gore

Publié le 23 Janvier 2020

CINEMA D'EVENTREUR de Richard Laymon

Publié chez Gore dans une version raccourcie (des 230 pages du texte originel n’en subsiste que 150 comme toujours) voici une histoire assez peu crédible sur un cinéma où sont projeté des courts métrages d’horreur très (trop) réalistes. Bien sûr, il s’agit de snuff movies et lorsque Brit reconnait une de ses amies dans un des programmes proposés, elle décide de mener l’enquête.

A première vue, CINEMA D’EVENTREUR semble prometteur, mélangeant le côté « entertainer » fou des films « Wizard of gore » ou « Incredible torture show » aux clichés du slasher sous la loupe des rumeurs de snuff movies ayant couru à la fin des années ’70 (notamment avec le piètre film « Snuff »). Malheureusement, si l’idée n’est pas mauvaise, son exécution s’avère franchement médiocre et le bouquin (peut-être une conséquence de l’édition tronquée…admettons) parait décousu et d’un intérêt limité. Même dans une édition de 150 pages bien aérées, il semble en outre longuet tant tout cela peine à susciter autre chose qu’un ennui poli. Même le gore pour lequel l’écrivain est réputé parait finalement timide et sans inspiration.

Pas la peine d’en rajouter ou d’en écrire davantage, Richard Laymon a complètement foiré son coup avec ce roman raté.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Roman court (novella), #Roman de gare

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Publié le 21 Décembre 2019

SABAT N°1 de Guy N. Smith

Guy N. Smith, un des auteurs phares de la « pulp horror », a été régulièrement publié au Fleuve Noir dans la collection Gore. Cependant une grande partie de sa prolifique production reste inédite chez nous. Il a ainsi écrit six volumes concernant Mark Sabat, ancien prêtre formé par les SAS devenu exorciste pour combattre divers démons et carrément l’Antéchrist qui, d’ailleurs, le possède en partie. Sabat possède un équipement entre James Bond et le Docteur Strange : des armes classiques, un crucifix et la maitrise des arts mystiques qui lui permet de voyager dans l’astral hors de son corps. Le héros viole aussi deux jeunes femmes mais comme en fait elles aiment ça il est pardonné. Autre temps autres mœurs.

La version originale comptant 160 pages, le roman n’a probablement pas souffert de son adaptation aux normes de la collection « Gore ». Le lecteur retrouve, par conséquent, le style habituel de Guy N. Smith qui, comme toujours, se vautre dans le mauvais goût, l’horreur saignante et l’érotisme crapoteux. A croire que Smith, tombé amoureux des premiers romans de James Herbert, a fini par se dire qu’ils étaient trop psychologiques et timorés.

SABAT avance donc à un rythme frénétique et ne laisse aucunement le temps au lecteur de se remettre de ce déferlement de littérature « pulp » distillée à haute température. Le tout rappelle un peu la saga du COMMANDEUR de Michel Honaker avec son mélange de fantastique déjanté, d’horreur sanglante et d’érotisme gratuit.

En définitive, SABAT constitue un honnête petit « Gore ». On a lu plus extrême dans la collection mais l’approche old school et complètement décomplexée de Smith emporte l’adhésion. Bref, ce roman s’apparente à une bande dessinée pour adultes sans prétention (Elvifrance aurait pu l’adapter avec bonheur). Ce n’est cependant pas le meilleur livre de l’auteur et, pour les curieux maitrisant l’anglais, on conseille plutôt, chez Smith, le délirant NIGHT OF THE CRABS, le très divertissant BATS OUT OF HELL ou le référentiel THE SLIME BEAST dont les titres annoncent déjà la couleur…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Gore, #Horreur, #Roman de gare

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Publié le 24 Septembre 2019

DOGGYBAGS PRESENTE HEARTBREAKER de Céline Tran, Run, etc.

La série « Doggybags » a, en treize volumes, relancé la tradition des comics horrifiques inspirés des EC Comics (en particulier le fameux TALES FROM THE CRYPT). Lancée par Run, cette série anthologique a proposé de nombreuses histoires très sanglantes au rythme de trois épisodes par numéro. Dans le sixième volume nous avons découvert HeartBreaker, alias Celyna, contaminée par le vampire Karl et devenue une sorte de chasseresse nocturne assez proche du célèbre Blade de Marvel. Le personnage a été créé par Céline Tran (et modelé sur son physique avantageux) dont on a pu admirer les talents martiaux dans le très bourrin « Jailbreak ». Après avoir délaissé son personnage de Katsumi, Céline Tran incarne ici une héroïne nocturne aussi dangereuse que séduisante confrontée aux créatures de la nuit.

On débute avec « blood tells no tales » et son intrigue basée sur le sang du Christ, graal que poursuivent divers protagonistes : clans criminels, agent du Vatican et Celyna elle-même. Une agréable histoire servie par le joli trait de Sourya, entre polar et fantastique mâtiné de passages sexy et gore. Convaincant et bien mené.

La suite, « Bad Blood », nous promet du « sang pour sang ghetto » avec un récit de gangs urbains dans lequel les poches de sang, volées dans des hôpitaux, sont devenues la nouvelle drogue recherchée par les toxicos zombies. Chariospirale illustre tout cela et disons que son style très particuliers risque de ne pas plaire à tous les lecteurs. Le dessin se fait donc (volontairement ?) brouillon et outrancier, complètement « indé » et à l’opposé d’un trait mainstream avec des protagonistes plus gribouillés que réellement dessinés. On peut aimer ou, au contraire, trouver cela inapproprié pour un scénario sinon plaisant.

On termine avec « blood lust », le récit le plus traditionnel dans son intrigue (signé par Tran elle-même) et le plus typique du « style » Doggybags : une histoire fonçant à cent à l’heure et qui ne lésine ni sur l’érotisme ni sur le gore. Le dessin de Maria Llovet, usant volontiers de traits gras, rend hommage à ce récit classique mais agréable à l’œil et illustre son héroïne sous toutes les coutures pour le plus grand plaisir du lecteur.

Au final un « Doggybags présente » inégal mais globalement solide avec tout ce que l’on apprécie dans cette série : des intrigues référentielles, un côté série B assumé, des passages sexy, des déferlements d’hémoglobine et une bonne dose de second degré salvateur. Divertissant.

DOGGYBAGS PRESENTE HEARTBREAKER de Céline Tran, Run, etc.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Recueil de nouvelles

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Publié le 3 Septembre 2019

ZERO HEURE de John Russo

Ecrit par John Russo (qui a rédigé bien des bouquins et ne doit pas se voir réduit à LA NUIT DES MORTS VIVANTS), ce ZERO HEURE s’avère intéressant par son intrigue touffue et relativement originale. Bien sûr on peut pointer quelques similitudes avec des œuvres bien connues, de « La colline à des yeux » à « Massacre à la tronçonneuse » en passant par « The Wicker Man » et « Psychose ».

L’histoire commence par une petite famille massacrant une gamine en étant persuadé qu’il s’agit d’un démon. Nous retrouvons Cynthia, la cadette, bien plus tard : elle a complètement embrassé le côté obscur de la sorcellerie et organise des cérémonies rituelles se clôturant par un triple sacrifice humain. De pseudo- sorciers viennent y assister durant le week-end de Pâques. Une des victimes, ayant fui son beau-père abusif, tente de s’échapper avant la réalisation du rite impie.

Russo livre ici un roman plaisant et efficace, sans prétention mais agréable, bien ramassé (l’édition originale faisant 176 pages on imagine qu’il ne souffrit aucunement de sa traduction) mais aux personnages adroitement brossés. Ainsi on apprécie l’originalité apportée par la présence d’un policier corrompu qui, après avoir tenté de violer sa belle-fille, trouve très pratique sa capture par une secte satanique. La religion et l’occulte joue en outre un rôle important dans l’histoire qui témoigne de cette époque (les années 70) où on considérait le satanisme comme un terrible danger menaçant l’innocence des jeunes gens. Sorti en 1980, le récit se trouve ainsi à la charnière de deux époques dans le domaine de l’horreur, entre le côté surnaturel prononcé de la décennie précédente et les exactions plus terre à terre des maniaques homicides des années 80.

Adapté au cinéma par l’auteur lui-même en 1982 sans vraiment retrouver la réussite du roman (il lui donna même une suite dix ans après), ZERO HEURE fonctionne efficacement et constitue une petite réussite dans le domaine de l’épouvante littéraire ici plus « pulp » que véritablement gore, l’auteur prenant soin de ne pas verser dans le vomitif gratuit. Un « Gore » très correct pour les amateurs.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cinéma, #Gore, #Horreur, #Roman de gare

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Publié le 8 Juillet 2019

LES CONTES DE LA FEE VERTE de PoppY Z. Brite

Les nouvelles de Poppy Z. Brite tournent souvent autour des mêmes thématiques : perversions, homosexualité débridée, violence, glauque, gothisme, noirceur, sadomasochisme… Si elle / il recourt aux créatures légendaires de la bit-lit (vampires en tête), Poppy préfère jouer la carte de l’horreur extrême, pas question donc de se laisser aller à un romantisme malvenu ou à décrire les dessous de dentelles de ses héroïnes. On y retrouve, à chaque fois, un mélange d’exotisme poisseux qui pue la sueur rance, le sexe et la mort (avec pour décor la Nouvelle Orléans ou Calcutta) et d’érotisme hard. Bien sûr, toutes ses nouvelles ne sont pas également réussies mais cette appréciation est, de toutes façons, purement personnelle. Pour ma part j’en ai apprécié certaines tandis que d’autres m’ont laissé dubitatif.

« Anges » et ses siamois incomplets depuis leur séparation (une sorte de variation sur le thème du très gore long-métrage « Basket Case ») constitue une belle réussite. On en retrouve les protagonistes dans la plus quelconque « Prise de tête à New York ».

« Sa bouche aura le goût de la fée verte » constitue un hommage à un classique de Lovecraft, « le molosse », revisité de manière bien plus brutal et (homo)érotique.

La courte « Xénophobie » et l’étrange « musique en option pour voix et piano » s’avèrent également intéressantes mais la plus percutante des histoires reste sans doute « La sixième sentinelle ». Une histoire d’amour avec corps putréfié, jeune gothique strip teaseuse et suicidaire, fantôme aux desseins pervers,…

La très brutale « Paternité » et la nauséeuse « Calcutta, seigneur des nerfs” fonctionnent agréablement dans leur regirstre, la seconde ne racontant pas grand chose mais bénéficiant d’une belle ambiance grâce à des phrases aussi radicales et bizarrement poétiques que celle-ci: "Le monde est une putain et Calcutta est sa chatte. Quand le monde s'accroupit et écarte les jambes, c'est Calcutta que l'on découvre, ce sexe moite d'où s'élèvent mille odeurs aussi exquises que nauséabondes."

Encore une fois nous ne sommes pas chez Harlequin comme en témoigne cet autre court extrait : « Nous attachions leurs poignets et leurs chevilles avec des dentelles noires, nous lubrifiions et pénétrions leurs moindres orifices, nous leur procurions des plaisirs qui leur faisaient honte. Je me souviens de Félicia, une beauté aux cheveux mauves, qui parvint à un orgasme sanglotant, sauvage, grâce à la langue râpeuse d'un chien errant ».

Cependant, on peut se lasser de la similitude des thèmes abordés et des obsessions de Poppy Z. Brite, de son attrait pour les homos gothiques sado masos plus ou moins tarés ou de ses fins ouvertes qui laissent un goût d’inachevé. On peut néanmoins apprécier la qualité de sa plume, qui oscille entre un fantastique poétique à l’ancienne et une méticulosité dans les descriptions croustillantes n’ayant rien à envier aux plus violents pornocrates. Bref, une série de nouvelles enivrantes comme un grand verre d’absinthe qui devraient satisfaire les amateurs d’horreur érotiques loin de la mièvrerie de bien des auteurs actuels du fantastique. Et ce en dépit d’une poignée de textes pas vraiment convaincants.

Ce recueil, originellement publié en 1993, reste donc une bonne porte d’entrée dans l’univers de Poppy Z. Brite. Les curieux iront ensuite s’abreuver de SANG D’ENCRE et AMES PERDUES, les plus pervers apprécieront ses deux anthologies EROS VAMPIRE et les plus endurcis tenteront LE CORPS EXQUIS, sans doute un des romans les plus « jusqu’au boutiste » de ces dernières décennies.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Recueil de nouvelles, #Splatterpunk

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Publié le 3 Juin 2019

PLUIE VAUDOU de Richard Laymon

Dans la petite ville états-uniennes de Bixby voir un jeune Noir, Chidi, sortir avec Lisa, la bombasse (blanche) locale pose toujours problème à une partie de la population. Surtout à l’ex copain de la demoiselle, chef d’une bande de petites crapules très portées sur le sexe et la violence. Ils coincent Chidi et lui administrent une punition mortelle façon Klu Klux Klan. Malheureusement, le grand-père du gamin connait le vaudou et en appelle à une vengeance sanglante en invoquant une pluie acide noire. Lorsque les gouttes d’eau empoisonnées entre en contact avec la peau humaine la folie s’empare de Bixby, chacun étant pris d’une frénésie meurtrière.

Décédé en 2001, le prolifique Richard Laymon ne brillait guère par son écriture (quelconque voire médiocre) ni ses intrigues (guère élaborées) et cette variation sur « La nuit des fous vivants » de George A. Romero ne se distingue pas par un scénario élaboré. Laymon, dans la tradition des premiers romans d’horreur « catastrophiques » de James Herbert (LE SOMBRE, FOG, LES RATS,…) joue la carte de la surenchère apocalyptique pour compenser l’absence de véritablement développement : la pluie frappe les habitants d’une petite ville, ceux-ci deviennent cinglés et le carnage débute, ponctué de passages sanglants, de scènes érotiques, de massacres brutaux, de viols, de cannibalisme, etc. Bref tout l’attirail de l’horreur extrême dans la tradition du splatter punk le plus outrancier.

Pour varier les plaisir, Laymon change de point de vue à chaque chapitre et s’intéresse à une poignée de personnages archétypaux : Trev (le flic typique) John (le mec qui désire juste vivre en paix), Maureen (la jeune fille transformée en esclave sexuelle docile par les méchants), etc. Dès lors l’intrigue et l’intérêt du lecteur se déplace d’un protagoniste à un autre (sans que ces derniers ne parviennent à vraiment passionner tant leur caractérisation reste rudimentaire) et, à vrai dire, pas grand-chose de véritablement surprenant ne survient. Laymon donnait dans la série B (pas d’offense !) et, à ce titre, il était peu intéressé par le littéraire (même dans les limites du genre) et surtout motivé par les descriptions horribles ou sexy. Ses romans s’apparentent d’ailleurs à des synopsis de films gore des années 80 et, portés à l’écran, ils auraient certainement enthousiasmés les amateurs de terreurs sanguinolentes.

Malheureusement, ce qui passe agréablement dans un roman de la collection Gore (dont Laymon fut un des principaux pourvoyeurs avec des titres rentre-dedans comme LA CAVE AUX ATROCITES ou LE BOIS DES TENEBRES) sur 150 pages bien tassées s’avère affreusement répétitif dans un bouquin grand format de 360 pages ! Même les lecteurs les plus « hardcore » risquent de trouver le temps long à la énième scène sanglante. On se dit alors (sacrilège ?) que cette PLUIE VAUDOU a manqué d’un éditeur sérieux : le livre eut été nettement meilleur après un sévère toilettage et une adaptation au format de Gore. Débarrassé de ses longueurs, redites et sous-intrigues (dont la plupart ne mènent nulle part), le bouquin aurait constitué une série B satisfaisante. En l’état il s’agit hélas d’un bouquin boursouflé, bien trop long et finalement peu convaincant. Laymon a souvent été décrit comme un Stephen King sous amphétamine et ses romans présentés comme des « plaisirs coupables » mais PLUIE VAUDOU procure trop peu de plaisir pour emporter l’adhésion. A réserver aux inconditionnels du splatter punk.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Erotique, #Splatterpunk

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Publié le 24 Mai 2019

CLIP DE SANG de Christian Vila

Premier roman que Christian Vila a donné à la collection Gore, CLIP DE SANG est également le plus classique et le plus basique, loin de l’épouvante apocalyptique de L’OCEAN CANNIBALE ou du glauque LA MORT NOIRE. Nous sommes ici dans une intrigue simple, efficace et linéaire, pas toujours très crédible ni surprenante mais amusante comme pouvait l’être une série B des années 80. Epoque oblige, Vila joue sur l’esthétique heavy metal et l’imagerie satanique en suivant le groupe Jack The Knife and the Rippers avant leur concert au Zenith de Paris. Le groupe traine une image sulfureuse encore accentuée par la mort récente, violente et mystérieuse de leur bassiste.

Pigiste au journal musical Skull, Pat Camino voit dans la prestation du groupe l’occasion de prendre du galon. Il parvient à décrocher une interview et rencontre les musiciens. Nous avons Jack The Knife, chanteur et bassiste fondu de satanisme, Max Krass, batteur parano complètement à la masse, et Johnny Dark, guitariste prodige prenant tout ce fatras démoniaque à la rigolade. Cependant, une sorcière, Ishtar, va aider Jack à accomplir ses sombres projets. Après le sacrifice d’une groupie durant le tournage d’un clip, elle invoque la Bête, un démon sanguinaire qui possède Pat et lui fait commettre une série de crimes. La bonne sorcière Esther et l’inspecteur Chipalon (qui reviendra dans LA MORT NOIRE) vont s’opposer aux forces du mal.

Sans prétention, CLIP DE SANG constiue un pur Gore de série B, à l’image des nombreux petits films sortis durant les années ’80 qui jouaient sur le mariage horreur / metal : « Rock N Roll Nightmare », « Terror On Tour », « Black Roses », « Trick or treat », « Hard rock zombies », « Rocktober Blood », « Blood Tracks », « Slaughterhouse Rock », « Slumber Party Massacre 3 »,... Le sujet était définitivement dans l’air du temps, avant que MTV cesse d’être une chaine musicale et que rap et autre electrodanse ne s’imposent sur les ondes. Ces films, tout comme CLIP DE SANG, s’inspiraient des frasques de Venom ou des mises en scènes guerrières de ManOwar, sans oublier les ancêtres Kiss et Alice Cooper. Bref, c’était le bon temps et CLIP DE SANG apparait aujourd’hui, nostalgie oblige, sans doute plus distrayant qu’en 1986.

Le bouquin de Vila surfe donc sur cette vague, sans beaucoup s’intéresser à ses personnages (à vrai dire on éprouve souvent quelques difficultés à comprendre leurs actions et motivations) et les péripéties sont parfois téléphonées. On peine ainsi à les trouver crédibles à l’image de ce nain – baptisé Gore – allant tout droit dans la gueule du loup…ou les bras de la sorcière. Le récit en lui-même se montre très classique avec son quidam précipité dans l’horreur et son enquête policière rudimentaire afin de lier les événements disparates survenant durant 150 pages menées à bride abattues.

Pas un grand bouquin, ni même un grand Gore, mais l’assurance d’un divertissement plaisant pour les amateurs d’horreur sanglante, d’érotisme (pas mal de scènes chaudes typiques des auteurs français de la collection) et de musique bruyante. Y a pire moyen de tuer deux heures de son temps mais sinon il reste Joséphine ange gardien.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Erotique, #Gore, #Horreur, #Polar, #Roman de gare

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Publié le 17 Mai 2019

L’OCEAN CANNIBALE de Christian Vila

Ecrivain prolifique ayant œuvré dans quasiment tous les genres populaires (fantasy, romans pour adolescents, science-fiction, thriller, fantastique) depuis ses débuts en 1977 avec le (forcément) très punk SANG FUTUR, Christian Vila a aussi donné trois romans à la collection Gore dans les années 80. L’OCEAN CANNIBALE est souvent considéré comme le plus faible des trois bien qu’il se lise (et même se relise !) avec plaisir. Vila a manifestement décidé de s’éloigner autant que possible du trip « horreur bas de plafond » souvent (mais pas toujours) prisé par ses collègues francophones pour proposer un roman d’ampleur cosmique et apocalyptique. Si bien des romans « Gore » furent adaptés au cinéma, nul n’aurait songé à porter à l’écran un récit de cette envergure dans lequel nous croisons une bande d’aventuriers à la recherche d’un trésor. La fine équipe est menée par un archéologue handicapé, Nordin, et une héritière nymphomane, Gladys. Ils réveillent par inadvertance une force maléfique nichée au fond des eaux et s’emparent d’un paquebot de croisière, le Sunpearl. Ces pirates d’un nouveau genre massacrent les pauvres vacanciers et déchainent l’horreur dans les eaux du Pacifique. Ils s’apprêtent à déclencher l’apocalypse et le seul recours réside, peut-être, dans les visions d’un vieux sage atteint d’une maladie mortelle.

L’OCEAN CANNIBALE n’est certes pas exempt de nombreux défauts mais possède une énergie recommandable et une dimension planétaire bien au-delà des romans proposés, par exemple, par Eric Verteuil. Ici, le fantastique se veut sérieux, la menace palpable, réelle et immense. L’intrigue, mêlant visions mystiques, érotisme débridé et cruautés, s’apparente à une sorte de perversion, aux normes de la collection Gore, d’une novella de Lovecraft. Le dieu marin cannibale pourrait bien être Cthulhu et ceux des profondeurs prennent les atouts d’une blonde bisexuelle assoiffée de sexe et de sang accompagnée d’une panthère dressée pour tuer. D’où une suite de scènes horrifiques et érotiques plutôt poussées sans aller dans le vomitif de Necrorian ou le malsain de Corsélien. Il y a donc, en dépit des carnages proposés, un côté ludique à ce récit conçu comme une grande aventure dans laquelle surgit l’horreur sanglante.

Dommage que le rythme ne soit pas toujours bien géré : on sent l’auteur gêné par le format imposé, ne pouvant développer certains passages (l’épisode de la piraterie semble expédié) ou forcé de surenchérir dans le gore pour contenter le lecteur. Néanmoins, malgré tout, Vila démontre qu’il maitrise son sujet et livre une intrigue alerte, cohérente, efficace et rarement gratuite. On peut donc gouter avec plaisir aux charmes de cet océan cannibale…

L’OCEAN CANNIBALE de Christian Vila

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Rédigé par hellrick

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Publié le 13 Mai 2019

HORREURS MENTALES de Bruce Jones

Sous ce titre original se dissimule un roman de la collection Gore singulier, « Tarotown » en version originale. Une ville bien étrange où vivent des personnages tout aussi étranges. Les agents immobiliers, d’ailleurs, acceptent de négocier leur prix, pratiquement à la tête du client, pour permettre à ceux qui le désirent de devenir propriétaires. Ainsi un jeune couple de Noirs peut acquérir une splendide maison dans un quartier de prestige. Trop beau pour être vrai ou trop beau pour être honnête comme ils vont bientôt s’en rendre compte.

Entre récit « conspirationiste » et plus classique histoire de maison hantée, HORREURS MENTALES s’éloigne des conventions classiques du Gore pour accoucher d’une intrigue mélangeant mystère, épouvante et un zeste d’érotisme avec, néanmoins, quelques scènes sanglantes pour contenter l’amateur.  Bruce Jones, apparemment, n’a eu droit qu’à la publication de ce roman en version française alors qu’il en a écrit plusieurs dans le domaine du thriller violent. L’anthologie LA CATHEDRALE DE SANG propose toutefois une de ses nouvelles, « L’orgueil de la flotte », ensuite reprise dans l’Omnibus LA GRANDE ANTHOLOGIE DE LA FANTASY. On s’est longtemps demandé si ce Bruce Jones était le fameux scénariste de BD ayant travaillé à la fois pour Marvel (CONAN, SPIDERMAN, etc.) et DC Comics (BATMAN, HOUSE OF MYSTERY,…) sans oublier un récit pour « Creepy » qui servit de base à l’épisode « Jennifer » des Masters of Horrors. On aura la confirmation qu’il s’agit bien du même Jones grâce à l’indispensable ouvrage de David Didelot, GORE – DISSECTION D’UNE COLLECTION.

En résumé, HORREURS MENTALES constitue une belle variation sur des thèmes classiques du fantastique et un roman tout à fait satisfaisant qui ne semble pas trop avoir souffert de son passage aux standards de la collection (l’édition originale compte 240 pages).

HORREURS MENTALES de Bruce Jones

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Rédigé par hellrick

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Publié le 6 Mars 2019

FUREUR CANNIBALE de Glenn Chandler

Dramaturge, romancier et scénariste écossais, Glenn Chandler (né en 1949) crée au début des années 80 la série télévisée « Taggart » (qui durera près de 30 ans !). On lui doit aussi de nombreuses pièces de théâtre (ou de radio pour la BBC) et un paquet d’ouvrages variés parmi lesquels deux curiosités, de petits romans horrifiques écrits pour l’éditeur spécialisé Hamlyn. Et, avec cette unique publication chez Gore, Chandler frappait fort (on eut d’ailleurs aimé voir traduit son autre bouquin d’horreur) en traitant, de manière relativement sérieuse, du cannibalisme.

FUREUR CANNIBALE (« The Tribe » en VO) se distingue ainsi des autres titres de la collection beaucoup plus porté sur la gaudriole anthropophage (de 2000 MANIAQUES à GRILLADES AU FEU DE BOIS) en optant pour une approche anthropologique du sujet, un peu à la manière des classiques du bis italien comme « Cannibal Ferox » ou « Zombie Holocaust ».

Le roman débute par un massacre horrible : une femme est découverte éviscérée aux côtés d’une fillette à moitié dévorée. Le père, devenu principal suspect, a disparu. Il était étudiant du célèbre professeur Braithwaite, lequel avait conduit une douzaine d’années auparavant une expédition en Papouasie au cours de laquelle il fut, avec cinq étudiants, confronté à d’horribles rituels cannibales. Braithwaite est également en possession de cinq têtes réduites mais vivants à l’influence pernicieuse.

Ecrit de manière convaincante, FUREUR CANNIBALE dépasse son simple statut de « boucherie » quoique l’auteur ne se prive pas d’accumuler les passages vomitifs. Il parvient à lier l’ensemble des scènes choc avec talent, développe une enquête crédible et réussit, en peu de pages, à offrir une réelle caractérisation acceptable des différents protagonistes. L’édition originale comptant seulement 190 pages, on suppose que le bouquin n’eut pas trop à souffrir de sa réduction aux formats de la collection.

Au final, une jolie réussite, captivante, bien ficelée, originale et trouvant le juste équilibre entre une intrigue fantasico-horrifique bien menée et des scènes gore vomitives. Un incontournable de la collection.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Roman de gare

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