aventures

Publié le 25 Avril 2018

COXMAN - LE COX SE DRESSE de Troy Conway (Michael Avallone )

Les romans de sexpionnage connurent une grande popularité durant les années 70. Suite au succès des James Bond (qui ont, en quelque sort, initié le genre) et de S.A.S on vit en effet paraitre de nombreux romans mettant en scène un espion (ou une espionne) de charme. Souvent, les séries étaient relativement interchangeables, tout comme leur auteur, qui alignaient du O.S.S.E.X., du Cherry O, du B.I.S., du P.D.G. au gré de leurs envies.

Michael Avallone (1924 – 1999), connu pour ses ED NOON traduits à la Série Noire, participe à cette vague après s’être fait la main sur diverses novélizations et une poignée de bouquins tirés de la série « Des agents très spéciaux ». Il crée ainsi le personnage de Rod Damon, alias Coxman, sexologue devenu contre son gré (on menace de révéler ses frasques avec une mineur) un agent secret pour l’organisation Cox. La série COXMAN, sorte de spin off du similaire THE MAN FROM O.R.G.Y va s’étendre de 1967 à 1973 et comptera 34 romans.

Dans cette première aventure, Coxman doit déjouer les plans d’une bande de Nazis d’opérette fomentant, dans un bordel allemand, des plans de conquêtes planétaires qui visent à monter les grandes puissances les unes contre les autres afin de détruire la majeure partie de la population terrestre.

Dans les limites de la littérature de gare et de sexpionnage, LE COX SE DRESSE se révèle plutôt plaisant, l’intrigue, farfelue, n’en reste pas moins correcte, dans la lignée des innombrables bouquins du même style sortis durant la grande époque du genre, avec ses vilains Nazis caricaturaux décidés à déclencher l’apocalypse. L’alternance entre les scènes pornos et l’action est bien gérée, les premières (nombreuses !) n’en sont pas envahissantes pour autant et l’auteur ne prend pas son récit très au sérieux, le ponctuant de nombreux clins d’œil amusants et de réflexions rigolotes.

Tout ça ne vole pas bien haut évidemment mais dans les bonnes dispositions et en sachant à quoi s’attendre (une sorte de parodie des James Bond qui en reprend tus les clichés en montant chaque curseur – érotisme, violence, invraisemblance – au maximum) il est possible de passer un bon moment avec ce super espion tout droit sorti d’un porno de l’âge d’or, patronyme et surnom compris.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Roman de gare, #Espionnage, #Erotique

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Publié le 13 Avril 2018

PERMIS RENOUVELE de John Gardner

Après la mort de Ian Fleming et le succès des films tirés de ses œuvres, l’envie de prolonger la carrière de James Bond semblait légitime. Ainsi, en 1968, fut écrit l’efficace COLONEL SUN qui ne rencontra pas le succès escompté. Il fallut attendre 1981 (et encore dix ans de plus pour la traduction) pour voir débarquer cette nouvelle aventure du moins secret des agents de sa majesté. Les temps ayant changés, la section « double zéro » a été dissoute et Bond a quelques cheveux blancs. M le charge cependant d’une nouvelle mission : enquêter sur les rapports entre le terroriste international Franco et le physicien nucléaire Anton Murik. Bien sûr, les services secrets craignent une alliance entre les deux qui pourraient mener à la construction d’armes atomiques. Bond se voit dès lors charger d’infiltrer l’entourage de Murik en se faisant passer pour un mercenaire. Après une habile prise de contact, 007 débarque dans le château écossais de Murki, Laird de Murcaldy, et rencontre sa maitresse, l’entreprenante Mary Jane Maskhin, sa séduisante pupille, Lavander « Lala » Peacock, et son homme à tout faire, le colosse Caber.

Avec PERMIS RENOUVELE, John Gardner prend la succession de Fleming pour quatorze romans (auxquels s’ajoutent deux novelizations) dont huit furent traduits en français. Par la suite Raymond Benson poursuivit la saga, avant de se voir remplacé par Jeffery Deaver, Sebastian Faulks, William Boyd, Anthony Horowitz, etc.

La position de Gardner n’était pas spécialement enviable : continuer l’œuvre de Fleming (dont les derniers écrits dataient de plus de 15 ans) tout en intégrant l’univers cinématographique de Bond, nettement plus « parlant » pour les lecteurs des années ’80. Son Bond constitue donc, logiquement, un compromis entre la version littéraire et son avatar des grands écrans. Une nouvelle Q, version féminine (Qute ou Qcote en français), offre à l’agent ses inévitables gadgets, et le scénario reprend les grandes lignes des longs-métrages période Roger Moore, à savoir l’infiltration de Bond dans le repaire d’un savant génial qui menace le monde de la destruction nucléaire. Cependant le bonhomme agit ainsi pour démontrer les dangers de l’énergie atomique, ce qui lui confère une certaine ambiguïté malheureusement peu creusée par Gardner qui se contente d’en faire un grand méchant mégalomane archétypal. Les autres personnages se révèlent encore plus schématiques : Caber est une brute stupide, Mary Jane une « vieille peau » qui tente de séduire un Bond évidemment plus intéressé par la potiche Lala au corps forcément « merveilleux ». Comme dans tous les films, le méchant explique longuement son plan à Bond (alors que ce-dernier est soi-disant un simple mercenaire). 007 n’agit pas de manière beaucoup plus intelligente puisqu’il tente de s’évader, échoue à prévenir les autorités (eh oui pas de portable en cette époque reculée) et se retrouve dans la salle de torture de Murik. Du déjà vu et revu, tout comme le final modérément spectaculaire au cours duquel Bond stoppe avec une facilité déconcertante le plan machiavélique du génie du mal.

En apparence, le bilan apparait donc fort négatif mais, en réalité, cette lecture n’est pas désagréable. En dépit de nombreuses longueurs, le roman garde un bon rythme et maintient l’intérêt par ses nombreux rebondissements. Pour les inconditionnels de James Bond, PERMIS RENOUVELE possède donc suffisamment d’attrait pour se lire sans déplaisir quoiqu’il ne dépasse pas véritablement la moyenne des « romans de gare » d’espionnage qui pullulaient au cours des années 70 et 80. Rien de déshonorant mais rien de vraiment mémorable non plus.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Thriller, #Espionnage, #James Bond

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Publié le 5 Avril 2018

LE FRERE DE SANG d'Eric Giacometti et Jacques Ravenne

Nouvelle enquête pour le commissaire franc-mac Antoine Marcas et, une fois encore, Giacometti & Ravenne nous font voyager à la fois dans le temps (une bonne partie du roman se déroule en 1355) et dans l’espace (de la France à New York). Les auteurs suivent la piste laissée par un Franc-maçon vengeur, élevé au Haut Grade de la Vengeance, un Frère de Sang décidé à purger la maçonnerie de ses profiteurs dont l’arme semble enduite d’un or incroyablement pur. Le légendaire métal précieux des alchimistes d’antan. D’ailleurs, en parallèle, nous assistons à une quête menée par Nicolas Flamel, le plus célèbre des alchimistes (remis au goût du jour dans HARRY POTTER A L’ECOLE DES SORCIERS) pour découvrir la fameuse pierre philosophale.

Le premier récit concerne directement Marcas. Deux Francs-maçons (un profane sur le point d’être initié et un vieillard handicapé) sont assassinés au siège de l’obédience. Sur le corps des victimes est découvert une petite quantité d’or extrêmement pur laissée par l’arme du meurtrier. Marcas va officieusement mener l’enquête et se rendre à New York sur les traces de Lafayette afin de découvrir le secret du métal alchimique.

Le second récit se consacre à Nicolas Flamel et à son pèlerinage en vue d’obtenir le secret de la transmutation du plomb en or.

Le bouquin, solidement documenté, nous éclaire sur différentes périodes de l’Histoire (notamment la Révolution américaine), nous initie aux secrets de l’or, valeur refuge dont le cours s’écroulerait si on en découvrait soudain de grandes quantités, et éclaire d’un jour nouveau différents bâtiments bien connus aux racines maçonniques comme la Statue la Liberté ou la Tour Eiffel. Le tout parsemé de divers clins d’œil, en particulier à James Bond (l’intrigue rend un petit hommage à « Goldfinger ») quoique les auteurs n’apprécient guère Daniel Craig si on en croit un chapitre teinté d’humour où Marcas assiste à la projection de « Casino Royale ».

Comme toujours, la plume de Giacometti s’avère très efficace : nous ne sommes pas dans ce qu’il est convenu d’appeler la grande littérature (celle des bobo-parigots qui se regardent le nombril et s’astiquent la nouille à coup de phrases ampoulées et de digressions narcissiques) mais plutôt dans le roman populaire (dans le bon sens du terme) héritée des feuilletonnistes d’antan mais avec, en prime, une parfaite maitrise des techniques littéraires plus actuelles en provenance des « page turner » anglo-saxons. Le roman se voit ainsi découper en 133 chapitres pour un peu plus de 500 pages…le compte est vite fait, aucun ne dépasse les 5 pages. Et, souvent, les auteurs concoctent un petit cliffhanger à la manière des serials afin d’encourager l’amateur à poursuivre sa lecture…allez encore un petit chapitre, deux ou trois pages de plus, puis un autre, puis encore un et, rapidement, on se retrouve à la moitié du roman, c’est dire comme celui-ci se lit plaisamment. Car LE FRERE DE SANG propose un jeu de ping-pong éprouvé entre les époques : l’intrigue alterne, sur un rythme échevelé, les aventures de Marcas avec celles de Flamel, sans oublier quelques considérations (peut-être un peu moins intéressantes) au sujet d’une mystérieuse organisation Aurora. Pas le temps de souffler, pas le temps de s’ennuyer.

Certes l’intrigue ne se renouvelle pas vraiment (elle reste dans la lignée générale des précédents romans donc l’effet de surprise et de nouveauté ne joue plus) et demeure quelque peu prévisible en dépit de l’un ou l’autre twists bien amené.  

Certes, Marcas est souvent bien chanceux dans ses pérégrinations, mettant la main sur des indices cruciaux au bon moment ou parvenant à échapper à une mort apparemment certaine. Mais ce sont de menus bémols (et même des conventions inhérentes au genre) qui n’altèrent pas le plaisir ressenti devant ce très bon thriller ésotérico-historique teinté d’une touche de fantastique bienvenue. Divertissant à souhait, LE FRERE DE SANG est peut-être le meilleur de la saga (en tout cas des six premiers) et bénéficie, à l’image des dvd, d’un bonus sympathique sous la forme d’une fin alternative.

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Publié le 9 Mars 2018

LES OCEANS DU CIEL de Kurt Steiner

André Ruellan (1922 – 2016) alias Kurt Steiner fut un pilier incontournable du Fleuve Noir et un grand romancier populaire qui oeuvra énormément pour les collections Anticipation et Angoisse, sans oublier un dernier tour de piste chez Gore avec GRAND GUIGNOL 36 – 88. On lui doit aussi plusieurs scénarios pour Alan Jessua (« les chiens », « Paradis pour tous »), Jean-Pierre Mocky (« Divine enfant », etc.) et même…Pierre Richard (« Le distrait »). Steiner s’illustra souvent dans le registre du space opera, comme en témoigne ces OCEANS DU CIEL plutôt agréables à parcourir.

A la suite d’une banale querelle, Tiphaine, commandant corsaire, se retrouve à lutter contre le tueur professionnel Roland 42. Les autorités acceptent de fermer les yeux à conditions que les belligérants partent en mission pour évaluer la situation entre Arcturus et Denébola et découvrir pourquoi les vaisseaux spatiaux de la République Stellaire disparaissent dans ce secteur particulier de la galaxie. La mission de Tiphaine le mène jusqu’à la mystérieuse planète Eralbée et ses redoutables araignées tueuses…

« Ils nous voulaient vivants et ne savaient pas que nous les voulions morts » ! Les terriens défendent chèrement leur peau dans ce récit épique (pourtant condensé sur 150 pages) qui rappellent les meilleures histoires de pirates d’antan. Sauf que ces corsaires d’un genre nouveau parcourent à présent non plus les sept mers mais bien les immensités glacées de l’espace, ces vastes océans du ciel, où se rencontrent des extraterrestres étranges combattus à coups d’armes hautement sophistiquées.

Voici du bon space opéra à l’ancienne (mais encore tout à fait lisible aujourd’hui) qui privilégie l’action échevelée (peut-être un peu trop, l’auteur a le souci de créer un ensemble cohérent mais dans lequel il n’est pas toujours aisé de se retrouver), les rencontres avec des formes de vie (souvent hostiles) étonnantes et les idées originales, comme ces belles extraterrestres qui se reproduisent en…toussant. Steiner laisse peu de place à la psychologie ou aux palabres et le rythme, élevé, permet de ne pas s’ennuyer quoiqu’on n’échappe pas à certains clichés comme cette supériorité des Terriens, lesquels résolvent tous les problèmes et empêchent un conflit galactique. Ce sont les plus beaux, les plus forts, les plus malins,…et à la fin la belle princesse extraterrestre tombe même dans les bras virils du héros. Ne soyons pas trop sévères, ces clichés se retrouvaient chez les plus grands (Hamilton, Vance,…) ou dans les séries télé comme « Star Trek ». A vrai dire on est même assez proche de « Star Wars » qui ne sortira, pourtant, que dix ans après la rédaction de ce roman dans lequel on assiste également à quelques morceaux de bravoure comme un affrontement entre les Terriens et des araignées directement inspirés par STARSHIP TROOPERS. Si la seconde partie du roman se montre moins convaincante que les débuts (l’auteur, pressé par le temps et la pagination devant avancer un peu trop rapidement vers sa conclusion un brin expédiée), LES OCEANS DU CIEL reste un très honnête space opera à la française.

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Publié le 7 Mars 2018

LES MURAILLES DE L’ANGOISSE de Don Seabury (Richard D. Nolane) et Terence Corman

 

Deuxième tome pour l’éphémère collection « Apocalypse » de Media1000, éditeur spécialisé dans le porno tenté, à la fin des années ’80, par une plongée dans l’horreur bien saignante dans la lignée de « Gore » ou « Maniac ». Derrière cette série en six tomes se cachent Richard D. Nolane (alias Don Seabury) et divers auteurs (Pierre Bénichou, Michel Pagel, Honaker, etc.) qui proposent des récits assez basiques, proches de la saga LE SURVIVANT éditée chez Gérard DeVilliers, à savoir du post nuke plein d’action et de gore vomitif, le tout dans une ambiance de western post nucléaire ultra brutal. L’érotisme, par contre, se montre assez restreint, les auteurs se contentant de saupoudrer d’une pincée de sensualité leurs histoires avant tout basées sur la barbaque.

Ici, nous suivons une troupe de survivants, menés par Cynthia Parker, décidé à enquêter sur l’enclave protégée de Las Vegas, laquelle se trouve en manque d’eau. Norton, le super agent au service (de ce qui reste) du monde libre, est envoyé retrouver une Cynthia disparue tandis que les mutants cannibales assiègent les rescapés.

« Apocalypse » s’est de la vraie bonne (hum !) littérature de gare (et de gore) qui ne fait jamais dans la dentelle fine mais se contente de balancer la purée à un lecteur avide d’ultra violence sanglante. En 150 pages, les écrivains, chapeautés par Richard D. Nolane (du moins pour les quatre premiers tomes), accumulent les scènes plaisantes pour l’amateur : tortures, viols, massacres en tout genre, étripages dégueulasses, cannibalisme, etc. Bref, ça défouraille sévèrement, à coup de descriptions répugnantes (sans aller jusqu’à l’ignominie d’un Necrorian chez Gore) et de scènes d’action rentre-dedans.

Ce deuxième tome, un poil moins trash que le premier, se situe dans une Las Vegas futuriste, ceinte de hautes murailles derrière lesquelles se sont retranché une poignée de nantis qui, faute de télévision, se repaissent de spectacles sanglants : écartèlement en place publique, lapidation,…Dehors règnent les mutants cannibales au corps dévoré par les radiations tandis qu’un savant fou effectue des expériences de clonages délirantes. Bref, du pur « post nuke » à l’italienne mâtiné d’une ambiance à la « Zombie » (ou plus encore au postérieur « Land of the dead ») avec des personnages très schématiques : le maire qui désire coute que coute garder le pouvoir, l’agent Norton qui se fiche de tout sauf de son fils, le grand méchant qui souhaite détruire le peu de civilisation subsistant sur la terre.

A réserver aux amateurs de littérature populaire sanguinolente, « Apocalypse » flatte joyeusement les bas instincts du lecteur et permet de passer un bon moment à condition de savoir à quoi s’en tenir. On en reprendrait même volontiers une petite louche (d’hémoglobine) et, heureusement, il reste quatre tomes à s’enfiler.

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Publié le 2 Mars 2018

ACTION COMICS REBIRTH VOLUME 1: PATH OF DOOM

Action comics retrouve, lui aussi, sa numérotation originelle à l’occasion du rebirth, la Distinguée concurrence ayant manifestement un N°1000 à célébrer en ligne de mire. Avec le N°957 débute un arc plaisant et riche en surprise, quoique certains passages soient manifestement forcés et peu convaincants. Ainsi, Lex Luthor, après la mort de Superslip, décide d’assumer l’héritage du Kryptonien et se fabrique une nouvelle armure qui lui donne d’immense pouvoir. Après avoir récupéré la cape du défunt, Super Lex commence à agir en véritable héros. Cependant, méfiant, le Superman d’un monde parallèle, caché sur terre en compagnie de son épouse, Lois Lane, et de son fils, Jonathan, se persuade que Luthor magouille quelque chose. Aussitôt Superman se rase la barbiche et s’en va bastonner Super Lex sans la moindre raison. Heureusement, ou malheureusement, débarque un nouvel adversaire tout-puissant, l’invincible Doomsday, qui obligent les deux adversaires à se réconcilier. Mais un autre personnage surgit également et remet en question les certitudes de tout ce petit monde : Clark Kent, bien vivant et apparemment dénué de super pouvoirs !

ACTION COMICS REBIRTH VOLUME 1: PATH OF DOOM

Contrairement au médiocre rebirth de la JUSTICE LEAGUE, ces épisodes prouvent qu’il est possible de proposer un récit intéressant essentiellement basé sur des affrontements homériques. Car, entre les séquences de destructions massives, les auteurs n’oublient pas de raconter une histoire, de mettre en avant les relations entre les différents protagonistes et d’offrir suffisamment de questions pour donner au lecteur l’envie de découvrir la suite du récit.

Si certains passages « baston d’abord, discutons plus tard » paraissent n’exister que pour maintenir le quota (élevé) d’action, le tout fonctionne agréablement et se suit avec un réel plaisir. Au final, ce comics réussit la synthèse parfaite entre la modernité et un côté old school assumé.

Pour l’instant Action Comics s’impose comme une des meilleures surprises de la période rebirth. Nous sommes impatients de lire les prochains développements afin d’obtenir les réponses aux nombreuses questions laissées en suspens par ce premier arc aussi divertissant qu’intriguant.

Contenu : Action Comics #957-962 (disponibles en français dans les mensuels Justice League Rebirth)

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #science-fiction, #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Superman

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Publié le 27 Février 2018

JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD
JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD

Vaste crossover ayant couru sur onze numéros, cette belle réussite fut publiée par Urban dans trois mensuels kiosque (JUSTICE LEAGUE REBIRTH 7 et SUICIDE SQUAD REBIRTH 5 et 6) puis rassemblé dans un gros volume rassemblant la mini-série (Justice League Vs Suicide Squad en 6 épisodes) et les tie-in (Justice League 12 et 13) et Suicide Squad 8, 9 et 10) soit plus de 330 pages de comics. La réalisation est-elle à la hauteur des attentes ? Globalement oui.  Si le scénario n’est guère original, sa mise en scène se montre inspirée en adoptant un ton adéquat (crédible dans l’ensemble) et en proposant à intervalles réguliers des twists capables de relancer l’intérêt.

Batman se méfie de la Force Spéciale X, autrement dit la Suicide Squad d’Amanda Waller qui emploie des super-vilains en échange de remise de peine. Il informe la Justice League qui prend les choses en main et tente de stopper l’Escadron. Cependant, une troisième équipe, dirigée par Max Lord et comprenant les membres de la première Squad d’Amanda Waller, intervient, forçant la Suicide Squad à s’associer à la Ligue de Justice.

JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD

Joliment dessiné, JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD constitue bien sûr une tentative de DC Comics de susciter l’intérêt du public pour des personnages popularisés par les longs-métrages « Suicide Squad » (un naufrage !) et « Justice League » (maladroit mais déjà nettement plus réussi) mais l’entreprise fonctionne de belle manière. Le personnage principal est ici Amanda Waller, plus détestable et manipulatrice que jamais, mais les autres intervenants sont également réussis, en particulier Lobo qui nous offre un beau numéro en « mec plus ultra ». Killer Frost, partagée entre le Bien et le Mal, se révèle, elle-aussi, très intéressante et son développement, au cours de l’histoire, s’avère bien géré jusqu’à sa rédemption qui l’amène, au final, dans le camp de la Ligue.

Si le ton se veut sérieux, quelques notes d’humour allègent l’atmosphère, en particulier grâce au toujours aussi ringard et macho Captain Boomerang. Les raisons pour l’affrontement entre les deux équipes se révèlent de leur côté bien exposées et vraisemblables, on échappe au syndrome du « tapons nous d’abord et réfléchissons ensuite » coutumier à ce genre de combat homérique. L’intervention de Max Lord et de son équipe constitue pour sa part une bonne idée qui fait dévier l’intrigue dans une direction plus intéressante que la simple baston quoique les derniers épisodes offrent aux lecteurs le lot attendu de pif-paf.

JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD

Alors que Marvel peine à proposer un crossover réellement passionnant depuis CIVIL WAR, le premier « gros event » de la renaissance DC s’impose comme une réussite éclatante : protagonistes développés, action enthousiasmante, touches d’humour sympathiques, réactions crédibles des belligérants, scénario parfaitement négocié jusqu’à sa conclusion (et même son épilogue), dessins dans l’ensemble d’excellent niveau,…

Bref, JUSTICE LEAGUE Vs SUICIDE SQUAD se révèle LA grande réussite du DC Rebirth. Pour les amateurs de ces deux équipes ou, plus généralement, pour les fans de comics super héroïque, voici donc un immanquable !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Aventures, #Comic Book, #Superhéros, #DC, #Batman, #Justice League

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Publié le 23 Février 2018

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 2: ETAT DE TERREUR de Brian Hitch et co.

Ce recueil comprend deux arcs assez courts liés entre eux puisque le premier a des conséquences sur le second. La première histoire, assez rapidement expédiée sur deux numéros, concerne l’infestation de la Ligue de Justice par la peur. La Ligue finit par maitriser la menace avec l’aide de la nouvelle Green Lantern, Jessica. On reparle aussi de leurs précédents adversaires, les Semblables, dont les attaques ont laissé des traces. Au final, beaucoup de blessés mais un seul décès (peu crédible évidemment). Or, peu après, les membres de la Ligue sont attaqués par une sorte de virus informatique. Lorsqu’il apparait que le mari de la défunte est un hacker de génie ce-dernier devient, forcément, le principal suspect. Mais est-ce bien lui le coupable ?

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 2: ETAT DE TERREUR de Brian Hitch et co.

Voici donc deux arcs assez classiques : si le premier se montre peu passionnant le second s’avère plus intéressant avec cette menace mystérieuse qui s’en prend à la Ligue. Bien sûr le suspect, rapidement identifié, n’est pas coupable, il voulait seulement jouer les Robin des Bois en prenant un peu d’argent à Luthor et Wayne pour aider les victimes des destructions causées par la Ligue. Le twist se voit d’ailleurs à des kilomètres. La dernière partie se limite à un gros affrontement entre la Ligue et une armée de super vilains appâtés par la perspective d’obtenir la fortune combinée de Luthor et Wayne.

Rien de bien neuf surtout que les méchants en question manquent d’ampleur : à part Amazo nous avons droit aux seconds couteaux (Verglas ressemble à un ersatz de Captain Cold) ou à de la figuration (L’Epouvantail peut effrayer à Gotham mais contre la Ligue il ne fait clairement pas le poids. Et en parlant de poids Giganta ne sert toujours clairement à rien) mais le tout se laisse cependant lire avec plaisir si on accepte le postulat « blockbuster » d’un récit que l’on eut aimé un peu plus profond et travaillé. En effet, la confrontation des membres de la Ligue avec leurs peurs cachées puis le retournement de leurs armes suite à l’infestation informatique (avec une attaque des systèmes de sécurités de la batcave) pouvait donner lieu à un récit plus intéressant que la simple « grosse baston ». Mais le scénariste, empêtré dans ses travers (le « toujours plus »), ne peut se permettre de passer trop de temps sur l’intrigue proprement dite puisqu’il doit fournir son quota de « destruction porn » (la moitié de la pagination abuse du pif paf) illustrées de manière correcte par les différents dessinateurs même si on remarque un manque de précision dans les décors et personnages d’arrière-plan souvent à peine esquissés.

Les fondamentaux sont néanmoins de la partie (Batman et Superslip s’empoignent…quelle originalité !), quelques notations s’avèrent sympathiques (l’incapacité de Flash à s’adapter à un monde qu’il juge trop lent, les doutes de Jessica) mais les maladresses sont présentes (la conclusion des deux arcs est bien trop rapide) et certains dialogues sonnent vraiment faux (Aquaman qui s’exclame en plein combat devant un Simon dépassé par son anneau « ce ne serait pas arrivé à Hal Jordan » bonjour la camaraderie !) mais la présentation des personnages humains reste correcte. La famille endeuillée, par exemple, est crédible avant l’arrivée d’un délire à base de hacking et de virus informatique surpuissant.

 

JUSTICE LEAGUE REBIRTH - TOME 2: ETAT DE TERREUR de Brian Hitch et co.

Tout ça ne vole pas bien haut mais, au final, cette deuxième salve pour la Justice Leage renaissance demeure un bon « blockbuster » super héroïque qui assure sa mission de divertissement explosif. Il ne faut pas en attendre davantage sous peine d’être déçu.

 

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Publié le 22 Février 2018

L'ARME DE NULLE PART (LES LOUPS DES ETOILES TOME 1) d'Edmond Hamilton

Les Loups des Etoiles sont de terribles pirates de l’espace craints dans toute la galaxie. Morgan Chane, le seul Loup d’origine terrienne, a été élevé sur leur monde, Varna. Cependant il se voit contraint de les fuir après avoir tué un de ses « camarades ». Dès lors, Chane, traqué, vivra de nombreuses aventures en compagnie de mercenaires terriens pris dans un conflit galactique.

Archétype du space-opéra, les trois volumes des « Loups des Etoiles » ont été écrits par un des grands créateurs du genre, Edmond Hamilton (1904 – 1977), dont les premiers récits publiés datent de 1926 et qui a livré la quintessence de l’aventure spatiale échevelée avec l’excellent LES ROIS DES ETOILES dès 1949. On lui doit également une quinzaine de bouquins mettant en scène le fameux Capitaine Future (alias Flam) et de nombreux épisodes de « Batman », « Superman », « La légion des super héros » mais c’est une autre histoire.

Avec cette saga, rédigée à la fin des sixties, Hamilton ouvre clairement la voie à STAR WARS en proposant des baroudeurs de l’espace en butte à différentes menaces dont un gigantesque vaisseau et de nombreux extra-terrestres originaux. Alors, évidemment, la technologie est déjà en partie dépassée (ces « ordinateurs cliquetants » et ces « rapports imprimés »), les rebondissements sont relativement attendus mais, dans l’ensemble, le lecteur passe un bon moment avec cette ARME DE NULLE PART. La brièveté du roman constitue d’ailleurs un bon point : 200 pages bien tassées divisées en une vingtaine de courts chapitres. L’écriture est sans fioriture mais le style très correct, très professionnel. Hamilton avait, à l’époque, atteint sa maturité littéraire et on sent clairement son métier, forgé par des dizaines de romans

De leur côté les personnages sont sympathiques, brossés de manière rudimentaire mais avec quelques intéressantes réflexions qui leur donnent une réelle humanité. Ce sont certes des héros dans la grande tradition du pulp mais ils s’avèrent plus faillibles et mieux dessinés que de coutume.

Un peu daté, quelque peu linéaire, L’ARME DE NULLE PART demeure un honnête space-opéra à l’ancienne qui se lit avec plaisir en une soirée. A l’heure des pavés de centaines de pages parfois pas beaucoup plus originaux ou intéressants l’œuvre d’Hamilton se redécouvre avec intérêt au point que l’on ne tardera pas trop à embrayer sur le deuxième volet de la trilogie.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Aventures, #Golden Age, #Space Opera

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Publié le 19 Février 2018

ICI OSS 117 de Jean Bruce

Ecrit en 1949 voici la première aventure de Hubert Bonisseur de la Bath ici chargé, pour le compte d’une grande banque américaine, de retrouver des documents volés relatifs à une vente d’armes compromettantes.

Le scénario reste d’ailleurs flou sur la nature exacte des documents ou les pays impliqués dans la magouille, tout ça n’est pas très précis ou documenté, volontairement ou pas nous sommes loin du côté fouillé d’un SAS par exemple. A la manière d’un MacGuffin cher à Hitchcock cette quête des documents perdus se révèle donc surtout un prétexte à une aventure échevelée dans la grande tradition du « pulp » : femmes fatales, nymphette nymphomane, méchant sadique, séance de torture, héros pur et dur se sortant de toutes les situations avec le sourire,…Bref, de l’écriture au kilomètre mais avec un certain sens du rythme et de la formule : un pays du Golfe, le Panama, la Suisse,…toutes ces nations sont mêlées à une vente d’armes bidouillées par divers organismes financiers et qui intéressent plusieurs services secrets, donc les Etats-Unis. Hubert lui-même semble encore peu défini, il navigue entre l’agent secret et le détective (il se présente comme tel), escorté de son copain Pierre Dru, tous deux vétérans de la Seconde Guerre Mondiale et capables d’infiltrer les milieux interlopes de Paris.

L’enquête avance donc sur un rythme rapide, dans la pure tradition du roman de gare, loin d’une politique fiction complexe. Pour les lecteurs néanmoins largués, Jean Bruce se permet, exactement au milieu du roman, de récapituler en quelques pages tous les événements précédents.

Le style de l’auteur reste de son côté  impersonnel mais pas désagréable. Bruce s’adapte à son sujet et ne perd pas son temps en digressions inutiles ou descriptions longuettes, exceptés lorsqu’il détaille les anatomies féminines forcément magnifiques croisées par Hubert. L’utilisation d’un argot aujourd’hui bien daté s’avère cependant quelque peu pénible, cette gouaille de voyou typique de son époque étant à présent passée de mode.

On peut également sourire devant le comportement d’un Hubert ultra séducteur capable de tomber toutes les jeunes (voir les très jeunes !) femmes croisant sa route mais capable, grand seigneur, d’en laisser quelques miettes à son pote Pierre Dru. Une amitié solide comme le roc à laquelle il serait malvenu de trouver des connotations homoérotiques refoulées.

Evidemment, le souvenir des deux dernières adaptations cinématographique en date (après celles, plus sérieuses, des sixties) accentue le côté parodique de la lecture : ces films ne faisaient finalement que grossir un trait déjà bien épais, comme en témoigne les remarques distillées par l’auteur : « Hubert pensait aux seins pointus de Sonia et d’un doigt distrait caressait l’acier froid de son colt » ou encore « Elle ferait mieux de s’allonger plutôt que de chanter, le client serait plus satisfait et elle gagnerait davantage ». On imagine très bien Jean Dujardin déclamer ce genre de répliques en arborant un sourire de macho satisfait.

Bref, tout cela semble aujourd’hui désuet mais, entre coucheries encore soft (l’érotisme prononcé viendra plus tard avec la libération des mœurs), action mouvementée, péripéties attendues (Hubert et son copain coincé dans un immeuble en feu, identité du coupable) et violences gratuites le lecteur peut encore prendre plaisir à cette aventure divertissante et sans prétention.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Aventures, #Roman de gare, #Espionnage, #OSS 117

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