Publié le 31 Octobre 2024

LES PETITS MEURTRES DU MARDI de Sylvie Baron

Autrice de romans policiers, Sylvie Baron s’attaque ici au cosy crime sous le patronage revendiqué d’Agatha Christie et de son club du Mardi. Nous sommes dans le Cantal et Odile Lavergne, la bibliothécaire, organise tous les mardi une réunion des fans de la Reine du Crime. Une demi-douzaine d’amateurs peuvent ainsi disserter sur les qualités des différents romans de Christie…D’où l’idée de proposer un grand colloque international sur la romancière. Mais comment accueillir tout ce monde ? Peut-être dans le château de l’aristocrate local, Archibald de la Rochette, membre du club qui accepte de réunir les participants dans sa demeure, même si celle-ci a connu des jours meilleurs…Bon, tout ne se passe vraiment comme prévu : l’experte délègue sa secrétaire, le spécialiste pense surtout à draguer, le membre de la famille d’Agatha se fait porter pâle… Une convention un peu terne mais heureusement (!) un véritable meurtrier s’y invite et frappe…

Voici un hommage bien sympathique au cosy mystery avec tous les poncifs du genre : le lieu clos, les personnages excentriques, les notes d’humour, le côté nostalgique (avec ce château qui tombe en pièce), les rebondissements,… Le tout enrobé d’une série de référence aux œuvres d’Agatha Christie, de « La plume empoisonnée » à « Un meurtre sera commis le… ». Le roman se situe en outre dans le Cantal, ce qui change de la campagne anglaise mais nous restons dans le même univers un peu feutré et oublié du temps avec son village de 600 habitants où, normalement, il ne se passe jamais rien.

L’intrigue policière, de son côté, est bien menée et pas seulement un simple prétexte (comme dans certains Agathe Raisin) à de la comédie. Forcément, tout sera résolu dans les dernières pages de ce bouquin très plaisant et divertissant, à savourer pour les amateurs de policiers « cosy ».

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Cosy Mystery

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Publié le 23 Octobre 2024

LE RETOUR DES DIEUX de Jimmy Guieu

Jimmy Guieu c’est quelque chose ! Pour certains (une minorité) un monument incontournable de la SF à la française. Pour beaucoup d’autre une relique, de la science-fiction totalement veillotte, quasiment illisible, qui enrobe des intrigues de séries Z d’une soupe philosophique et théologique plus que douteuse. Cette seconde rencontre avec l’auteur (bien des années après son fameux E.B.E. – plutôt sympa d’ailleurs) confirme tout le mal que l’on peut en penser.

Et pourtant ce premier tome des aventures de Gilles Novak, journaliste spécialisé dans l’étrange, débute de manière plutôt plaisante. Des phénomènes bizarres, des gitans ambigus, des méchants mystérieux, des poursuites en voitures et autres bagarres…On se croirait dans un polar ou un roman d’espionnage de gare. Novak tombe même sous le charme d’une belle gitane et vit avec elle quelques aventures ponctuées de pseudo miracles. Malheureusement, à mi-parcours, ça se gâte et Jimmy nous balance ses convictions (ou élucubrations) étayées par des sources (hum !) sérieuses, qu’il cite d’ailleurs longuement en fin de volume. L’habituel micmac ufologique paranormal à base de dieux venus d’ailleurs, de Jésus extraterrestre et d’anciens astronautes guidant l’Humanité depuis des millénaires. Tout ça est très lourd, très risible et, surtout, placé en plein milieu du bouquin sur quelques chapitres censés donner à ce récit de SF sinon potable un aspect scientifique et prophétique dont il se passerait bien.

Une fois passé ce mauvais moment, le Jimmy nous remet sur les rails d’un bouquin bien classique à base de guerre extraterrestre et de grands problèmes résolus à coup de laser. On dirait du Perry Rhodan mais en beaucoup moins bien. Bref, on arrive assez péniblement au bout d’un roman (qui, répétons-le, commençait plutôt agréablement durant une centaine de pages) en se disant qu’une fois suffit. Donc au revoir Jimmy Guieu et Gilles Novak…

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Rédigé par hellrick

Publié dans #science-fiction, #Fleuve Noir Anticipation

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Publié le 21 Octobre 2024

PERRY RHODAN TOME 3: LA MILICE DES MUTANTS de Scheer et Darlton

Troisième tome des aventures de Perry Rhodan, lequel rencontre encore davantage les mutants, comme le titre l’indique. Alors que la guerre mondiale a été évitée et que Perry est en train de mettre sur pied sa troisième force destinée à maintenir la paix voici qu’une nouvelle menace extraterrestre se manifeste. Heureusement, une troupe de mutants, façon X-Men, vient le rejoindre pour l’aider dans son entreprise. Perry n’est plus l’ennemi de la Terre, les différents gouvernements ayant compris qu’il oeuvrait pour le bien de l’Humanité avec ses alliés Arkonides. De plus il acquiert une science ultra avancée d’un coup de baguette magique ou presque puisque les aliens lui communiquent leur science au moyen d’une machine d’apprentissage accéléré.

La série se poursuit dans la droite ligne des deux précédents volumes : de l’action, beaucoup d’action, des rebondissements, du techno babillage scientifique qui hérissera les fans de hard-science, des intrigues capilotractées, des retournements de situations invraisemblables, une grande naïveté et un style purement fonctionnel mais indéniablement efficace qui retrouve la verve du roman feuilleton populaire plein de bruits, de fureur et de tirs de laser. Alors oui ce n’est pas du Peter Hamilton ni du Greg Egan, ni même du Asimov ou du Clarke (pour parler de contemporains des auteurs) mais on passe un bon moment durant trois heures de pur divertissement. Si ce troisième tome tourne un peu en rond on devine que l’arrivée des mutants et l’objectif de quitter le système solaire vont relancer la machine dans le prochain épisode. To be continued…

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Publié le 18 Octobre 2024

ASTRE D'OR TOME 1: LE SORCIER MAJDAR de Ian Page & Joe Dever

On retrouve dans ce dérivé de Loup Solitaire, situé dans le même univers mais dans d’autres lieux, une des réussites de la série-mère de Joe Dever, à savoir le choix de compétences qui vont permettre, ou non, de triompher de la plupart des embuches placées sur notre route. Il faudra donc les choisir avec soin, certaines étant plus intéressantes que d’autres, du moins dans cette première aventure à l’intrigue archi rabattue malheureusement : éliminer un méchant sorcier renégat qui s’est placé au service du Mal. Globalement, le livre ne s’éloigne pas vraiment de la formule habituelle de l’Heroic Fantasy médiéval-fantastique d’inspiration Tolkien / Donjons & Dragons.

Nous allons cependant visiter suffisamment de lieux différents pour rendre l’histoire intéressante, du moins durant les ¾ du livre. Le problème vient surtout de la dernière partie (avec les espèces de corbeaux puis les fourmis) qui devient répétitive et lassante, d’autant que la difficulté y est un peu trop élevée et nécessite les bonnes compétences et des statistiques importantes pour espérer s’en sortir. Il faudra, par exemple, posséder une volonté assez conséquente pour pouvoir utiliser sa baguette de sorcier et résoudre plusieurs problèmes…d’un coup de baguette. Astre d’Or voyage également accompagné une partie du livre, avec le marchand Chan et l’apprentie sorcière Tanid. Cela change agréablement des aventures où l’on parcourt le monde seul. De petites dérivations agréable dans un ensemble toutefois un peu trop classique pour susciter l’enthousiasme.

Sans doute moins prenant que Loup Solitaire, ce premier volume d’Astre d’Or n’en est pas moins plaisant. Il souffre certes de défauts mais évite les plus problématiques dans le monde des livres dont vous êtes le héros (les One True Path, les fins absurdes du récit façon « pan t’es mort » et les choix à répétition d’aller à gauche ou à droite sans aucune indication de direction).

LE SORCIER MAJDAR se révèle donc agréable à lire et à jouer, jusqu’à la phrase finale qui invite à poursuivre les aventures d’Astre d’Or. Trop routinier pour se hisser parmi les meilleurs livres dont vous êtes le héros, voici donc un bouquin suffisamment bien ficelé pour mériter la redécouverte.

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Publié le 14 Octobre 2024

LE MAITRE DE JUVENIA (SSPP) de JP Garen

L’écrivain J-P Garen fut d’abord médecin avant de se tourner vers la littérature, livrant de très nombreux romans populaire dans les collections dédiées du Fleuve Noir, que ce soit en Spécial Police ou en Anticipation. Il se distingue surtout par sa vaste saga de SSPP, autrement dit le « Service de Surveillance des Planètes Primitives ». Dans cette série le fier, séduisant, musclé et riche Marc Stone enquête sur divers planètes considérées comme primitives en compagnie de son androïde, Ray. Il est l’amant de la plus belle et la plus riche femme de la galaxie, Elsa, ce qui, évidemment, constitue un « plus ».

Ici on accuse Marc de corruption, une accusation qui ne tient pas vu sa fortune colossale offerte par la sexy Elsa. Du coup notre héros comprend qu’il y a anguille sous roche et décide de se rendre sur Juvénia, une planète en apparence primitive mais qui pourrait cacher un gros secret.

A partir de là l’auteur déroule un récit très classique, vite écrit et vite lu, à base de machinations diverses et de combines sur la planète Juvenia, avec un mélange de science-fiction à l’ancienne, de space-opéra et de planet-opéra dans un environnement assez proche de la Fantasy. C’est un peu du John Carter, du Star Trek et du Perry Rhodan, le tout mélangé de manière professionnelle, sans véritable génie mais sans mauvaise surprise : le lecteur reçoit ses trois heures de dépaysements garantis. Jolies filles, héros sans peur et sans reproche, combats, coups de laser, androïde ultra moderne,…

Tout ça fait très vieille école, de la SF de grand-papa diraient les détracteurs qui ne jurent que par la SF conscientisée / politisée ou la hard-science pointue où l’auteur vous explique sur 100 pages comment fonctionne un vaisseau spatial. Ici pas de ça, pas de digressions, pas de longueurs, pas le temps de ralentir l’action car l’auteur doit boucler son récit en moins de pages qu’un auteur moderne n’en consacre à son prologue. Et, c’est qu’il y a le bouquin suivant à écrire, la saga comptant plus de 40 tomes.

Au final, on passe un bon moment avec LE MAITRE DE JUVENIA, ce n’est pas de la grande littérature ni même de la grande SF façon « candidat aux prix littéraires » mais le contrat est rempli, dans une optique très série B à la Roger Corman pour les connaisseurs.

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Publié le 7 Octobre 2024

JE SUIS VAISSEAU d'Olivier Beranval

Ce pavé de science-fiction bien tassé nous conte les aventures de Vaisseau, une arche stellaire embarquée pour une mission de terraformation de nombreuses planètes. Sous la direction du commandant D’Arcy et de Vaisseau lui-même, l’AI en chef, l’engin s’en va fièrement là où l’homme n’a jamais mis le pied, explorer de nouveaux mondes, etc. La taille du vaisseau et la diversité de l’équipage (avec des mutants capables de s’adapter à divers environnement) en font un véritable monde vivant en autarcie dans lequel les générations se succèdent. Activités en tous genres, terraformation, mutations génétiques pour créer des colons capables de survivre sur des planètes hostiles, Vaisseau et ses sous AI se charge de tout, ou presque. Lorsqu’un accident survient, l’enquête commence pour découvrir les causes de la catastrophe ayant endommagé une partie de Vaisseau. Ce qui permet à l’auteur de décrire les différents mondes (aquatiques, désertiques, sylvestres, etc.) qui constituent l’arche spatiale, chacun ayant sa fonction et sa population.

Entre space-opéra, récit d’arche stellaire et exploration d’un Gros Objet Stupide, JE SUIS VAISSEAU plonge le lecteur en cœur de cette énorme machinerie spatiale. D’où un côté très hard SF / hard science (même si le jargon reste accessible) avec un foisonnement de personnage, une intrigue très secondaire et un rythme fort lent qui privilégie la description à l’action. Le roman semble avoir rencontré son public puisque la plupart des critiques se sont montrées très positives, on me permettra donc de ne pas partager l’enthousiasme général. Je n’ai tout simplement pas accroché et je suis resté complètement sur le carreau de ce livre que certains qualifie même de chef d’œuvre. Il n’est sans doute pas pour moi. Tant pis. Si j’apprécie l’ambition du roman et sa démesure je me contenterais de dire que j’ai éprouvé à sa lecture plus d’ennui poli que de passion.

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Rédigé par hellrick

Publié dans #Space Opera, #Hard Science, #Hard SF, #science-fiction, #A.I.

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