Publié le 17 Janvier 2024

LA VERITE QUI TUE d'Helen McCloy

Romancière américaine (1904 – 1994) spécialisée dans le roman policier et surtout à énigme avec sa série consacrée au médecin enquêteur Basil Willing, Helen McCloy est une de ses « reines du crime » aujourd’hui quelque peu oubliée.

LA VERITE QUI TUE possède une des idées les plus intéressantes du roman de mystère : Claudia, une beauté / aventurière quelque peu fanée souhaite jouer un tour pendable à ses invités lors d’un diner. Elle séduit un médecin et lui dérobe sa dernière invention, un sérum de vérité révolutionnaire, qu’elle ajoute aux cocktails servis durant la soirée. Dès lors les invités révèlent des secrets jusque là bien gardé et Claudia finit victime de sa propre farce : elle est étranglée. Le Dr Willing va tenter de résoudre l’énigme.

Publié en 1941, le bouquin est un exemple typique de cosy mystery basé sur des prémices originales. On regrette d’ailleurs que l’idée ne soit pas davantage exploitée (ou n’aille pas davantage vers l’humour macabre) mais le résultat reste un excellent divertissement. Les personnages sont, forcément, bien typés et bien « chargés » : la plupart sont odieux et détestables et, une fois leurs secrets dévoilés, ils deviennent forcément tous suspects.

Très efficacement conduite, l’intrigue avance à bon rythme, entre réparties bien senties, dialogues très vivants et notes d’humour noir. Les révélations finales sont également bien amenées et terminent sur une note très positive ce fort plaisant whodunit vintage. Recommandé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age

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Publié le 11 Janvier 2024

LE MANOIR DE LA DOUARIERE d'E.C.R. Lorac

Romancière britannique membre du « détection club », E.C.R. Lorac (décédé en 1958), écrivit de très nombreux whodunit durant l’âge d’or du genre, restant cependant toujours un peu dans l’ombre de Christie, Wentworth, Brand, Sayers, etc. Récemment, une dizaine de ses bouquins ont été réédité dans les « crime classics » de la British Library, remettant en avant cette écrivaine quelque peu oubliée. En France, 26 de ses romans furent jadis publiés au « Masque ».

La plupart de ses oeurves mettent en scène l’inspecteur McDonald, de Scotland Yard. Ce-dernier arrive donc dans le bled tranquille de Milham in the Moor, dans le Devon, à la suite de la mort étrange de Sœur Monica. Cette dernière dirigeait d’une main de fer l’orphelinat local et avait une réputation de « sainte »…qui s’efface une fois les premières investigations effectuées. Comme toujours, le limier dévoile les dessous pas reluisant de la petite communauté, quitte à s’attirer l’antipathie des locaux.

Nous sommes en plein cosy mystery et l’essentiel de l’intrigue tourne autour des tentatives de l’inspecteur pour surmonter l’hostilité des villageois, pas très content de cette intrusion sur « leurs » terres. Les personnages sont intéressants, bien brossés en quelques lignes évocatrices et le style, classique mais alerte, associé à des dialogues vivants, rend l’ensemble très agréable.

Ecrit en 1952, le livre témoigne aussi des changements de société après la Seconde Guerre Mondiale. Bien sûr, certains comportements et motivations pourront sembler aujourd’hui incroyables, il faudra donc se remettre dans le contexte de l’époque. L’énigme en elle-même n’est pas des plus complexes et il n’y aura pas vraiment de rebondissements durant l’enquête (pas de nouveaux meurtres ni de révélations fracassantes), seulement un faisceau d’indices qui conduira à démasquer le coupable, un brin évident avouons-le. Mais on peut aussi saluer Lorac pour jouer « franc jeu » avec son lecteur. Malgré ses défauts, LE MANOIR DE LA DOUARIERE reste un très agréable whodunit « vintage », traditionnel et charmant, à lire à l’heure du thé.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Golden Age, #Whodunit, #Policier, #Cosy Mystery, #E.C.R. Lorac

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Publié le 8 Janvier 2024

TEMERAIRE - LES DRAGONS DE SA MAJESTE de Naomi Novik

Naomi Novik, né en 1973, entame en 2006 sa saga des « Dragons de sa majesté » avec TEMERAIRE, nominé au Hugo et lauréat du Locus. La saga, une uchronie de Fantasy historique, comptera au final 9 tomes.

L’intrigue suit Will Laurence, un Anglais capitaine de navire au tout début du XIXème siècle. Il s’empare d’un navire français et découvre un œuf de dragon qui éclot. Laurence est, dès lors, obligé de s’occuper du petit dragon, baptisé Téméraire, et de s’enrôler dans « l’aviation » britannique afin de combattre les forces de Napoléon.

Sur le papier, ce roman semble terriblement prometteur : une aventure historique et maritime revisitée sous l’angle d’une uchronie durant les guerres napoléoniennes avec des combats entre, non pas des aéroplanes, mais des dragons. Le début du livre parait d’ailleurs répondre aux promesses avec des personnages relativement intéressants et un univers riche. Hélas, comme (trop) souvent dans la Fantasy, tout traine rapidement en longueur. Nous avons droit à la romance contrariée et au long entrainement du dragon à « l’école militaire » des « aviateurs ».

La relation entre le héros et le dragon occupe une large part du bouquin. Un dragon qui, par ailleurs, semble à la fois très intelligent et d’une naïveté confondante. La révélation finale, sans doute too much, nous apprend en outre qu’il n’est pas un dragon « rare » mais carrément un « céleste », soit le plus rare et le meilleur dragon possible. Bon, mais sinon nous avons droit à des combats épiques à dos de dragons avec les cieux qui s’enflamment et tout et tout ? Pas vraiment. Quelques batailles interviennent à la fin du roman mais rien de véritablement formidable.

TEMERAIRE apparait donc comme une occasion manquée : le potentiel d’une flamboyante uchronie teintée de fantasy historique et d’une touche de romance impossible est là mais le résultat se montre, au final, assez terne. Le relatif cliffhanger final avec la révélation concernant Téméraire donne envie de continuer la saga mais la perspective de devoir s’enfiler huit tomes supplémentaires décourage les bonnes volontés.

TEMERAIRE n’est pas un mauvais roman malgré son côté « introductif » et ses longueurs. Le style est plutôt agréable et la plume est suffisamment vive pour ne pas susciter l’ennui. Mais il n’est pas non plus suffisamment emballant pour continuer une aventure qui promet beaucoup mais, hélas, délivre très peu. Bref, un roman sympa, potable, vaguement divertissant mais surtout décevant.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #dragon, #Uchronie, #Historique, #Fantasy

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Publié le 5 Janvier 2024

LORD COCHRANE Vs L'ODRE DES CATACOMBES de Gilberto Villarroel

Le premier volume de la série, LORD COCHRANE VS CTHULHU, était un petit coup de cœur et une superbe réussite, mélange de roman historique, d’intrigue maritime, de cape et épée et de fantastique lovecraftien. Ce deuxième tome, quoiqu’efficace et globalement réussi, m’est apparu un peu en deçà.

Pour quelles raisons ? Elles sont multiples. Tout d’abord, évidemment, la surprise / nouveauté ne joue plus. On a déjà eu une belle évocation de la vie de ce protagoniste haut en couleur dans le premier volume. Ce tome 2 n’apporte donc que peu d’informations nouvelles.

Deuxième petit reproche : l’auteur nous rappelle régulièrement les évènements antérieurs ce qui est à la fois pratique et parfois un frein à l’action. L’intrigue parait également plus simpliste et linéaire dans cette nouvelle livraison, une course poursuite plus classique, avec notre héros à la recherche d’un parchemin manquant datant des campagnes de César. On retrouve un petit côté thriller ésotérique dans cette manière de procéder, certes toujours efficace, qui alterne les événements se déroulant à l’époque Napoléonienne avec d’autres, bien plus anciens, voyant César et Vercingétorix explorer R’lyeh. Un procédé éprouvé, utilisé de Clive Cussler à Steve Berry en passant par Dan Brown).

Cthulhu et les monstres lovecraftien sont également moins présents, ce qui s’avère un peu frustrant pour ceux qui cherchent le frisson et l’horreur cosmique. Néanmoins, la réflexion au sujet de cet ordre des catacombes et de son culte dissident se montre pertinente et originale.

Tout l’ouvrage est bien documenté mais, parfois, la précision dessert le côté « aventure fantastique » avec une surabondance de descriptions et de « compte-rendus » sur César, Vercingétorix, les lieux visités, etc. D’où quelques longueurs un peu préjudiciables : le roman est plus long que le précédent, ce qui se ressent, d’autant que l’intrigue est moins complexe. Elle met en réalité une bonne centaine de pages à démarrer réellement.

Mais ces défauts ne font pas oublier l’essentiel : cela reste un très plaisant roman avec une aventure rythmée, façon feuilleton, qui nous permet de voyager de Paris à La Rochelle jusqu’à l’île d’Aix. L’auteur combine toujours les événements historiques et authentiques (explicités dans les copieuses notes de fin de volume) et l’imaginaire, quoique celui-ci soit plus discret que dans le premier tome.

Si on ne retrouve pas la qualité exceptionnelle de COCHRANE Vs CHTULHU, une éclatante réussite de l’aventure fantastique lovecraftienne, cette deuxième livraison reste suffisamment divertissante pour emporter l’adhésion. Et donne envie de poursuivre la saga puisque « Cochrane reviendra ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Aventures, #Lovecraft, #Uchronie, #Fantastique, #Fantasy

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Publié le 3 Janvier 2024

DAREDEVIL & ELEKTRA - THE RED FIST SAGA OMNIBUS de Chip Zdarsky

« what have youd one ? » demande Spiderman à Daredevil dans le dernier chapitre de cette saga en dix parties (dont la fin ouverte demander une conclusion lors du prochain et ultime volume). Le lecteur a envie de poser la même question à Chip Zdarsky. Après un long run globalement très réussi sur Daredevil et un cross-over peu original mais divertissant et bien mené (DEVIL’s REIGN), le scénariste termine sa prestation par un embrouillamini déstabilisant. Porté aux nues par certains critiques, la saga du POING ROUGE m’a parue imbuvable, pour ne pas dire insupportable.

L’intrigue s’éloigne totalement du réalisme coutumier d’un héros urbain comme Daredevil pour plonger dans un mysticisme Fantasy complètement à côté de la plaque. L’intrigue semble plus adaptée à Doctor Strange qu’à Tête à cornes et part dans tous les sens. Daredevil, dans un trip catholique de plus en plus délirant, cherche à sauver le monde, ce qui passe par une association avec Elektra et la création d’une sorte de base sur une île. Il provoque également l’évasion de vilains de cinquième zone (L’homme aux échasses, Stégron, Agony,…) qu’il désire réhabiliter parce que « les prisons ça ne marche pas ». On croise encore, au fil des épisodes, un livre de prophétie qui s’écrit tout seul, des morts revenus à la vie, des talismans magiques, etc. L’intrigue, déjà bien « chargée », bascule complètement lorsqu’arrive le Seigneur Frank Castle, autrement dit un Punisher relooké devenu chef de la Main et chevauchant un…dragon ! Stop, la coupe est pleine, trop c’est too much, arrêtons les frais et les dégâts ! Quelques éléments intéressants (surtout dans les premiers épisodes), des dessins d’un bon niveau général, permettent de poursuivre la lecture j’au bout mais l’intérêt s’étiole au fil des pages et le final, voulu explosif avec l’intervention des Avengers, parait encore une fois déplacé. Si le scénario général aurait pu convenir à certains héros Marvel plus enclin au surnaturel, il ne colle absolument pas à Daredevil et les passages verbeux encombrés de prêchi-prêchas philo-religieux alourdissent encore l’ensemble. Bref, un bilan très négatif pour un désastre.

Depuis, Zdarsky a conclu son intrigue et passé le relais à Saladin Ahmed pour un soft reboot aux échos peu engageant (premier arc terne et succession de dessinateurs) dans lequel Matt Murdock devient (enfin ?) prêtre.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Daredevil, #Marvel Comics, #Marvel Events - Crossovers, #Superhéros

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Publié le 1 Janvier 2024

STAR WARS: DARK PLAGUEIS de James Luceno

Roman souvent cite parmis les meilleurs de l’univers étendu (ancien), l’œuvre de James Luceno souffre le chaud et le froid. Tout d’abord il est (comme beaucoup trop de romans récents) trop long. L’intrigue se délite dans des palabres parfois intéressantes mais souvent un brin ennuyeuse. Le bouquin se propose d’ailleurs de nous parler de Dark Plagueis mais, en réalité, il se centre surtout sur l’inévitable Palpatine. Ce-dernier devient la star du roman et, après une centaine de pages (les meilleures), le livre ne parle plus que de lui et de ses manigances pour s’imposer comme le chef suprême, le grand Seigneur Noir des Sith. Dooku et Dark Maul interviennent également, faisant largement le lien entre ce bouquin et la prélogie de Lucas (en particulier la « Menace fantôme »).

DARK PLAGUEIS démarre pourtant de belle manière et, durant son premier tiers, justifie les éloges de la plupart des chroniqueurs. Hélas, ensuite, le lecteur doit se contenter d’un ventre mou bien longuet qui occupe près de…300 pages ! Intrigues, blabla politiques et manipulations sont au programme. Le problème est qu’on sait déjà où tout cela nous mène et qu’on se demande si ça valait vraiment la peine de détailler en long et en large la manière dont Palpatine accède au pouvoir suprême. Heureusement les derniers chapitres redressent la barre et relance l’intérêt du lecteur.

Est-ce suffisant ? Sans doute pas. Plus condensé, moins verbeux, DARK PLAGUEIS aurait effectivement pu s’imposer parmi les plus belles réussites de l’univers littéraire « Star Wars ». En l’état il s’agit d’un roman beaucoup trop long et dispersé qui offre cependant quelques scènes intéressantes dans un ensemble qui tire souvent à la ligne, au point qu’on finit par survoler certains chapitres. Entre les pages et les pages consacrées au midi-chloriens, les pages et les pages sur la « règle des deux » et, surtout, les pages et les pages sur la manière dont Palpatine s’empare du pouvoir, le tout finit par tourner sévèrement en rond.

Dommage car certains moments du roman sont suffisamment réussis pour satisfaire le fan de « Star Wars » et permettent, malgré tout, d’arriver au bout de ce pavé (à condition de survoler les parties les plus soporifiques).

DARK PLAGUEIS n’est donc pas vraiment un mauvais bouquin, juste un livre qui oublie un peu trop vite le personnage de Plagueis pour se centrer sur Palpatine au risque de retrouver les défauts de « l’épisode 1 » : on connait la fin alors est-ce la peine de consacrer autant de temps au chemin, surtout lorsque celui-ci n’est pas spécialement passionnant ?

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Star Wars, #Univers Etendu Star Wars

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Publié le 21 Décembre 2023

INFINITY CRISIS PRELUDE 1 de Dave Gibbons, Bill Willingham, etc.

Premier gros bouquin qui annonce la « crise infinie » censée rebattre les cartes de l’univers DC au début des années 2000 tout comme la célèbre CRISIS IN INFINITE EARTHS 20 ans plus tôt.

Le premier arc s’intéresse à la guerre entre Rann et Thanagar. On y retrouve Hawkman, Hawkgirl, Adam Strange et plein de personnages secondaires sans intérêt que personne ne connait excepté ceux qui ont fait un doctorat en DC Comicologie. Le scénario est faible, comme pas mal d’event DC il se limite à des batailles incessantes sans aucune véritable tension durant 150 pages. Tout se termine par une fin ouverte qui laisse l’impression d’un grand vide à peine lisible grâce à la qualité des dessins. Mais cette intrigue a vraiment trop peu à offrir pour susciter l’enthousiasme.

Le deuxième arc, « Jour de Vengeance » se centre sur un des êtres les plus puissants de l’univers DC, le Spectre, incarnation de la vengeance divine et veritable punisseur des pêcheurs. Lorsqu’il croise la route de la très puissante (elle-aussi) Eclipso, notre Spectre perd toute retenue et sens commun pour s’en aller détruire le Mal à la racine, à savoir la Magie. Du coup nos sorciers se réfugient dans un Bar inconnu, l’Oblivion, en attendant de pouvoir contre-attaquer. On y croise le chimpanzé détective Chimp, sorte de Sherlock primate, et l’Enchanteresse. Les autres héros ne sont pas vraiment connus même si Shazam finit par venir donner un coup de main à nos seconds couteaux, lesquels imaginent un plan pour neutraliser le Spectre avec l’aide d’un petite goth-lolita aux pouvoirs énormes.

Le résultat donne un récit amusant, avec des blagues efficaces et une vraie tension tant le Spectre parait impossible à vaincre. Le tout reste également étonnamment accessible (une vraie gageure pour les crossovers DC souvent à la limite de l’incompréhensible pour le large public) et énergique. Une lecture pas indispensable mais plaisante, servi par des dessins réussis, qui se termine de façon semi-ouverte en annonçant la crise infinie imminente.

Dans l’ensemble, un big book correct, composé d’un premier récit d’une grande futilité et d’un deuxième pas vraiment mémorable mais au moins divertissant et d’une lecture agréable. Ca se lit donc gentiment mais ce n’est absolument pas indispensable, même pour aborder l’INFINITY CRISIS à venir.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #DC Comics, #DC crossovers, #Superhéros, #Green Lantern

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Publié le 18 Décembre 2023

STAR WARS: L'AGE D'OR DES SITH / LA CHUTE DES SITH de Kevin J. Anderson
STAR WARS: L'AGE D'OR DES SITH / LA CHUTE DES SITH de Kevin J. Anderson

Ces deux premiers volumes du cycle de « la légende des Jedi » forment une intrigue complète consacrée à Jori et Gav Daragon. Ils cherchent la gloire et la richesse et, pour se faire, ne trouvent rien de mieux que d’effectuer un bond dans l’hyper-espace sans savoir où ils vont. Pas de bol, nos frères et sœurs (tiens donc) aboutissent dans le légendaire Empire Sith où Naga Sadow tente de s’imposer comme le seul et légitime Seigneur Noir. A côté de ça nous avons une autre intrigue consacrée à la Reine Teta qui tente de pacifier et maintenir une République fragile en ces temps troublés.

Bien sûr, nous sommes dans le très lointain passé d’une galaxie très lointaine, environ 5 000 ans avant les événements décrits dans les films « Star Wars ». Pourtant, nous retrouvons des points communs assez évidents avec ces frères et sœurs aux capacités de Jedi encore inexploitées qui se retrouvent dans une guerre galactique un peu « à l’insu de leur plein gré ».

Si nous sommes cinq millénaires avant le « canon cinématographique » de la saga, les fondamentaux sont présents, parfois agréablement modifiés : les vaisseaux spatiaux ont un design plus organique et élégant, les sabres lasers sont alimentés par une petite batterie portative, etc.

Kevin J. Anderson possède du métier et un savoir-faire solide (à défaut de se montrer toujours très original ou inspiré comme en témoignent ses préquelles à DUNE qui lui valurent une assez mauvaise réputation chez les amateurs exigeants de SF) et ces deux tomes sont donc corrects et plaisants. On sent que l’auteur connait bien l’univers, qu’il sait adroitement l’exploiter en empruntant de ci, de là pour livrer une intrigue nouvelle et pourtant très référentielle. Disons que le bonhomme annonce ce qui sera reproché à la post-trilogie Disney : c’est chouette, ça se regarde, on retrouve du familier un peu modifié (mais pas trop) mais c’est quand même pas mal du réchauffé.

Ces deux volumes ont beau se dérouler cinquante siècles avant la bataille de Yavin, on y retrouve le même esprit que dans l’insurpassable trilogue initiale de « Star Wars ». Sans grande subtilité, Anderson rejoue la vieille rengaine du Bien contre le Mal, de manière très manichéenne et sans surprise, y compris lors de l’épilogue attendu. Les dessins, eux, sont corrects, assez typiques du comic-book maintream de leur époque (la seconde moitié des années ’90). Donc, encore une fois, c’est une lecture potable, distrayante et sans prise de tête. Jamais la BD ne nous tombe des mains en dépit d’une longueur conséquente (environ 300 pages pour les deux volumes) mais jamais on ne se dit, non plus, « ouah c’est cool ». On reste donc fermement ancré dans la moyenne, à tout niveau (dessin, scénario, intérêt pour les amateurs de « l’Histoire » de cet univers). On peut s’en contenter mais faire l’impasse n’est pas dramatique.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Comic Book, #Star Wars, #Univers Etendu Star Wars

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Publié le 15 Décembre 2023

DEVIL's REIGN (A Marvel Event) de Chip Zdarsky

Pour apprécier cette saga il faut admettre une série de « suspensions d’incrédulité » assez énormes. Par exemple Fisk, ancien caïd du crime, est aujourd’hui le très aimé maire de New York. Lorsqu’il décide que les super-héros sont interdits dans sa ville il semble avoir tout pouvoir. Le gouvernement américain n’a-t-il pas son mot à dire ? Sans doute pas. D’ailleurs les new-yorkais approuvent tous son idée. Pas une voix dissonante, ou presque. Du coup on chasse les héros urbains mais aussi les Fantastic Four qui ont sauvé la ville et la terre un paquet de fois. Une fois les encapés hors la loi Fisk va-t-il se tourner vers une escouade de flics pour maintenir l’ordre ? Pas du tout, il recourt à une nouvelle équipe de Thunderbolt composée des très instables Agony, Electro (la version à nichons), Rhino, etc. Le meilleur moyen pour que tout dérape…

Bon, tout ça rappelle pas mal CIVIL WAR, « event » tellement devenu culte que Marvel se résout régulièrement à le reproduire avec toujours la même thématique : les super-slips doivent-ils (peuvent-ils ?) incarner la justice, surtout lorsqu’ils le font à visage masqué. Une problématique qui doit résonner chez les Américains, lesquels ont porté aux nues cet « event » comme précédemment CIVIL WAR. Bon.

L’intrigue générale de DEVIL’s REIGN semble cependant plus restreinte que celle de CIVIL WAR qui était, lui, un vrai « event » global. Ici, tout tourne surtout autour de Daredevil et du Caïd, le second cherchant à éliminer le premier et a re-découvrir son identité secrète qu’il a oublié, comme le reste du monde. Du coup on croise les habituels héros urbains, comme Luke Cage, Elektra, Captain America, Punisher, etc.

Avec les 3 tomes, le lecteur peut apprécier l’intégralité du récit, avec les nombreux tie-ins plus ou moins intéressants. Ainsi celui sur le Winter Soldier fonctionne très bien et s’avère fort joliment dessiné. Ceux sur Elektra et Emma Frost sont également (au moins) intéressants. En revanche se farcir les abracadabrantes intrigues sur les Octopus supérieurs venus de mondes parallèles constitue un supplice. C’est long, c’est confus, c’est…juste mauvais en fait.

Avec ces trois tomes, le lecteur a donc une épaisse brique de 500 pages dans laquelle il faudra faire le tri pour ne garder que l’intrigue générale (intéressante à défaut d’originale) et les meilleurs tie-ins. La conclusion laisse beaucoup de chose en suspens, ne fait pas vraiment avancer le statu quo mais donne envie de poursuivre avec les aventures de DD et Elektra face au Red Fist. Dans l’ensemble, DEVIL’s REIGN est donc un « event » réussi en dépit de ses évidentes faiblesses et de certaines sous-intrigues dispensables, voire nulles.

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Publié le 11 Décembre 2023

POUR QUELQUES BARILS DE PLUS de Richard Sapir et Warren Murphy

Une nouvelle aventure particulièrement outrancière et outrageuse pour Rémo ! Tant mieux. Le bouquin tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge (les états arabes riches grâce au pétrole, les compagnies pétrolières, les pseudo-hippies antisionistes, etc.) de manière irrévérencieuse et divertissante. Bref, la série reste fidèle à sa manière habituelle : de l’action, beaucoup d’humour et des dialogues savoureux entre Chiun et son disciple, Rémo, dit « oreille de cochon ».

L'État de Lobynia, au Moyen-Orient, fournit du pétrole aux États-Unis depuis des années, mais lorsque le colonel Baraka succède au roi à la suite d'un coup d'État, il change de politique. L'arrêt des livraisons de pétrole menace l'ensemble de l'économie américaine. Baraka a de grands projets, mais aussi de gros ennuis. D'abord Remo a pour mission de rétablir le flux de pétrole avant que l'industrie américaine ne s'arrête. Et Chiun détient un contrat vieux de plusieurs siècles pour protéger les rois de Lobynia, y compris celui chassé par Baraka. Chiun prend ses responsabilités très au sérieux...mais son pendant maléfique Nuihc, s’associe avec Baraka.

Difficile d’écrire du neuf sur cette série. Certes tous les romans se ressemblent dans leurs mécanismes mais (à de rares exceptions près), ils sont tous de bonne qualité : des intrigues simples mais efficaces, des répliques humoristiques qui font mouche, des scènes d’action rondement menées et, surtout, deux héros impayables dont les joutes verbales rendent la lecture mémorable. POUR QUELQUES BARILS DE PLUS y ajoute un fond socio-politique plus développé et encore davantage de cynisme pour un résultat très sympa qui donne le sourire au lecteur.

L’implacable est vraiment une saga fun et décomplexée, sans prise de tête et toujours agréable. Pour une série comptant plus d’une centaine de titres, il est plaisant de constater qu’elle reste d’un bon niveau, offrant l’assurance d’un divertissement bien emballé et souvent drôle. Ce n’est pas de la littérature pour prix parisiens ou pour bobos, c’est juste deux cents et quelques pages de plaisir venu tout droit des halls de gare !

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Action, #Humour, #Implacable, #Roman de gare

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