bizarro

Publié le 6 Décembre 2021

THE HAUNTED VAGINA de Carlton Mellick III

Bon, avec un tel titre, l’amateur comprend immédiatement à quoi s’attendre. Nous sommes dans le genre littéraire « weird » ou, plus encore, le « Bizarro », un style initié à l’orée des années 2000 et qui se veut l’équivalent du cinéma culte ou grindhouse. Proche du splatter punk, le tout se vautre joyeusement dans le gore outrancier et le sexe tordu mais, alors que le splatter punk se veut réaliste (avec en référence moderne le torture porn), le Bizarro joue surtout la carte du surréalisme et l’imagination complètement délirante des auteurs ne s’autorise aucune limite. Les influences sont donc Philip K. Dick, William Burroughs, le Ero guro japonais, le surréalisme, le gore, le porno, la SF,…bref tout ce qui est de mauvais genre et hors du mainstream avec l’envie de proposer une littérature extrême, délirante mais aussi fun et surtout bizarre.

Ici, nous assistons aux aventures sexuelles de Steve et de sa copine, la très chaude Stacy. Problème, cette dernière a une chatte hantée. Oui oui, cette fois Satan l’habite pour de vrai. Ou presque. En réalité, le trou d’amour de Stacy est un tunnel donnant sur un autre monde. D’où la stupéfaction de Steve, on le comprend, lorsque sa compagne accouche d’un squelette qui finit par se désagréger. Stacy a la solution : faire entrer Steve en elle. Littéralement. A coup de lubrifiant et de branlette frénétique la demoiselle distant son vagin au-delà des limites physiques acceptables. Même dans le porno crade on n’a jamais vu pareil dilatation. Donc Steve s’y engouffre et découvre l’existence, dans la foufoune de Stacy, de tout un univers façon Fantasy.

La première partie de ce court roman (une centaine de pages) est la plus réussie avec ses prémices hallucinantes et ses scènes étrangement sexuelles plus « what the fuck ? » (c’est le cas de le dire) les unes que les autres. La seconde partie est plus classique, le héros se retrouvant dans un univers plus conventionnel qui cultive les tropes de la fantasy. Il reste toutefois de bons moments, notamment lorsque le héros manque d’être noyé par un torrent de spermes alors que sa copine s’offre un coup d’un soir. Ou lorsqu’une séance de masturbation de la demoiselle a des répercussions dignes d’un tremblement de terre (ou de chair) dans son intimité. Au final, le lecteur passe un bon moment et reçoit, grosso modo, ce qu’il attendait d’un court roman intitulé THE HAUNTED VAGINA. Pour les amateurs de romans romantiques ou philosophiques choisissez un autre bouquin.

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