aventures

Publié le 11 Juillet 2019

L’EPEE ENCHANTEE de Marion Zimmer Bradley

Situé dans le vaste univers de Ténébreuse (qui compte des dizaines de romans), cette intrigue suit Andrew Carr, terrien échoué et perdu sur cette planète qui possède le « laran », un don de télépathie “brut” lui permettant de communiquer avec Callista, prisonnière des Hommes Chats. Immédiatement amoureux de la captive, notre héros se lance à la recherche de la jeune fille en compagnie de Damon Ridenow.

Voici un court roman objectivement assez faible mais cependant de lecture plaisante. Ramassée sur 220 pages, l’histoire convoque tous les ingrédients de la (science) Fantasy avec son épée enchantée, sa princesse captive, son héros amoureux,… On y trouve aussi beaucoup de mièvrerie pseudo romantique (ah ce héros qui tombe immédiatement en pamoison devant une inconnue vue en « rêve »), quelques bonnes idées (un bretteur paralysé utilise un homme valide comme « marionnette » afin de guider son bras durant les combats), d’autres intéressantes mais inexploitées (les Hommes Chats se contentent d’apparaitre pour contrarier le héros mais ne possèdent aucun background),…

L’EPEE ENCHANTEE a aujourd’hui vieilli mais s’est également recouvert d’une patine sympathique qui en rend la lecture agréable en dépit de ses nombreux défauts. Tout cela est assez bavard et plutôt mou (très peu d’action et les rares combats sont rapidement expédiés) mais l’ensemble fonctionne toutefois pour les lecteurs indulgents et donne envie de poursuivre l’exploration de cette immense saga. C’est le principal.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy, #science-fiction

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Publié le 5 Juillet 2019

BOB MORANE Vs L’OMBRE JAUNE : DOUBLE DOSE D’AVENTURES d'Henri VernesBOB MORANE Vs L’OMBRE JAUNE : DOUBLE DOSE D’AVENTURES d'Henri Vernes

Les deux premiers romans de l'intégrale "L'Ombre Jaune 2"

L’HERITAGE DE L’OMBRE JAUNE

Se replonger dans un Bob Morane passé quarante ans c’est l’assurance de retrouver une partie de son adolescence. En effet, ce qui est bien avec Bob Morane c'est l’assurance d’y retrouver toutes les conventions (les mauvaises langues disent clichés mais ils ne savent pas ce qu’ils perdent! ) du roman d'aventures : complot diabolique, super-méchant développant une étrange relation de respect / aversion pour son adversaire, intrigues farfelues qui dérapent régulièrement dans le fantastique, belle demoiselle mystérieuse, inventions délirantes détaillées avec un luxe de détail qui les rendraient presque crédibles, etc. Ajoutez à cela un cliffhanger toutes les quinze pages (soit une montée d'adrénaline typique de la littérature populaire qui conclut chaque chapitre afin de donner envie de voir ou lire la suite) et un rythme soutenu qui maintient l’attention et vous obtenez tous les ingrédients nécessaires à un vrai divertissement sans temps morts capable de vous dépayser pour deux bonnes heures par une chaude après-midi d’été. Bien sûr, n'espérez pas y trouvez de réflexions philosophiques pointues mais ne méprisons pas la littérature d’évasion, souvent plus intéressante et sympathique que certaines briques indigestes pondues par des auteurs en vue. Alors que ces derniers croient proposer de l'art en diluant leur récit sur des centaines de pages où ils ne se passent strictement rien Henri Vernes nous donne du rythme et de l’action. Que se passerait-il si l’héroïque Bob Morane entrait en possession des ressources de son terrible ennemi Mr Ming, dit l’Ombre Jaune ? Pour le savoir il suffit de se replonger dans cette centaine de pages rapidement lues qui procure un plaisir instantané, légal et sans risque. Alors pourquoi se priver ?

LES GUERRIERS DE L’OMBRE JAUNE

Bob Morane, l’Ombre Jaune,…Que dire de plus? Cette histoire on l’a déjà lu dix, vingt, trente fois (selon son degré de “finitude” envers l’Aventurier. Et pourtant on prend encore plaisir à suivre, durant deux heures, les démêlées de Bob et de Monsieur Ming. Ce-dernier dispose cette fois d’une nouvelle armée de guerriers, des combattants atteints d’une maladie mortelle jadis cryogénisés. A présent « décongelés » et guéris ils viennent grossir les rangs des suppôts de l’Ombre Jaune.

Capturés, Bob et Bill sont promis à un sort similaire après un lavage de cerveau mais l’intervention opportune de Tania permet à nos héros de triompher de leur éternelle Nemesis.

Henri Vernes anticipe ici la mode des « zombies » en lançant des êtres ressuscités et fanatisés aux trousses de notre héros. La première partie, faite de mystère et d’un siège en règle de la demeure où Bob et Bill se sont réfugiés reste la plus prenante. La suite se montre plus convenue : Mr Ming explique son plan, ne supprime pas nos héros (ce serait trop facile) et finit par être vaincu…du moins provisoirement.

Rien de bien neuf mais un petit bouquin sympathique et enlevé qui permet de se détendre durant deux heures.

BOB MORANE Vs L’OMBRE JAUNE : DOUBLE DOSE D’AVENTURES d'Henri Vernes

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Publié le 25 Juin 2019

HELSTRID de Christian Leourier

HELSTRID signe le retour d’un vétéran de la SF française, Christian Leourier, accueilli dans la prestigieuse collection « Une heure lumière » qui rassemble les meilleures novellas (autrement dit les « courts romans ») de l’imaginaire. A l’heure des gros pavés de milliers de pages il est agréable de pouvoir découvrir ces textes à la pagination nettement plus raisonnable (entre 90 et 150 pages) mais souvent tout aussi intéressants et maîtrisés que les interminables sagas. HELSTRID, planet opéra façon survival spatial en témoigne à nouveau.

Direction donc la planète Helstrid et ses conditions climatiques plus qu’inhospitalières : vent très violents, atmosphère irrespirable, température glaciale,…Mais l’Homme est décidé à exploiter ses ressources et des prospecteurs y partent donc et aboutissent sur Helstrid au terme d’un long voyage en hibernation. Une manière commode, pour certains, de laisser leur passé derrière eux à l’image de Vic qui tente de surmonter un chagrin d’amour. Le jeune homme se retrouve ainsi dans une sorte de camion d’exploitation supervisé par l’Intelligence Artificielle Anne-Marie. Hélas, sur le chemin du retour, le voyage normalement sans histoire devient une véritable lutte pour la survie en milieu hostile.

Leourier a débuté avec LES MONTAGNES DU SOLEIL, édité chez Robert Laffont en 1972, déjà un « planet opera » tout comme ce HELSTRID, roman d’aventures spatiales teinté de hard science ou, du moins, scientifiquement plus rigoureux que la plupart des romans de ce style. L’intrigue, assez simple, laisse la part belle à l’aventures proprement dite (et à la manière dont le héros va tenter de survivre dans un environnement très hostile) tout en proposant des réflexions sur la mortalité, le travail de deuil (un voyage de 25 ans en hibernation est ici envisage comme le meilleur moyen d’oublier un chagrin d’amour) et les rapports entre l’Homme et l’Intelligence Artificielle.

Par son cadre, ce court roman fait parfois penser au film « Seul sur Mars » ou à la série télévisée « Lost In Space » (dans son incarnation de 2018) en jouant sur l’ingéniosité humaine pour se sortir d’une situation apparemment sans espoir. Une jolie réussite qui offre ce qu’on attend de cette collection : deux petites heures (ou une seule pour les lecteurs allant à la vitesse de la lumière) de divertissement intelligent.

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Publié le 7 Juin 2019

HORDES TOME 1: L'ASCENSION DU SERPENT de Laurent Genefort

Laurent Genefort délaisse ici le space-opéra dont il est un des maîtres français pour la fantasy sauvage inspirée, selon les spécialistes, par le manga BERSERK et par les récits de mercenaires sans foi ni loi à la manière du classique de Glen Cook LA COMPAGNIE NOIRE. On a donc reproché au roman son manque d’originalité mais c’est un faux procès : ce type de fantasy n’a pas la vocation d’inventer l’eau chaude mais plutôt d’offrir un divertissement réjouissant au lecteur. D’ailleurs si le roman a été descendu par Bifrost il a été bien plus apprécié par le public et, une fois encore, l’avis de celui-ci me semble plus juste tant L’ASCENSION DU SERPENT se montre efficace, rythmé et bien mené. Le monde n’est guère détaillé ? Qu’importe ! Arrêtons de croire que le seul critère d’appréciation de la Fantasy réside dans la précision de son univers, au risque de subir d’indigeste saga dans lesquelles l’intrigue (lorsqu’il y en a une !) démarre à mi-chemin du troisième tome. Et si la critique positive d’Elbakin pointait comme défaut une pagination restreinte à environ 300 pages par tomes je me permets d’être satisfait de cette longueur très raisonnable qui dégraisse soigneusement l’intrigue pour en garder la moëlle…et rien d’autre !

Dès lors Genefort, proche d’un Gemmell, plonge directement au cœur d’une histoire sanglante et barbare : on y pille, on y viole, on y massacre, sans manichéisme, sans « gentils » et sans « méchants ». Ses héros sont des mercenaires dont la loyauté varie en fonction de la somme payée par leurs employeurs. Ils sont menés par Audric, le « Fléau du démon », surnommé ainsi car il vit en symbiose avec une créature démoniaque. Un jour Audric sauve un jeune villageois, Marween, et l’accueille dans sa compagnie de soudards, autrement dit sa Horde, dont il va gravir les échelons en dépit de l’hostilité d’Umiade, augure et maitresse d’Audric. Allant de succès en succès la Horde du Serpent se voit confier par le duc Coresh la mission de retrouver une devineresse aux pouvoirs imaginables qui pourrait bien tenir dans ses mains le destin du monde.

Classique dans sa Dark Fantasy, L’ASCENSION DU SERPENT n’en demeure pas moins addictif et la science de l’auteur oblige le lecteur à tourner les pages jusqu’à la conclusion…provisoire puisqu’il s’agit du premier volet d’une trilogie. Suivant tour à tour les destins d’Audric et de Marween, le premier s’humanisant au fil du récit tandis que le second perd son innocence et son sens moral, le roman développe également une plus vaste intrigue, laquelle apparait progressivement, avec cette menace démoniaque de plus en plus prégnante.

Si certains protagonistes secondaires auraient mérité d’être plus approfondis, les trois ou quatre personnages principaux se montrent, eux, bien typés et intéressants tandis que la succession de batailles violentes et saignantes à souhait maintient l’attention jusqu’aux dernières pages, assez surprenantes, qui annoncent un second volume encore plus épique et plus ambitieux.

Une très bonne lecture à dévorer d’une traite et qui change agréablement des pavés indigestes de la Fantasy.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

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Publié le 5 Juin 2019

SERRE DU FAUCON ARGENTE (Le conclave des ombres tome 1) de Raymond Feist

Raymond Feist creuse depuis des décennies le même filon avec sa monumentale saga de “La guerre de la faille”, ou, plus simplement, “Krondor”. N’ayant lu que PUG L’APPRENTI voici bien longtemps (mais je vais m’y remettre) on peut penser qu’aborder cette nouvelle trilogie serait compliqué. Et pourtant non ! Que l’on connaisse ou pas l’univers de Feist, SERRE DU FAUCON ARGENTE se montre très agréable. Nous découvrons donc un nouveau héros, Kieli, dit Serre du Faucon d’Argent, seul survivant de son peuple après un massacre ordonné par le Duc Kaspar. Recueilli par l’intriguant Conclave des Ombres au sein duquel nous retrouvons un Pug toujours vivant, le jeune Serre va apprendre à devenir une arme vivante au service du Conclave. Il deviendra donc musicien, bretteur émérite, séducteur passionné, connaissant de nombreuses langues et stratège de premier ordre afin de mener le combat contre les (inévitables) Forces du Mal. Avec l’aide de Robert de Lyis, de Magnus le magicien et de Caleb le guerrier, Serre du Faucon d’Argent s’inscrit à un légendaire tournoi afin de devenir le meilleur bretteur du royaume, première étape de sa vengeance longuement ruminée.

Oublions un temps les intrigues de cour et les machinations politiques retorses pour plonger avec plaisir dans la pure Heroic Fantasy, avec ses guerriers légendaires, ses magiciens aux immenses pouvoirs et ses jeunes apprentis sur lesquels reposent le destin du monde. Feist ne donne pas dans l’originalité mais livre un roman au rythme bien géré (quelques petites longueurs dans le deuxième acte mais rien de rédhibitoire) divisé en trois morceaux : la vie de Serre dans son village et l’attaque des « méchants », l’apprentissage du jeune garçon et le tournoi d’escrime où il gagne ses galons de combattant d’élite. Feist fait partie de la seconde génération d’auteurs de Fantasy, ceux venus après les Grands Anciens (Tolkien, Howard, Leiber, etc.) qui, durant la seconde moitié des années ’70, devinrent adeptes des jeux de rôles et créèrent leur propre univers pour y développer leurs intrigues.

Plus accessible qu’un SEIGNEUR DES ANNEAUX, moins barbare qu’un CONAN, le monde de Feist (tout comme celui de Terry Brooks) paie un large tribut aux classiques de la Fantasy mais reste très plaisant à parcourir. Alors tant pis pour les critiques, fussent-elles spécialisées (cf. Elbakin) qui traitent tout cela avec une certaine condescendance en la qualifiant de High Fantasy hollywoodienne et manichéenne dépassée. Pourtant, SERRE DU FAUCON ARGENTE reste une belle réussite avec des personnages attachants, des dialogues qui sonnent justes et un équilibre entre l’intimiste et la grande aventure, ici double puisque les motivations personnelles (la vengeance) s’accompagnent d’un dessein plus vaste à peine esquissé dans ce premier tome.

Ecrit dans un style simple mais précis et efficace (on pense à Gemmell) SERRE DU FAUCON ARGENTE n’est pas parfait et ne prétend pas révolutionner la Fantasy : son schéma narratif reste très classique, son déroulement linéaire et son héros un peu trop parfait pour être crédible. Mais qu’importe, le plaisir se montre toujours présent et le souffle de la grande aventure emporte le lecteur durant quelques centaines de pages. Et n’est-ce pas là l’essentiel ?

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Fantasy

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Publié le 17 Mai 2019

L’OCEAN CANNIBALE de Christian Vila

Ecrivain prolifique ayant œuvré dans quasiment tous les genres populaires (fantasy, romans pour adolescents, science-fiction, thriller, fantastique) depuis ses débuts en 1977 avec le (forcément) très punk SANG FUTUR, Christian Vila a aussi donné trois romans à la collection Gore dans les années 80. L’OCEAN CANNIBALE est souvent considéré comme le plus faible des trois bien qu’il se lise (et même se relise !) avec plaisir. Vila a manifestement décidé de s’éloigner autant que possible du trip « horreur bas de plafond » souvent (mais pas toujours) prisé par ses collègues francophones pour proposer un roman d’ampleur cosmique et apocalyptique. Si bien des romans « Gore » furent adaptés au cinéma, nul n’aurait songé à porter à l’écran un récit de cette envergure dans lequel nous croisons une bande d’aventuriers à la recherche d’un trésor. La fine équipe est menée par un archéologue handicapé, Nordin, et une héritière nymphomane, Gladys. Ils réveillent par inadvertance une force maléfique nichée au fond des eaux et s’emparent d’un paquebot de croisière, le Sunpearl. Ces pirates d’un nouveau genre massacrent les pauvres vacanciers et déchainent l’horreur dans les eaux du Pacifique. Ils s’apprêtent à déclencher l’apocalypse et le seul recours réside, peut-être, dans les visions d’un vieux sage atteint d’une maladie mortelle.

L’OCEAN CANNIBALE n’est certes pas exempt de nombreux défauts mais possède une énergie recommandable et une dimension planétaire bien au-delà des romans proposés, par exemple, par Eric Verteuil. Ici, le fantastique se veut sérieux, la menace palpable, réelle et immense. L’intrigue, mêlant visions mystiques, érotisme débridé et cruautés, s’apparente à une sorte de perversion, aux normes de la collection Gore, d’une novella de Lovecraft. Le dieu marin cannibale pourrait bien être Cthulhu et ceux des profondeurs prennent les atouts d’une blonde bisexuelle assoiffée de sexe et de sang accompagnée d’une panthère dressée pour tuer. D’où une suite de scènes horrifiques et érotiques plutôt poussées sans aller dans le vomitif de Necrorian ou le malsain de Corsélien. Il y a donc, en dépit des carnages proposés, un côté ludique à ce récit conçu comme une grande aventure dans laquelle surgit l’horreur sanglante.

Dommage que le rythme ne soit pas toujours bien géré : on sent l’auteur gêné par le format imposé, ne pouvant développer certains passages (l’épisode de la piraterie semble expédié) ou forcé de surenchérir dans le gore pour contenter le lecteur. Néanmoins, malgré tout, Vila démontre qu’il maitrise son sujet et livre une intrigue alerte, cohérente, efficace et rarement gratuite. On peut donc gouter avec plaisir aux charmes de cet océan cannibale…

L’OCEAN CANNIBALE de Christian Vila

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Fantastique, #Gore, #Horreur, #Lovecraft

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Publié le 7 Mai 2019

LE MONSTRE DES EGOUTS (L'AGENCE PENDERGAST TOME 2) de Christophe Lambert

Le petit voleur des rues Sean a été recruté dans l’agence Pendergast pour lutter contre les forces paranormales qui menacent le monde en ce XIXème siècle finissant. Suite à différentes disparitions dans les égouts new-yorkais, Sean va mener l’enquête en compagnie de Célia, Joe l’Indien, l’agent britannique James Barrie et la fée lumineuse Clodette.

Cette deuxième enquête (pas encore lu la première mais cela ne pose pas de vrais problèmes) de l’Agence Pendergast se révèle très sympathique. L’idée de base n’est certes pas la plus originale qui soit (on pense à une version jeunesse du très inégal Club Van Helsing) mais permet de nombreuses aventures. De plus, elle offre un cadre suffisamment original pour être exploré à plusieurs reprises et l’époque choisie (la fin du XIXème siècle) reste toujours intéressante car elle marqua la naissance de bien des mythes fondateurs du fantastique (Sherlock Holmes, Dracula, etc.).

Entre enquête et fantasy, Christophe Lambert nous embarque dans les égouts New Yorkais pour une virée parmi les crocodiles géants (clin d’œil à la célèbre légende urbaine agrémentée d’un petit côté C.H.U.D. mais adapté évidemment aux enfants) en compagnie de personnages attachants, du jeune voleur débrouillard Sean à Joe l’Indien (échappé de chez Mark Twain) en passant par la séduisante Celia et James Barrie, créateur de Peter Pan recyclé ici en agent secret de sa majesté précurseur de James Bond. D’ailleurs la fine équipe à droit à une visite au pays des gadgets imaginés par un Q d’antan.

Bref, comme toujours, Lambert offre à ses lecteurs plus âgés quelques clins d’œil et autres références amusantes sans être envahissantes. On en retrouve dans les péripéties (la rivalité des Nains et des Trolls date d’une sombre histoire d’anneau unique, la « philosophie » de Sherlock Holmes concernant l’impossible et l’improbable est mise à contribution), les noms des personnages (Mitril, Gwar,…) ou les mots de passe choisis (Niarlatotep, Balrog). Le final, pour sa part, n’explique pas tous les évènements afin de laisser la porte ouverte à une suite dans laquelle, apparemment, nous pourrons retrouver un personnage bien connu de la littérature fantastique.

Si LE MONSTRE DES EGOUTS se destine essentiellement à un public jeune (le cœur de cible semble être les 8 – 10 ans qui pourront se faire un peu peur sans toutefois se donner des cauchemars), l’ouvrage reste plaisant pour les plus âgés grâce à son rythme soutenu, ses nombreuses péripéties et ses touches d’humour efficace. Un bon divertissement.

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Publié le 22 Avril 2019

LES MEILLEURS RECITS DE WEIRD TALES - 1 - 1925 / 1932 de Jacques Sadoul

Après une introduction générale ce recueil débute avec un classique de la Fantasy, « L’Empire des Nécromants » de Clark Ashton Smith, enchainé avec un court mais effectif récit d’horreur anticipant sur les BD à la Tales from the crypt, « La chose dans la cave ».

Ensuite, Frank Belknap Long propose avec « Les chiens de Tindalos » une des meilleures contributions au mythe de Cthulhu, fréquemment rééditée, tandis que Robert Howard livre une nouvelle (elle aussi souvent republiée) « Les mirois de Tuzun Thune », mélange de fantastique et de réflexion philosophique.

On poursuit avec Seabury Quinn. Complètement oublié, il fut pourtant l’un des auteurs les plus populaires de Weird Tales et le créateur du personnage de Jules de Grandin. Ce détective français, spécialisé dans le surnaturel, vécut près d’une centaine d’aventures en prononçant d’étranges sentences comme « par la barbe d’un bouc vert ». La nouvelle ici proposée, « la malédiction des Phipps », semble typique de son style à savoir une enquête rudimentaire, une malédiction ancestrale frappant chaque père au moment de la naissance de leur rejeton, un soupçon de romance,…Totalement suranné mais pas désagréable, à l’image d’un Harry Dickson.

L’inconnu H.F. Arnold démontre en une dizaine de pages son originalité via une « Dépêche de nuit » très moderne et à la chute aussi surprenante que glaçante. Un des joyaux du recueil. Plus anecdotique mais toujours agréable, « Le présent du Rajah » d’Edgar Hoffmann Price constitue un conte oriental pétri de philosophie.

« Le huitième homme vert » de G.G. Pendarves fut, parait-il, un des récits favoris, fréquemment réédité, des lecteurs de Weird Tales. Cette histoire fantastique quelque peu prévisible, y compris dans sa chute, demeure suffisamment agréable pour mériter une relecture et son côté rétro n’est pas désagréable.

Après un second tour de piste de Clark Ashton Smith, véritable pilier de la revue, avec « L’Île inconnue », Edmond Hamilton, célèbre pour ses space opera, propose avec « Le dieu monstrueux de Marmuth » un mélange d’aventures, de fantastique et d’horreur très inspiré par Lovecraft. Dans un registre proche, « Sous la tente d’Amundsen » de John Martin Leahy se montre agréable et annonce pratiquement THE THING. Indispensable à tout recueil consacré à Weird tales, Lovecraft figure au sommaire via son poème « La piste très ancienne » tandis qu’Abraham Merrit clôt l’anthologie avec sa « Femme du bois ».

Forcément inégaux, parfois fort datés (notamment dans leur style un peu pesant, leurs longues description et leurs procédés narratifs antédiluviens), les différents textes ici réunis n’en sont pas moins plaisants à lire ou à relire et constitue une bonne manière de découvrir ce que fut ce mythique magazine américain. Conseillé.

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Publié le 11 Avril 2019

UNCANNY X FORCE - LA SOLUTION APOCALYPSE

Premier volume des aventures, sous la direction de Rick Remender, de l’équipe de super héros la plus brutale de la Maison des Idées, la X Force. Composée de héros bien radicaux comme Wolverine, Deadpool, Psylocke, Archangel et le nettement moins connu Fantomex, un personnage récent (créé en 2002) pour rendre hommage aux fumetti comme Diabolik ainsi qu’à Fantômas. Nous sommes à l’époque des événements de SCHISME, donc en pleine divergence d’opinion entre le radical Wolverine et le plus modéré Cyclope pour déterminer la position des X-Men face à une hostilité grandissante à l’égard des mutants (refrain connu).

Les intrigues développées sont plutôt complexes, il est nécessaire de posséder un minimum de background Marvel pour apprécier (Panini oblige aucun effort éditorial n’est entrepris pour offrir au lecteur le fameux « point d’entrée idéal ») et, même ainsi, difficile de ne pas se sentir parfois un peu perdu. Les récits mélangent altération temporelle, mondes parallèles, versions cybernétiques des super héros envoyés combattre la X Force, un gamin Apocalypse, etc. Ce n’est pas toujours d’une grande limpidité mais la narration reste effective, les intrigues bien menées, le rythme efficace et l’alternance des « petites histoires » personnelles et des « grands combats » bien dosée avec une menace pas moins que planétaire à contrer.

UNCANNY X FORCE - LA SOLUTION APOCALYPSE

Tout cela se montre donc très plaisant, avec une bonne gestion des différents personnages qui ont chacun droit à une caractérisation efficace : le hargneux Wolverine est toujours le meilleur dans sa partie, Deadpool fait le pitre mais ne lésine pas sur le carnage, Psylocke et Archangel entretiennent une relation conflictuelle et Fantomex garde sa part de mystère.

Bref, UNCANNY X FORCE s’avère globalement enthousiasmant et en outre bien illustré par des dessinateurs effectuant tous un boulot irréprochable. Un très bon volume qui devrait satisfaire les amateurs des mutants.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Comic Book, #Marvel Comics, #Superhéros, #X-Men - Mutants

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Publié le 24 Mars 2019

L'ANGE DU CHAOS de Michel Robert

Premier tome d’une vaste saga initiée par Michel Robert en 2004, L’ANGE DU CHAOS se place sous l’influence évidente de Michael Moorcock et, en particulier, du cycle d’Elric. On peut aussi effectuer quelques parallèles avec certaines intrigues de Jack Vance (LA GESTE DES PRINCES DEMONS) ou même remonter aux classiques du roman de capes et épées puisque Michel Robert revisite le thème éternel de la vengeance à la manière du Comte de Monte-Christo. Bref, rien de fondamentalement original mais une volonté de proposer une Fantasy plus sombre et adulte que de coutume. La recette repose donc sur des protagonistes peu héroïques, voire antipathiques, et souvent uniquement motivés par leurs ambitions, le tout agrémenté d’une bonne dose d’érotisme et de violence. De bonnes intentions…Mais l’érotisme, mis en avant par de nombreuses chroniques, reste toutefois assez peu présent et, surtout, assez prude. Certes, l’auteur tente parfois de conférer un côté malsain à son récit (le méchant qui se masturbe devant les massacres commis, les relations sado-masos avec la belle Estrée, etc.) mais s’en s’éloigner d’un côté « grand public » un peu épicé afin de ne pas s’aliéner une partie de son lectorat. Idem pour la violence avec, certes, des passages saignants dans la lignée d’un TRONE DE FER mais sans que Michel Robert ne verse dans le gore complaisant. On l’imagine titillé entre l’envie de proposer du sexe et de la violence et son soucis de demeurer dans les limites acceptables pour le plus grand nombre. De même, notre Ange du Chaos au départ cruel et uniquement intéressé par la vengeance, devient rapidement plus fréquentable. Il commence, après une centaine de pages, à se comporter davantage en héros protecteur dans la lignée des protagonistes coutumiers de la Fantasy. On trouve également des sorciers qui fument de la ganja, des jurons rigolos comme « par les couilles du démon cornu », et tout une mythologie basée sur l’équilibre entre les Ténèbres, la Lumière et le Chaos, là encore dans la lignée du Multivers de Moorcock. Bref, Michel Robert cherche sa voie entre clichés assumés et conventions revisitées, entre traditionalisme et regard plus ironique, voire post-moderne sur la Fantasy. Parfois ça fonctionne, parfois non. Car, pour son premier travail solo (après une collaboration avec Pierre Grimbert sur la MALERUNE), Michel Robert use d’une écriture qui manque clairement de style. Efficace mais sans lyrisme, elle peine à évoquer les univers fantastiques imaginés par l’auteur et quelques tournures maladroites ou faciles trahissent le manque de métier de l’écrivain débutant. En dépit d’une volonté de donner au livre un rythme appréciable et de limiter les descriptions pesantes et autres mises en place interminables plombant bien des récits de Fantasy, L’ANGE DU CHAOS souffre également de longueurs et s’avère souvent bavard. L’auteur étire son intrigue sur plus de 500 pages alors que Moorcock ou Howard l’aurait probablement contée en moins de 200. Cependant, les chapitres courts maintiennent l’intérêt et donnent, malgré tout, envie d’avancer dans la lecture de ce petit pavé très fluide et facile d’accès, y compris pour les non-initiés de la Fantasy. Cela explique probablement le succès de cette saga dont ce premier tome s’avère en définitive fréquentable (bien que l’on se surprenne parfois à survoler certains chapitres qui tirent à la ligne) mais qui, pour moi, ne parvient pas à donner envie de poursuivre la saga. Ce n’est pas trop grave, d’autres y trouvent certainement leur compte puisque L’ANGE DU CHAOS s’est imposé comme un best-eller de la Fantasy francophone.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Erotique, #Fantasy

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