertir le lecteur entre deux hauts le cœur. Comme à peu près tous les Hutson un grand coup de boule dans le bon goût !

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Rédigé par hellrick

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Publié le 18 Mai 2018

LA MORT INVISIBLE de Richard Laymon

Publié chez Gore, ce roman du spécialiste Richard Laymon se veut une relecture rentre-dedans du classique L’HOMME INVISIBLE version serial killer violeur. Bref, ça annonce un film comme L’HOMME SANS OMBRE ou même les invisibles perversions du Manara du PARFUM DE L’INVISIBLE sans que cela soit fondamentalement passionnant. Cependant, le roman a probablement beaucoup souffert lors de sa traduction / adaptation car l’édition originale annonce 266 pages, soit pratiquement le double de cette version française confuse et brouillonne.

L’intrigue se montre ainsi touffue : d’un côté un homme invisible terrorise un petit bled et commet de nombreuses agressions : il tue un homme et son chient, décapite une femme, viole la journaliste locale à plusieurs reprises, etc. Une première ligne narrative bien hargneuse, typique de la collection Gore, avec son lot de passages sanglants et son érotisme malsain. De l’autre côté, un second récit - en apparence indépendant - se consacre à un détective privé chargé de sauver une jeune fille tombée dans les mains d’une secte de tarés très portés sur la sexualité dirigée par la sorcière Laveda. Les deux récits finissent bien sûr par se rejoindre d’une manière quelque peu forcée, pour ne pas dire artificielle.

Apparemment la secte est d’ailleurs très puissante, ce que le roman ne montre jamais très clairement, et l’impression de contrôle absolu exercée par ses adeptes ne transparait pas vraiment non plus. LA MORT INVISIBLE mélange donc culte maléfique, infiltration gouvernementale par les forces obscures, homme invisible sanguinaire, etc. dans un récit qui adopte les codes d’un vieux polar avec son détective désabusé tentant de survivre à tous ces événements bizarres.

En dépit de ses défauts flagrants, LA MORT INVISIBLE se déroule sur un rythme enlevé qui aide à faire accepter au lecteur le caractère schématique des protagonistes, les passages ridicules (les haricots magiques – ceux de Jack ? – qui confèrent son invisibilité au méchant) et le manque de liant d’une histoire essentiellement basée sur les effets chocs dispensés à intervalles réguliers.

Si le roman se lit sans déplaisir (sa courte pagination évite au lecteur de s’y ennuyer) le tout peine à atteindre la moyenne : les prémices intéressantes n’aboutissent à rien et LA MORT INVISIBLE perd rapidement son intérêt au fil d’un déroulement à la fois invraisemblable et prévisible. Richard Laymon nous ayant habitué à mieux on passera rapidement sur ce semi-ratage.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 7 Mars 2018

LES MURAILLES DE L’ANGOISSE de Don Seabury (Richard D. Nolane) et Terence Corman

 

Deuxième tome pour l’éphémère collection « Apocalypse » de Media1000, éditeur spécialisé dans le porno tenté, à la fin des années ’80, par une plongée dans l’horreur bien saignante dans la lignée de « Gore » ou « Maniac ». Derrière cette série en six tomes se cachent Richard D. Nolane (alias Don Seabury) et divers auteurs (Pierre Bénichou, Michel Pagel, Honaker, etc.) qui proposent des récits assez basiques, proches de la saga LE SURVIVANT éditée chez Gérard DeVilliers, à savoir du post nuke plein d’action et de gore vomitif, le tout dans une ambiance de western post nucléaire ultra brutal. L’érotisme, par contre, se montre assez restreint, les auteurs se contentant de saupoudrer d’une pincée de sensualité leurs histoires avant tout basées sur la barbaque.

Ici, nous suivons une troupe de survivants, menés par Cynthia Parker, décidé à enquêter sur l’enclave protégée de Las Vegas, laquelle se trouve en manque d’eau. Norton, le super agent au service (de ce qui reste) du monde libre, est envoyé retrouver une Cynthia disparue tandis que les mutants cannibales assiègent les rescapés.

« Apocalypse » s’est de la vraie bonne (hum !) littérature de gare (et de gore) qui ne fait jamais dans la dentelle fine mais se contente de balancer la purée à un lecteur avide d’ultra violence sanglante. En 150 pages, les écrivains, chapeautés par Richard D. Nolane (du moins pour les quatre premiers tomes), accumulent les scènes plaisantes pour l’amateur : tortures, viols, massacres en tout genre, étripages dégueulasses, cannibalisme, etc. Bref, ça défouraille sévèrement, à coup de descriptions répugnantes (sans aller jusqu’à l’ignominie d’un Necrorian chez Gore) et de scènes d’action rentre-dedans.

Ce deuxième tome, un poil moins trash que le premier, se situe dans une Las Vegas futuriste, ceinte de hautes murailles derrière lesquelles se sont retranché une poignée de nantis qui, faute de télévision, se repaissent de spectacles sanglants : écartèlement en place publique, lapidation,…Dehors règnent les mutants cannibales au corps dévoré par les radiations tandis qu’un savant fou effectue des expériences de clonages délirantes. Bref, du pur « post nuke » à l’italienne mâtiné d’une ambiance à la « Zombie » (ou plus encore au postérieur « Land of the dead ») avec des personnages très schématiques : le maire qui désire coute que coute garder le pouvoir, l’agent Norton qui se fiche de tout sauf de son fils, le grand méchant qui souhaite détruire le peu de civilisation subsistant sur la terre.

A réserver aux amateurs de littérature populaire sanguinolente, « Apocalypse » flatte joyeusement les bas instincts du lecteur et permet de passer un bon moment à condition de savoir à quoi s’en tenir. On en reprendrait même volontiers une petite louche (d’hémoglobine) et, heureusement, il reste quatre tomes à s’enfiler.

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Publié le 2 Février 2018

LE RETOUR DES DAMNES de Mario Pinzauti (Harry Small)

Née en 1959 et achevée en 1981, les RACCONTI DI DRACULA constituent une vaste collection de romans d’horreur « pulp » italiens peu connus du public francophone. Tout juste a-t-on eu droit, dans les sixties, à douze traductions (parait-il bâclées) sous le titre LES AVENTURES DE DRACULA. Spécialiste du bis et de la littérature populaire, Patryck Ficini a décidé, pour le compte de Sueurs Froides via Hantik Books, de traduire avec respect ce petit bouquin.

Ecrit en 1973 par Harry Small (pseudonyme de Mario Pinzauti, décédé en 2010) en six jours (2 pour l’intrigue, quatre pour la rédaction proprement dite) LE RETOUR DES DAMNES s’intéresse au cas de la célèbre Erzébeth Bathory, personnage historique ayant pris l’habitude, pour préserver sa jeunesse, de se baigner dans du sang de vierges. La Hammer en a livré une version réussie sous le titre COMTESSE DRACULA et, plus récemment, Julie Delpy nous a offert le splendide LA COMTESSE sur le même thème. Ici, le « présent » et le passé se mêlent adroitement jusqu’à une conclusion quelque peu attendue mais efficace d’où le happy end est absent.

Joliment présenté par Sin’Art dans une belle édition agrémentée d’illustrations sobres et évocatrices, LE RETOUR DES DAMNES s’étale sur environ 120 pages, divisé en seize courts chapitres, et suit le journaliste américain Jezorlavy Istok dans un périple surnaturel. Décidé à rédiger un reportage sur le sataniste Sat Astar, grand maître autrichien d’une branche de la Rose-Croix, Istok tombe sous le charme vénéneux de Lamia, la secrétaire très particulière d’Astar. Par la suite, le reporter va vivre messes noires et autres orgies qui le ramènent également quelques siècles plus tôt, aux temps de la comtesse sanglante Bathory. Il découvre ainsi sa précédente incarnation, alors qu’on le surnommait « Tête de Fer » et qu’il assistait Bathory dans ses rites impies.

Prolifique écrivain (des dizaines de « séries B » littéraires) mais aussi cinéaste (AVEC RINGO ARRIVE LE TEMPS DU MASSACRE ou WHITE EMMANUELLE, BLACK EMMANUELLE) Mario Pinzauti mène adroitement sa barque et offre un pur roman de gare horrifico- érotique. Sans perdre son temps en palabres ou descriptions inutiles, l’auteur préfére avancer, de manière très linéaire (principal défaut que l’on pourrait lui reprocher) dans son récit aussi simple qu’efficace, ponctué à intervalle (très) réguliers de scènes sexy, sadiques ou sanglantes. Voire les trois à la fois. « A l’origine de tant d’atrocités il y avait l’indicible perversion sexuelle de la comtesse » nous dit l’auteur qui aurait pu être publié par une collection telle « Angoisse » ou même « Gore ».

Concis, rythmé, d’une lecture facile et plaisante, LE RETOUR DES DAMNES ne prétend pas s’inscrire dans la « grande littérature » et, comme le souligne la postface de Patryck Ficini, ne peut rivaliser avec les œuvres de Lovecraft ou Robert Howard.  Mario Pinzauti se situe davantage dans la lignée des seconds couteaux de l’épouvante en reprenant des thématiques classiques mais en donnant au lecteur ce qu’il est venu chercher : deux heures d’évasion au royaume de l’horreur païenne, des orgies sataniques et du fantastique rétro. Bref, ce court récit qui puise dans l’attirail du gothique pour mieux le pervertir par le sexe et le sang constitue une jolie découverte, limitée à 60 exemplaires et destinée aux fans. Espérons que le succès soit au rendez-vous et encourage l’éditeur à poursuivre avec d’autres traductions de cette collection des RACCONTI DI DRACULA.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur, #Roman de gare, #Gore, #Erotique

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Publié le 24 Janvier 2018

CREVE MAJORETTE CREVE de John Russo

Né en 1939, John Russo restera éternellement le coscénariste de « La nuit des morts vivants » de George Romero, acte de naissance de l’horreur cinématographique moderne dont la descendance est, aujourd’hui, innombrable. Par la suite, Russo capitalisa sur cette réussite en signant la novelisation du long-métrage et plusieurs suites littéraires, dont un RETOUR DES MORTS VIVANTS qui servit de base au film de Dan O’Bannon en 1985. On lui doit aussi quelques autres bouquins, certains publiés chez Gore (ZERO HEURE), d’autres chez J’ai lu (le sympathique PANTHERE NOIRE).

Ecrit en 1979, CREVE MAJORETTE CREVE fut publié chez Maniac, éphémère collection se voulant la rivale de Gore. Il fut, par la suite, porté à l’écran par S. William Hinzman sous le titre « One by One ».

Cet étrange bouquin semble tout d’abord éprouver quelques difficultés à trouver sa direction, hésitant entre slasher, récit de vengeance, machination et drame. Des défauts qui n’en sont pas vraiment d’ailleurs, Russo conférant une réelle originalité à son récit, lequel prend régulièrement des détours surprenants et se révèle, au final, bien pensé dans ses rebondissements.

Tout commence par les désirs inassouvis du jeune Tommy pour la trop belle majorette Nicole, laquelle fréquente la brute locale, Mace, chef d’une bande de motards sadiques. Cependant Nicole finit par retrouver Tommy pour passer un bon moment avec lui : en réalité la jeune fille, enceinte de Mace, cherche à faire endosser cette paternité à Tommy. Un méli-mélo amoureux brutalement interrompu par l’irruption d’un tueur mystérieux qui poignarde les deux jeunes gens. Ensuite, une autre majorette est assassinée et leur entraineuse, petite amie d’un policier, échappe de justesse à une agression : pas de doute, un maniaque a pris les belles sportives pour cible.

Ce qui s’apparente à un classique slasher typique des romans de gare et de gore (érotisme léger, scènes de meurtres à intervalles réguliers) se transforme peu à peu en un livre plus « travaillé » qui propose quelques retournements de situation étonnants. Disons simplement que les meurtres ne sont peut-être pas aussi gratuits qu’ils le paraissent. Le dernier acte, pour sa part, embrasse la voie de la vengeance puisqu’un des protagonistes, laissés pour mort par les méchants, se venge en allant les dessouder au fusil. Les différentes intrigues se rejoignent finalement pour une conclusion pas pleinement crédible mais plaisante et habile avant un ultime épilogue certes attendu mais réussi.

Le rythme est enlevé mais il semble certain que le roman ait souffert d’un regrettable élagage pour sa publication française, passant de 207 pages à environ 150, la norme de la collection « Maniac » (calquée sur Gore).

Lecture rapide et divertissante, CREVE MAJORETTE CREVE fonctionne agréablement et réussit à ne jamais ennuyer en dépit d’inévitables facilités et autres invraisemblances. Bref, de la « série B » de ce style, on en redemande.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 4 Janvier 2018

CAUCHEMAR QUI TUE de Lewis Mallory

Deuxième des trois romans publiés chez Gore par Lewis Mallory, CAUCHEMAR QUI TUE s’inscrit dans la lignée des autres œuvres de cet auteur publiées chez nous, à savoir un fantastique relativement original, plutôt chaste et seulement ponctué de quelques passages choc qui privilégie l’atmosphère d’angoisse et la psychologie des personnages.

Nous sommes ici dans la thématique de l’enfant maléfique, déjà abondamment illustrée par la littérature et le cinéma, une sorte de petit frère du Damien de « La malédiction » qui disposerait de pouvoirs psychiques dans la tradition de « Patrick » ou « La grande menace ».

Un certain Gidéon fête son douzième anniversaire. Il vit en compagnie de ses parents et parait doté de pouvoirs paranormaux liés aux cauchemars, qu’il a la possibilité de matérialiser afin de faire mourir de peur ses victimes. Gidéon s’est ainsi fait renvoyé de l’école après s’être vanté d’avoir tué tous les animaux du laboratoire. Par la suite, notre sale gosse réserve un sort similaire aux poissons adorés de sa femme de ménage. Emporté par sa colère, le gamin brûle la maison familiale et provoque le décès de ses parents. Placé dans un hôpital psychiatrique, apparemment en état de choc, il compte sur sa sœur ainée, Theresa, pour l’en sortir. Lorsque le petit ami de sa frangine devient lui aussi soupçonneux, Gidéon tente de le tuer en matérialisant une horde de rats affamés tandis qu’un autre patient de l’hôpital puis un médecin meurent mystérieusement.

Lewis Mallory nous propose ici un récit habile, davantage porté sur l’épouvante que sur l’horreur sanglante, aux personnages hâtivement brossés mais aux considérations psychologiques réussies et à l’intrigue intéressante. Contemporain de la première apparition de Freddy, le roman (qui date de 1984) ne semble guère avoir souffert de sa traduction puisque l’édition originale comporte seulement 160 pages. Il s’avère donc parfaitement adapté à la collection « gore », du moins au niveau de la pagination et de la thématique car les fans les plus acharnés regretteront sans doute le manque de scènes sanguinolentes ou érotiques.

Si le tout aurait mérité quelques développements ou un certain approfondissement des relations entre le maléfique gamin et sa sœur, CAUCHEMAR QUI TUE se révèle un honnête bouquin fantastique qui se lit rapidement et avec plaisir. Pas de la grande littérature ni même un incontournables de la fameuse collection mais une bonne manière de s’occuper durant une petite soirée d’hiver.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 8 Décembre 2017

MASSACRES D’OUTRE TOMBE de Gary Brandner

Publié dans l’éphémère collection « Maniac » qui entendait occuper le terrain aux côtés de « Gore », ce roman fantastique est signé Gary Brandner, surtout connu des amateurs pour sa trilogie HURLEMENTS publiée chez Gore (et qui donna naissance à huit films d’intérêt…divers).

Pourtant, au-delà de cette saga consacrée aux lycanthropes, Brander (1930 – 2013) écrivit une bonne vingtaine de romans d’épouvante tel ce MASSACRES D’OUTRE TOMBE de bonne tenue et très professionnellement rédigé.

L’intrigue débute par la noyade, lors d’une fête, d’une jeune femme, Joanna Raitt. Celle-ci, considérée comme « morte » durant quelques instants est cependant sauvée par son petit copain Glen et se détourne du « tunnel de lumière » avant de réintègrer le monde des vivants. Suite à divers événements surnaturels, Joanna demande conseil auprès d’un medium charlatan, Peter Landau (lequel rappelle – sans doute un peu trop - le Harry Erskine des premiers bouquins de Graham Masterton). Peu après, une femme tente de la tuer avant de s’écrouler. Une mort apparemment naturelle. Pourtant, l’autopsie confirme l’incroyable soupçon de Joanna : son assaillante était déjà décédée lorsqu’elle l’a agressée. Peu à peu la vérité se dessine : il semble, en effet, que les défunts veuillent ramener la jeune femme dans l’au-delà avant la prochaine Saint-Jean. Joanna se voit, dès lors, confrontée à des morts vivants vindicatifs…

Adapté à la télévision sous le titre « Retour de l’au-delà », MASSACRES D’OUTRE TOMBE s’avère un petit bouquin à l’intrigue très resserrée (l’édition française compte 150 pages, contre 220 pour l’originale) qui anticipe quelque peu sur « Destination finale ». Une jeune femme ayant « trompé » la mort se voit ainsi poursuivie par des créatures zombifiées agressives. Pour s’en sortir, elle devra leur échapper à quatre reprises, une petite astuce pas vraiment expliquée (qu’importe, nous sommes ici dans le fantastique !) qui permet à l’écrivain de rythmer son récit, ponctué par ces quatre agressions surnaturelles. L’échéance de la Saint-Jean offre également une sorte de compte à rebours mortel susceptible d’accroitre le suspense tout en réservant une échappatoire à l’héroïne : si elle dépasse la date fatidique, elle survivra.

Brandner ne traine donc guère en route, proposant un récit alerte et rondement mené qui s’accélère dans son troisième acte pour foncer vers un final divertissant à souhait (quoique légèrement prévisible). Le bouquin ménage également quelques passages gentiment gore (moins que dans la collection homonyme cependant) et l’une ou l’autre scènes d’angoisse bien menées.

Bref, pour ceux qui cherchent un bon roman fantastico-horrifique à l’intrigue originale et solide, MASSACRES D’OUTRE TOMBE constitue un candidat tout à fait estimable. Cette lecture aussi rapide que distrayante remplit parfaitement son contrat : trois heures de délicieux frissons.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 6 Décembre 2017

HURLEMENTS 2 de Gary Brandner

Suite au succès du roman HURLEMENTS en 1977, Gary Brandner en propose une séquelle dès 1979 (peu avant la sortie de l’adaptation cinématographique du premier volet par Joe Dante) avec cet HURLEMENTS 2 se voulant une continuation de l’histoire précédemment contée. A noter d’ailleurs que le livre n’entretient aucun lien avec le film « Hurlements 2 » de 1985 (qui a dit « tant mieux » ?).

Nous retrouvons Karyn Beatty trois ans après les tragiques événements survenus dans le village de Drago. La jeune femme s’est remarié avec David Richter et vit avec celui-ci et son fils Joey à Seattle. Elle voit un psychothérapeute pour qui, bien sûr, les loups-garous de Drago n’ont jamais existé. Pourtant, après la mort de la gouvernante de la maison, Karyn se persuade que son ex-mari, Roy, et sa compagne Marcia ont survécus à l’incendie de Drago. La seule personne capable de croire Karyn demeure son ami et ancien amant Chris Halloran puisque celui-ci a assisté aux attaques des lycanthropes. Karyn le retrouve à Mexico aux côtés de sa nouvelle copine, la très jalouse Audrey. Mais Roy et Marcia sont également dans les parages…

HURLEMENTS 2 constitue une suite plaisante au premier opus : Brandner en reprend les principaux protagonistes et continue l’intrigue au lieu de se contenter d’en offrir un simple remake. Toutefois, les personnages ne sont pas toujours très développés. Quoique Karyn ait réussi à reconstruire sa vie après les événements de Drago, elle quitte rapidement son époux et son beau-fils pour retourner auprès de Chris, reproduisant le schéma de « demoiselle en détresse » du premier volet. Karyn semble guidée par la peur et ne peut imaginer qu’une seule manière d’agir : se précipiter dans les bras de Chris pour que ce-dernier la protège. N’a-t-elle plus une seule balle d’argent en réserve ? Ne serait-il pas moins risqué de rester auprès de son mari armée d’un révolver et de frapper les loups-garous lorsque ceux-ci se manifestent plutôt que fuir à l’autre bout du monde ? Roy, de son côté, se montre plus partagé : il aimerait laisser en paix son ancienne femme mais il reste totalement dominé par une Marcia plus sexualisée que jamais quoiqu’elle ne puisse plus se transformer en louve.

Bien sûr, contrairement au tome 1, ce roman ne peut plus créer d’atmosphère mystérieuse ni dévoiler peu à peu la vérité sur les agissements des habitants de Drago. L’intrigue, nettement plus simple et linéaire, s’attache donc aux pas de l’héroïne traquée par les deux loups-garous survivants et revanchards.

Largement en deçà de HURLEMENTS, cette nouvelle aventure demeure globalement satisfaisante, enchainant les passages d’action, les scènes légèrement sexy et les attaques des hommes loups (peu portées sur le gore en dépit de l’intitulé de la collection) sur un rythme haletant. L’édition originale faisant 284 pages, cette version raccourcie à 150 pages pour satisfaire aux critères de « Gore » a sans doute grandement gagné en efficacité et se lit donc avec plaisir. Un sympathique petit bouquin pour les amateurs d’horreur lycanthropique.

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Rédigé par hellrick

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Publié le 30 Octobre 2017

LE SPECTRE INSATIABLE de Guy N. Smith

Né en 1939, Guy N. Smith est une institution du roman populaire horrifique anglais. Passionné par la chasse il se lance dans l’écriture au milieu des années ’70 et propose son premier roman, WEREWOLF BY MOONLIGHT bientôt suivi de son œuvre la plus réputée, NIGHT OF THE CRABS. Il s’agit d’un bouquin plaisant, très rythmé, court (150 pages) mélangeant érotisme, aventure et nombreuses scènes gore. Le titre résume l’ambition de ce sympathique récit (porté à l’écran en 1980 sous le titre « Island Claws ») qui aurait mérité, justement, d’être publié dans la collection « Gore ». Smith donna à cette œuvre pas moins de six séquelles, répétant à l’envie la formule et se spécialisant dans les « agressions animales » en variant la nature de la menace : mutant amphibien dans le très divertissant THE SLIME BEAST (hommage à peine voilé à « L’étrange créature du lac noir »), serpents dans SNAKES, fauve dans MANEATER et chiroptères meurtriers dans BATS OUT OF HELL, belle réussite du romancier qui rédigea également de nombreux guides destinés aux chasseurs, des romans pornos et, plus étonnant, des novelisations de quatre films Disney.

Malgré plus de 70 romans d’horreur publiés (dans un style – assumé – proche de la série B des années ’50 revisité avec davantage de sexe et de sang), Guy N. Smith reste quasiment inconnu en nos contrées. Seul « Gore » publia trois de ces romans, ce qui s’explique aisément puisqu’ils semblent tailler pour la collection, tant en termes de contenu que de longueur, les bouquins de l’auteur excédant rarement les 150 pages.  Nous eûmes ainsi droit à NEOPHITE, SABBAT N°1 (mais pas aux cinq séquelles) et à ce SPECTRE INSATIABLE combinant les qualités et les défauts habituels de l’écrivain.

Le récit débute de manière très classique par le meurtre d’une jeune fille, Isabelle Mainwaring, dans le petit village de Gabor, en 1775. Elle est noyée par le simplet local, Bémorra, dans une mare. Son assassin est ensuite pendu et, bien sûr, il lance une malédiction sur Gabor. L’histoire effectue alors un bond de deux siècles et se concentre sur un écrivain horrifique venu s’installer dans le village en compagnie de son épouse et de sa fille sourde, Amanda. Un autre vagabond, Béguildy, hante les bois mais, malgré ses braconnages, la police le considère comme inoffensif. Pourtant, il s’intéresse beaucoup à la jeune Amanda.

LE SPECTRE INSATIABLE se montre avare en scènes érotiques ou sanglantes et préfère soigner son atmosphère pesante faite de légendes locales, de superstitions et de suspicions, notamment envers une bande de gitans établis dans le village. La trame générale, basée sur un meurtre ancien, une malédiction et une hantise durable, n’est guère originale et rassemble la plupart des clichés inhérents à l’épouvante. Un défaut récurent de Guy N. Smith qui se contente souvent d’exploiter des recettes déjà cuisinées à maintes reprises. Mais, heureusement, on retrouve également dans LE SPECTRE INSATIABLE ses qualités de conteur : le récit avance sans temps mort, le climat est bien rendu et les personnages, quoique schématiques, sont habilement brossés. L’édition originale faisant 176 pages on peut supposer, en outre, que le livre n’a pas souffert de trop grosses coupes pour sa traduction française (de 150 pages comme tous les titres publiés chez Gore). Alors, certes, il ne s’agit pas de grande littérature mais simplement d’une honnête livraison d’un bon artisan (besogneux diraient sans doute les mauvaises langues) de l’horreur, soucieux de divertir son lecteur durant trois petites heures. Dans l’ensemble, le pari est rempli, ce qui n’est déjà pas si mal.

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Rédigé par hellrick

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