fantasy

Publié le 21 Janvier 2019

LA LIGUE DES HEROS de Xavier Mauméjean

En 1969 un vieil homme amnésique est ramené chez lui. Des souvenirs lui reviennent peu à peu, l’amenant à penser qu’il fut peut-être, au début du siècle, Lord Kraven, défenseur de l’empire britannique en bute aux créatures du Pays de Nulle Part menées par Peter Pan.

Mauméjean propose ici un roman extrêmement touffu qui devrait enchanter ceux qui se sont délectés des « délires » de Philip José Farmer (un des inventeurs du crossover littéraire avec ses nouvelles aventures de Tarzan, Doc Savage, etc.), du superbe cycle uchronique de Kim Newman (ANNO DRACULA) ou, plus récemment, des œuvres d’Alan Moore puisque le Français accomplit une sorte d’hommage destructeur aux super-héros à la manière des Watchmen ou de La ligue des Gentlemen Extraordinaires. On passe ainsi de Burrought (Tarzan) à Stan Lee et aux Marvel Comics en effectuant quelques détours par le Sherlock de Conan Doyle revisité par la science-fiction « new wave » à la Michael Moorcock sous le patronage de Jules Verne. C’est donc la foire d’empoigne de la pop culture, l’orgie pulp et les références en pagaille. Oui mais, là où Mauméjean n’aurait pu livrer qu’un simple divertissement truffé de clin d’œil, LA LIGUE DES HEROS démontre son ambition par son style prenant et déstabilisant. Car l’auteur use de chapitres courts, passent d’une période à une autre, ne laisse guère le temps au lecteur de souffler et parcourt plusieurs décennies à grande vitesse, le roman s’apparentant à une suite de vignettes intimistes ou spectaculaires qui racontent, en laissant en creux bien des périodes, une série d’événements survenus à Londres et dont furent témoins ces super-héros oubliés. Lord Kraven est ainsi entouré de Lord Africa (un Tarzan mâtiné d’Allan Quatermain), English Bob (le side kick inévitable), Le Maître des Détectives (un émule de Sherlock en provenance de Neverland),…Leurs ennemis se nomment Dr Fatal, Spada mais aussi Peter Pan. Le temps passe, la première guerre mondiale arrive et balaie une partie de la Ligue, ensuite reformée par ses survivants tandis que la monarchie anglaise est renversée.

LA LIGUE DES HEROS constitue donc une uchronie steampunk teintée d’urban fantasy, de science-fiction, d’action « pulpe », de fantastique et d’aventures rétro. Une œuvre foisonnante, parfois à la limite du digeste de par sa construction narrative éclatée et bordélique, mais indéniablement originale et ambitieuse. En décloisonnant les genres, Mauméjean s’imposait déjà comme une des nouvelles plumes les plus intéressantes de l’imaginaire français.

Le lecteur peut se sentir parfois perdu ou se demandait où l’auteur veut en venir (c’est le cas, probablement volontairement), mais, qu’on se rassure, le final retombe sur ses pattes et le dernier chapitre offre une conclusion satisfaisante et plus cartésienne à l’apparent délire des deux cents premières pages.

S’il n’est pas exempt de défaut, LA LIGUE DES HEROS se révèle une lecture au final plaisante et intelligente doublée d’un pastiche savoureux d’un siècle de « para culture » littéraire, cinématographique et dessinée.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #Superhéros, #Uchronie, #science-fiction

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Publié le 16 Janvier 2019

HAWK & FISHER de Simon R. Green

Hawk et Fisher sont deux capitaines de la garde dans la ville de Haven. Ils sont aussi mari et femmes et probablement les seuls représentants intègres de la loi dans ce bled gangréné par la corruption et les magouilles politiques. Pourtant, un mage, Gaunt, a décidé de nettoyer la fange en s’attaquant à un des pires quartiers de la cité, surnommé le Crochet du Diable. William Blackstone, pour sa part, est un homme politique idéaliste et honnête. Lui aussi désire remettre un peu d’ordre à Haven mais, avant de pouvoir lancer ses grandes réformes, Blackstone organise une réunion du gotha local où se croisent son épouse infidèle Katherine, la sorcière Visage, le général Hightower, le légendaire héros Stalker, et quelques autres. Pas de bol, Blackstone meurt assassiné dans sa chambre bien évidemment close (sinon ce ne serait pas drôle). Du coup le brave sorcier lance un sort d’isolement et tous les suspects se trouvent confinés dans la maison…Hawk et Fisher ont jusqu’à l’aube pour découvrir le coupable.

Simon R. Green mélangeait efficacement polar et urban fantasy dans sa série du NIGHTSIDE, il combine ici le médiéval fantastique avec le whodunit « old school ». Il faudra évidemment aimer ces deux genres (et posséder une certaine ouverture d’esprit) pour apprécier cette improbable fusion.

Que les fans d’énigmes se rassurent : si nous sommes dans le registre du fantastique et que l’auteur en appelle à diverses créatures mythologiques (vampire, loup-garou, sorcier, etc.), l’explication des crimes n’en reste pas moins bien agencée et logique. Celle de la chambre close, pour sa part, s’avère aussi simple qu’efficace, guère neuve (bien des auteurs ont usés du truc) mais suffisamment bien amenée pour emporter l’adhésion.

De manière générale, l’enquête s’avère classique avec interrogatoire des suspects, fouille des pièces, recherches d’indices et quelques moments de tension où nos protagonistes n’hésitent pas à sortir l’épée du fourreau. On imagine très bien quelques amateurs de jeu de rôles organiser une vraie « murder party » sur ce thème. Si les deux héros sont sympathiques ils paraissent néanmoins quelque peu dépassés et ne rivalisent pas vraiment avec Poirot ou Sherlock. Heureusement pour eux le meurtrier n’en restera pas à un seul crime, ce qui réduit rapidement le nombre de suspects. D’où de nouveaux rebondissements. Et à la fin il n’y eut plus personne…Ou presque. Simon Green appuie en effet sur l’accélérateur dans le dernier acte et multiplie les meurtres sanglants, pointant logiquement tous les soupçons vers le coupable…que le lecteur a probablement déjà deviné puisque l’auteur se montre fair-play et balance un énorme indice à mi-parcours. On prend néanmoins plaisir à suivre la fin de cette enquête et on apprécie la manière dont la magie est adroitement utilisée sans nuire à l’énigme proprement dite.

En déplaçant les schémas traditionnels du « cosy murder mystery » dans un univers de Fantasy, Simon Green renouvelle habilement les recettes et réussit à faire du neuf avec du vieux. Comme le roman est court et rythmé, l’ensemble s’avère très plaisant et divertissant. Sans plus ni moins mais ce premier volume constitue une bonne lecture de détente assurée et encourage à poursuivre l’exploration de Haven. Ce n’est déjà pas mal.

A noter que ce roman a été réédité en poche avec ses deux premières suites sous le titre général LES EPEES DE HAVEN.

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Publié le 30 Novembre 2018

AVIS DE TEMPÊTE (LES DOSSIERS DRESDEN TOME 1) de Jim Butcher

Peu de nouveauté pour cette série d’Urban Fantasy assez proche de la Bit-Lit : on y retrouve d’ailleurs bien des tares de ce genre (qui doivent être des qualités pour les afficionados) avec ce cocktail de polar, de fantastique et de romance plutôt convenu et souvent bavard.

Harry Dresden est magicien, comme Potter et Houdini. Et lorsque la police de Chicago se trouve confrontée à un cas qui dépasse ses compétences c’est à lui qu’elle s’en remet pour lutter contre les forces ténébreuses.

Sorte de pendant masculin des héroïnes séduisantes et pleines de ressources de la bit-lit, Harry Dresden mène donc l’enquête au fil des pages mais cet aspect polar s’avère très classique. On retrouve l’habituel mélange de premier et de second degré qui se joue des clichés du détective privé en saupoudrant l’enquête d’un trait d’humour. Malheureusement l’énigme policière en elle-même se révèle très mince et pas vraiment passionnante malgré la présence de tous les éléments traditionnels de la série noire : présence menaçante de la pègre, coups bas et trahisons dans le milieu du crime organisé, sans oublier les relations conflictuelles du héros avec les forces de l’ordre. Classique.

Le côté fantastique convoque, pour sa part, les créatures coutumières de la Urban Fantasy avec des fées, des démons et des magiciens auxquels s’ajoutent des philtres d’amour et des potions diverses. Un bestiaire pas spécialement original.

Enfin, la romance tente d’épaissir la personnalité de Harry Dresden mais reste convenue, on remarque simplement l’inversion des codes habituelles de la bit-lit : ici on dépeint un héros masculin quelque peu loser confronté à plusieurs belles femmes qui viennent troubler son existence routinière. Jim Butcher éviter l’érotisme (pratiquement inexistant pour une fois) mais reste dans les clichés du genre.

Au final, si les aventures d’Harry Dresden ne sont pas déplaisantes et permettent de passer un relatif bon moment de détente, elles ne s’éloignent guère des schémas établis par les cadors de la fantasy urbaine ou de la romance paranormale. Bref, ce décalque masculin des premiers Anita Blake (avant le grand basculement sexuel) demeure agréable mais peut-être pas suffisamment original ou convaincant pour qu’on ait envie de se plonger dans les tomes suivants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Fantasy, #Polar, #bit-lit, #Urban Fantasy

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Publié le 5 Novembre 2018

COEUR DE PHENIX (CHRONIQUE DES FEALS TOME 1) de Mathieu Gaborit

Premier tome d’une nouvelle trilogie de Fantasy, CŒUR DE PHENIX se situe dans l’Empire de Grif’ et s’intéresse à la Guilde des Phéniciers, dont les membres consacrent leur vie aux légendaires Phénix. Pour assurer la paix dans l’Empire, le meilleur disciple de la Guilde, Januel, doit orchestrer la renaissance du phénix impérial. Malheureusement, les ennemis de l’Empire, représentés par les Charognards, exercent leur sinistre influence et aboutissent à la mort de l’Empereur, obligeant Januel à prendre la fuite.

CŒUR DE PHENIX se révèle un roman de Fantasy intéressant dans lequel Gaborit développe un bestiaire rarement rencontré : les phénix, les griffons, etc. Ils forment les Féals et leur univers donne au livre sa richesse et son originalité. L’ennemi est ici la Charogne, le classique grand Mal. Le roman va donc se construire autour de  la personnalité assez effacée de Januel, héros classique destiné  à triompher les ténèbres, aidé dans sa quête par Scende, une belle guerrière mercenaire dotée de redoutable lames licornes.

Comme de nombreux romans de Fantasy, surtout ceux divisés en plusieurs tome, CŒUR DE PHENIX souffre d’un rythme haché parfois problématique : en résumé on débute très fort et très vite avant de ralentir le récit afin d’explorer les subtilités du monde (ou M’Onde) décrit puis on repart pied au plancher dans les dernières pages en multipliant les rebondissements mais en laissant la fin suffisamment ouverte pour donner au lecteur l’envie de se plonger dans le deuxième tome. Ou pas. Car, en dépit de l’originalité des créatures l’ensemble ne m’a pas suffisamment convaincu pour me donner envie de continuer cette histoire. Les inconditionnels de Fantasy devraient toutefois y trouver leur content et se montrer plus indulgents.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantasy, #Jeunesse

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Publié le 2 Novembre 2018

LES GUERRIERS DE L'HIVER de David Gemmell

Nouvelle aventure située dans la grande saga « Drenaï », LES GUERIERS DE L’HIVER se situe environ trois siècles après LEGENDE. L’empereur Skanda est au pouvoir, marié à la princesse ventriane Axiana, ce qui a permis de rétablir la paix entre les deux peuples ennemis. N’ayant plus besoin d’une armée aussi nombreuse, Skanda renvoie dans leur foyer ses soldats vétérans, comme Nogusta, Bison et Kebra. Une nouvelle accueillie différemment selon les militaires : certains apprécient de pouvoir enfin goûter aux joies de la retraite et d’une existence pacifique, d’autres se désolent d’être considérés comme inutiles à l’empire. Dans le même temps apparaissent des démons, menés par Anharat le Seigneur démoniaque. Ce-dernier désire tuer trois rois afin d’accomplir une antique prophétie. En effet, ce triple régicide permetta aux forces du mal de déferler sur le monde. Deux des monarques ont déjà succombés et seul l’enfant à naitre d’Axiana empêche encore le règne des démons…A l’hiver de leur vie, les anciens héros de l’empire vont se dresser pour combattre cette puissance maléfique.

Avec LES GUERRIERS DE L’HIVER, Gemmell retrouve le ton de son fabuleux LEGENDE mais au lieu d’un héros unique comme Druss il partage cette fois le récit entre une poignée de protagonistes bien campés. Nous avons tout d’abord l’archer Kebra, âgé de 56 ans, dont la vue commence à baisser et qui accepte, avec une relative sérénité, que son temps soit bientôt révolu : il doit passer la main et laisser aux plus jeunes la défense de l’empire.

Nogusta, de son côté, reste un des meilleurs combattants du pays. Il possède un don de clairvoyance qui lui fait comprendre l’imminence d’un immense péril et tente encore d’exorciser le massacre de sa famille commis bien des années plus tôt.

Bison, la soixantaine bien tassée, n’accepte pas son âge : il ne pense qu’à se battre, à se montrer vulgaire, dragueur, rude et brutal, bref à se conduire comme un « homme, un vrai ». La perspective de la retraite l’épouvante et la possibilité d’une mort glorieuse au cours d’une bataille sans espoir lui semble bien plus appréciable qu’une fin de vie dans une ferme.

A eux trois ils vont défendre la reine Axiana contre un Seigneur démoniaque qui rêve de dévaster l’empire et de le réduire en cendres. Bien évidemment tous n’en sortiront pas indemnes.

Avec les GUERRIERS DE L’HIVER nous sommes au cœur de la High Fantasy épique, grandiose et barbare que maîtrisait si bien Gemmell. L’intrigue semble stéréotypée, les personnages classiques, les péripéties attendues et pourtant le romancier n’a aucun mal à écraser la concurrence. Ses héros, apparemment caricaturaux, dévoilent au fil des pages une réelle profondeur, son intrigue évite le manichéisme en proposant des protagonistes bien campés dans les deux camps et ses dialogues sont à la fois très simples et porteurs d’une philosophie de vie bien amenée. On retrouve également dans ce roman cette sensation de nostalgie, ce poids du temps qui passe pour ces héros qui savent que, dans peu d’années, ils seront oubliés. A moins que leurs actes ne se transforment en haut faits, racontés par les conteurs et embellis au fil des siècles jusqu’à devenir, une fois encore, légendaires, tout comme les exploits de Druss.

Sans être le meilleur roman de Gemmell, ce livre proche par sa thématique de sa QUETE DES HEROS PERDUS n’en reste pas moins un divertissement hautement conseillé pour les amateurs de Fantasy héroïque qui préfèrent le fracas des épées aux interminables descriptions et les batailles sanglantes aux intrigues de cour tarabiscotées.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantastique, #Fantasy, #David Gemmell

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Publié le 19 Octobre 2018

LA VENUS ANATOMIQUE de Xavier Mauméjean

Etrange et brillant roman que celui-ci, signé par un auteur qui semble se spécialiser dans les uchronies. Mauméjean plonge cette fois dans un XVIIIème siècle revisité. En 1752, en pleine période des Lumières et du triomphe de la Raison, Frédéric II lance un concours dans le but de créer un homme nouveau, un nouvel Adam. Convoqué dans un Berlin futuriste transformé en « panopticon », une série de scientifiques disposant des ressources et connaissances du Mundaneum (pas celui de Mons mais il y ressemble grandement) vont tenter l’impossible. Dans cette histoire revisitée, Vaucanson accepte la proposition de Frédéric II : génial créateur d’automate (le roman rappelle son œuvre célèbre du « canard digéreur ») et se rend à Berlin en compagnie de La Mettrie, médecin et philosophe auteur de « L’homme machine ». On y croise aussi Diderot qui réfléchit à son Encyclopédie, l’anatomiste Fragonard, le Chevalier d’Eon Charles Geneviève à l’identité sexuelle ambigüe, Louis XV, la Pompadour et l’infatigable (mais malade) libertin Casanova.

Mauméjean prend La Mettrie comme narrateur de son intrigue des plus touffue et débute son récit comme une fantaisie historique de cape & épée où se croisent société secrète au service du Roi, mousquetaires noires et hommes politiques rivaux. Le style est vif, précieux, recherché, adoptant un ton adapté à ce XVIIIème siècle fantasmé mêlant réalité et inventions uchroniques.

La seconde partie du roman, plus posée, se veut aussi plus philosophique avec la création de ce nouvel Adam, ou plutôt de cette nouvelle Eve. Nous sommes dans un univers pratiquement steampunk avant l’heure (electricpunk peut-être ?) dans un Berlin totalitaire où Frédéric II tente de créer un monde nouveau en s’entourant des plus brillants savants et personnalités de son temps.

Les dernières pages, situées à la fin du siècle et après la Révolution, s’achèvent sur un double clin d’œil aux trois lois d’Asimov et au FRANKENSTEIN de Mary Shelley.

Entre aventure, capes & épées, fantasy historique, uchronie d’inspiration steampunk, rétro science-fiction et œuvre philosophique ponctuée de dialogues brillants et de questionnement sur ce qui définit l’Humain, LA VENUS ANATOMIQUE s’avère un divertissement original et intelligent à conseiller aux curieux. Une réussite.

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Publié le 28 Septembre 2018

DANS LA MAISON DU VER de George RR Martin

Martin a écrit ce court roman au milieu des années 70. Depuis, sa notoriété s’est incroyablement accrue, ce qui explique de le voir édité chez Pygmalion, dans un format semblable à la collection « Une heure lumière » du Belial. Cependant il est également possible de trouver le texte dans la réédition du recueil LES ROIS DES SABLES.

Le récit, de 135 pages, mélange une fantasy sombre à un fantastique poisseux teinté d’épouvante, dans la tradition des précurseurs que furent Howard et Lovecraft. Nous suivons ainsi le principal protagoniste, Annelyn, dans des cavernes sombres où rodent les grouns. Ce héros, accompagné de ses amis Riess et Groff, va, pour se venger d’une humiliation du Viendard, s’enfoncer dans l’obscurité.

En peu de pages, Martin plante son décor, celui d’une civilisation à l’agonie, un monde malade qui se dirige vers sa fin. L’essentiel du récit sera donc constitué par cette partie de cache-cache dans les souterrains, face à l’inconnu et à l’obscurité. Un thème classique (revisité par des films comme « Alien » ou « The Descent ») qui laisse la part belle à l’atmosphère et à l’angoisse. On note aussi ce culte étrange au Grand Ver, ce monarque marqué par la décadence (un petit côté DUNE peut-être ?) et on se laisse prendre au jeu de cette novella agréable, riche en suspense et en scènes claustrophobes. Une lecture plaisante pour qui souhaite aborder un auteur majeur de l’imaginaire sans en passer par sa monumentale saga du TRONE DE FER.

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Publié le 26 Septembre 2018

SVASTIKA (LES MONDES DE LA TERRE CREUSE TOME 1) d'Alain Paris

Voici le premier tome d’une monumentale uchronie contée par Alain Paris durant les années ’90. Le thème de la victoire nazie est, depuis (entre autres) FATHERLAND, SS GB, SVASTIKA NIGHT et LE MAITRE DU HAUT CHÂTEAU, un des classiques du genre. Généralement, ces romans se situent quelques années après la victoire du Reich mais ici, intelligemment, Alain Paris débute son récit huit siècles après l’avènement du Premier Empereur et son triomphe contre le Khan Stalline. La technologie s’est écroulée, le monde est retourné à un stade quasi médiéval avec quelques éléments plus « modernes », notamment de majestueux dirigeables qui, immanquablement, confèrent au roman un (très léger) parfum steampunk. Selon les scientifiques, la civilisation vit sous la surface de la terre (ce qui explique le sous-titre général de la saga, « les mondes de la terre creuse ») suite à une apocalypse ayant ravagé la planète. Les événements des siècles passés se sont modifiés, devenant légendaires et s’intégrant à une nouvelle mythologie dans laquelle se mélangent un Hitler déifié et les faits d’armes de chevaliers, comme Siegfrid, vainqueur du dragon. Alors que Manfred IV s’apprête à célébrer le huit centenaire du Reich, les dignitaires attendent le retour du Premier Empereur. Ce véritable messie reviendra d’entre les morts pour reprendre sa couronne et mener ses troupes, terminant un Reich de mille ans avant de lancer une nouvelle ère qui, peut-être, concernera la conquête des « autres terres ». Des mondes que l’on peut atteindre en passant par les pôles selon les explorateurs au service de l’Empire. Pendant que chacun ressasse ces « rêves de violences et de fureur », une délégation se rend au Khelsteinhaus, le nid d’aigle de l’Empereur. Pour avoir refusé les avances de sa belle-mère, Arno von Hagen sera dénoncée par celle-ci comme un traitre. Condamné à la disgrâce il sera dépouillé de ses biens et vendu comme esclave tandis que le reste de sa famille sera massacrée. Bien sûr, Manfred IV n’est pas dupe, il sait que tous ces hommes sont innocents mais il laisse néanmoins la police politique de la Sainte-Vehme accomplir son œuvre afin de briser toutes velléités de révolte.

Dans ce premier tome, Alain Paris plante le décor et annonce une suite qui sera, forcément, marquée par la vengeance. En dépit de cette mise en place (qui occupe donc la quasi-totalité du roman !), SVASTIKA reste passionnant et se dévore rapidement : le romancier développe une belle uchronie mâtinée d’aventures et d’intrigues politiques proches de la Fantasy.

Une belle réussite et un final donnant immédiatement l’envie de poursuivre la lecture avec le second volet de cette immense saga.

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Publié le 21 Septembre 2018

CONAN LE CONQUERANT (L'HEURE DU DRAGON) de Robert E. Howard

Il existe tellement de choses autour du personnage de Conan (romans apocryphes, bandes dessinées, films, jeux, séries télé, etc.) qu’il semble judicieux de retourner au texte original de Robert Howard. Dans ce vaste corpus Conan est loin d'être un barbare belliqueux et un peu stupide comme on se plait à le caricaturer.

CONAN LE CONQUERANT constitue également le seul roman du cycle, celui où le Cimmerien perd son trône puis le retrouve...On attend toujours la version ciné promise depuis des années puisque le texte aurait dû servir de base au troisième film de la saga, après « Conan le barbare » et « Conan le destructeur ». Comme rien ne se perd dans le petit monde du cinéma le script envisagé sera par la suite remanié pour « Kull le conquérant ».

Dans cet épisode, Conan est chassé de son trône d’Aquilonie et se retrouve enfermé dans les cachots de Tarascus, accompagné de son terrible magicien ressuscité Xaltothum. Pour que Conan retrouve son trône il devrait s’emparer d’un joyau légendaire, le Cœur d’Ahriman. Le barbare, après s’être évadé, part donc en quête de l’artefact.

En environ 250 pages, Robert E. Howard propose une grande aventure, une quête épique dont le seul défaut est, aujourd’hui, d’avoir été reprise, voire copiée par d’innombrables épigones. Mais ce roman, republié dans l’intégrale Bragelonne dans sa version originale non altérée (par Sprague de Camp et Lin Carter que l’on salue toutefois pour avoir permis à ses textes de croitre en popularité), demeure une pierre angulaire de la Fantasy épique et violente. Conan, personnage bien plus nuancé et intéressant que le grand public ne le croit généralement, trace sa route, rencontre divers protagonistes souvent peu recommandable mais également sa future reine. Pirate parti de rien devenu roi et retombé ici à l’état de prisonnier, le fier Cimmérien reprend les armes et part à la reconquête de son royaume. Créatures surnaturelles, magie maléfique, combats grandioses,…Par Crom on en redemande !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Aventures, #Golden Age, #Fantasy

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Publié le 13 Septembre 2018

OPERATION OPALE (ARTEMIS FOWL 4) d'Eoin Colfer

Quatrième volet de la saga pour adolescents (mais pas que !) ARTEMIS FOWL, ce nouvel épisode nous permet de retrouver la fée Opale Koboï, laquelle avait voulu exterminer les Forces Armées de Régulation et les Fées Aériennes de Détection (ou FARFADET) dans le deuxième tome de la série, MISSION POLAIRE. Koboï, depuis, est plongée dans le coma. Or il s’agit d’une ruse et deux de ses associés la libèrent avant de la remplacer par un clone. Koboï, comme toujours, souhaite se venger d’Artemis Fowl, lequel a perdu ses souvenirs de l’existence des fées. Suite à une machination, Koboï réussit également à faire accuser Holly Short du meurtre de Julius Root. En fuite, la jeune elfe retrouve Artemis et lui rend sa mémoire afin de contrer les agissements de Koboï.

Un bon tome  qui relance l’action après l’effacement de la mémoire d’Artemis, remettant sur sa route sa vieille adversaire Opale Koboï, toujours aussi déterminée. A l’image de la saga Harry Potter, les aventures d’Artemis Fowl  gagne en gravité au fil des tomes, celui-ci proposant, par exemple, la mort d’un des personnages principaux dont se voit accusé Holly. Les rapports entre les protagonistes s’étoffent eux aussi et les plans machiavéliques d’Opale deviennent de plus en plus dangereux puisqu’elle envisage ni plus ni moins qu’une guerre totale entre les humains et le petit peuple.

Bien ficelé, joliment écrit et toujours aussi rythmé, avec la dose requise d’action, de merveilleux, de retournements de situation et de surprises, la saga « Artemis Fowl » constitue un incontournable de la Fantasy pour les jeunes (et les moins jeunes). Un tome dans la lignée des précédents, à savoir amusant, divertissant et rondement mené. Très plaisant !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Aventures, #Jeunesse, #Fantasy

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