Publié le 19 Décembre 2024

L'ODEUR EXQUISE DU DOLLAR de Paul Kenny

Revoilà l’agent FX 18 empêtré dans une nouvelle enquête compliquée à la suite du meurtre d’une jeune femme à Bruxelles. Tous les indices pointent vers son amant du moment au point que Francis trouve ça louche. C’est trop facile, trop évident et le coupable semble désigné avec trop d’insistance. Bref, Coplan flaire le coup monté et part à Rome investiguer dans le milieu des antiquaires. Mais dans la ville éternelle, le vendeur de vieillerie est déjà décédé, lui-aussi. Drôle de coïncidence. Heureusement il a laissé son magasin au main de sa très accorte secrétaire. Coplan entame donc les travaux d’approche et, évidemment, son charme fonctionne. Il comprend rapidement qu’il a soulevé un panier de crabes lié à un trafic d’armes international alimentant des réseaux terroristes. 


Le héros de Paul Kenny (pseudo de deux romanciers belges qui le créent en 1953) est un espion « à l’ancienne » et ce roman possède un charme suranné des plus plaisants. Pas de gadgets ni de grosses scènes d’action mais une histoire bien charpentée avec son lot de surprises et de rebondissements qui donne envie au lecteur de poursuivre sa lecture avec encore un (court) chapitre supplémentaire. Les quelques passages érotiques sont, eux, amusants par l’emploi d’un vocabulaire daté et précieux style bouquin de cul d’antan.

L’intrigue se dénoue logiquement dans le dernier chapitre et laisse un goût un peu amer de jeu d’espions s’entretuant pour des intérêts qui les dépasse. Comme la plupart des livres de la série, L’ODEUR EXQUISE DU DOLLAR se révèle donc un bon divertissement de gare, certes loin du chef d’œuvre littéraire mais qui se lit vite et sans ennui. 
 

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Espionnage, #Aventures, #Coplan, #Paul Kenny

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Publié le 13 Décembre 2024

LA TROISIEME FILLE d'Agatha Christie

Publié en 1966, ce roman de « fin de carrière » permet de retrouver un Poirot âgé et quelque peu dépassé par les évolutions sociétales. Nous sommes en plein swingin’ London et le vieux limier se désole de ces cheveux longs, de ces drogués et de ces jeunes filles libérées et mini-jupées. Qu’aurait-il dit dix ans plus tard devant les frasques de Johnny Rotten ? Bref.

Une jeune fille débarque chez le fameux détective, persuadée d’avoir commis un crime. En voyant notre limier la gonzesse décrète toutefois qu’il est bien « trop vieux » pour pouvoir l’aider. Piqué au vif, notre Belge à moustaches décide de lui prouver son erreur.

Ecrit lorsqu’Agatha Christie venait d’atteindre les trois quarts de siècle, LA TROISIEME FILLE n’a pas le charme des récits de l’Age d’or. L’intrigue patine beaucoup, les ficelles sont grosses et un peu trop utilisées pour vraiment égarer le lecteur, les coups de théâtres sont attendus et les éléments permettant à l’enquête de progresser arrivent parfois de manière bien opportune. Certains passages paraissent forcés et demandent une sacrée « suspension d’incrédulité » pour fonctionner. On a connu mécanique policière mieux huilée : les indices tombent parfois au moment propice pour relancer une machine grippée.

Mais le roman possède toutefois un côté humoristique prononcé : le très fat Hercule a bien du mal à trouver sa place dans le Londres pop – hippie du milieu des sixties. Convaincu de sa supériorité il se désole qu’on le trouve trop vieux ou qu’on doute de ses capacités. C’est tout juste si la jeunesse anglaise ne le considère pas comme sénile. Niveau comédie, la romancière Miss Oliver est, une fois de plus, de la partie pour apporter une touche d’humour supplémentaire. Heureusement car les autres personnages sont stéréotypés voire insupportable, l’héroïne étant littéralement à baffer !

Le roman souffre donc de nombreux défauts (trop long avec ses 315 pages) : il est peu crédible et même souvent capilotracté mais reste, finalement, distrayant. Nous sommes loin des classiques de l’entre-deux-guerres mais on passe, malgré tout, un relatif bon moment. En sachant qu’il existe de bien meilleurs Christie.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Agatha Christie, #Policier, #Whodunit

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Publié le 6 Décembre 2024

SHADOWRUN: GRILLE NEURONES de Nigel Findley

Prolifique auteur dans le domaine du jeu de rôles, le Canadien Nigel Findley est décédé d’une crise cardiaque a seulement 35 ans. Il laisse une poignée de romans dans l’univers Shadowrun, des titres qui embrassent complètement leur nature pulp / popcorn. Pour ceux qui l’ignore l’univers Shadowrun (décliné en jeux de rôles, deckbuilding et autres) mélange urban fantasy et cyberpunk. Près de 80 bouquins ont été publiés depuis le début des années 90.

Nous sommes au milieu du XXIème siècle dans un univers où les conventions habituelles du cyberpunk (mégacorporations toute puissantes, surveillance généralisée, drogues de synthèses et hacker s’en allant fracasser la « glace » des programmes informatiques) voisine avec la Fantasy (présence d’Orcs, d’Elfes, de Dragons, de magiciens, etc.). Bref un univers très riche et coloré, incroyablement « cool » et complètement « geek ».

Ici nous sommes à Seattle et bien des gens s’éclatent avec des puces de simulations pas très légales qui permettent de vivre des expériences diverses, du sport extrême aux aventures sexuelles. Mais comme toutes les drogues celle-ci est dépassée par un nouveau gadget, le 2XS, qui donne des sensations encore plus intenses et entraine une dépendance quasi-immédiate au risque de laisser l’utilisateur les neurones grillés. Classiquement et de façon très polar, Dirk Montgomery enquête, à la première personne, sur ce sujet, ce qui entraine de nombreuses morts dans son entourage.

Avec sa narration traditionnelle, son détective toujours au bord de la ruine et revenu de tout, ses commentaires philosophico-dépressifs et son ambiance lourds, GRILLE-NEURONES à tout du (bon) polar hard-boiled à la Chandler. L’enquête, très touffue et pas toujours simple à suivre, s’inscrit, elle aussi, dans cette tradition visant à perdre le lecteur dans un monde de trahisons, retournements de situation et autres. Le héros, classique, n’en est pas moins sympa et on suit avec plaisir ses tentatives de percer le mystère. Evidemment, comme beaucoup de bouquins cyberpunk (y compris les plus réputés), pas mal de détails ont sacrément mal vieillis 35 ans plus tard, notamment l’absence de téléphone portable ou les représentations très rétro de la matrice / univers virtuel. Mais si on passe sur ses bémols voilà certainement un petit bouquin très agréable et qui se hisse même au-delà des espérances de ce genre de « tie-ins ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Cyberpunk, #Fantasy, #Polar, #Shadowrun, #Jeu de rôle, #science-fiction

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