Publié le 5 Juin 2017
La collection « Un mystère » fut longtemps considérée comme le parent pauvre de la Série Noire. C’est, entre autre, ce que nous rappelle la préface de « Polar années 50 », gros volume Omnibus comprenant 8 romans dont TUER MA SOLITUDE, datant de 1947. Si le principal protagoniste est un tueur en série, nous sommes loin de la plupart des titres actuels sur le sujet : ici, le héros, Dick Steele, est un pauvre type fraichement revenu à la vie civile (l’action se situe deux ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale) et installé en Californie dans un appartement qu’il sous-loue à son pote Mel, parti vivre à Rio. Oisif, Steele affirme écrire un roman policier et se renseigne auprès d’un de ses amis, Brub, un inspecteur à la criminelle, sur les méthodes d’enquête. Il se montre particulièrement intéressé par un serial killer surnommé Jack l’Etrangleur qui sévit dans la région et tue, chaque mois, une jeune femme. Bien vite, le lecteur comprend que Dick Steele (un nom qui sonne comme celui d’un espion de série B…ou d’un acteur porno) est, en réalité, cet Etrangleur que traque Brub. Bien qu’il ne puisse oublier une femme qu’il a jadis connu en Angleterre, Brucie, Dick noue cependant une relation avec sa voisine, une belle rousse prénommée Linda. Mais la situation se détériore…
L’identité de l’assassin étant rapidement dévoilée, TUER MA SOLITUDE ne joue pas la carte du whodunit mais bien du suspense et du thriller psychologique. Le roman se place ainsi résolument aux côtés de son tueur en série, pas spécialement intelligent ou machiavélique mais prudent et méticuleux. Il compte d’ailleurs sur la banalité de son apparence pour passer au travers des mailles de la police et, effectivement, les témoins ne peuvent identifier de type tellement ordinaire que nul ne le remarque. Futé, Steele prend soin de fréquenter un inspecteur de police afin d’être tenu au courant des derniers évènements, des développements de l’enquête et des preuves susceptibles de l’incriminer (la poussière de sa voiture ou les traces de pneu par exemple).
Voici un récit habile, bien mené et rythmé (le roman, très court, ne traine guère en route malgré les passages plus introspectifs plongeant dans la psyché du criminel) dont Nicolas Ray tira un excellent film, LE VIOLENT, en donnant à Bogart le rôle de Steele. Toutefois, les différences sont nombreuses entre le roman et son adaptation (l’une, en particulier, s’avère fondamentale) et même ceux qui connaissent la version filmée seront intéressés par ce suspense adroit et efficace.
La collection « Un mystère » fut longtemps considérée comme le parent pauvre de la Série Noire. C’est, entre autre, ce que nous rappelle la préface de « Polar années 50 », gros volume Omnibus comprenant 8 romans dont TUER MA SOLITUDE, datant de 1947. Si le principal protagoniste est un tueur en série, nous sommes loin de la plupart des titres actuels sur le sujet : ici, le héros, Dick Steele, est un pauvre type fraichement revenu à la vie civile (l’action se situe deux ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale) et installé en Californie dans un appartement qu’il sous-loue à son pote Mel, parti vivre à Rio. Oisif, Steele affirme écrire un roman policier et se renseigne auprès d’un de ses amis, Brub, un inspecteur à la criminelle, sur les méthodes d’enquête. Il se montre particulièrement intéressé par un serial killer surnommé Jack l’Etrangleur qui sévit dans la région et tue, chaque mois, une jeune femme. Bien vite, le lecteur comprend que Dick Steele (un nom qui sonne comme celui d’un espion de série B…ou d’un acteur porno) est, en réalité, cet Etrangleur que traque Brub. Bien qu’il ne puisse oublier une femme qu’il a jadis connu en Angleterre, Brucie, Dick noue cependant une relation avec sa voisine, une belle rousse prénommée Linda. Mais la situation se détériore…
L’identité de l’assassin étant rapidement dévoilée, TUER MA SOLITUDE ne joue pas la carte du whodunit mais bien du suspense et du thriller psychologique. Le roman se place ainsi résolument aux côtés de son tueur en série, pas spécialement intelligent ou machiavélique mais prudent et méticuleux. Il compte d’ailleurs sur la banalité de son apparence pour passer au travers des mailles de la police et, effectivement, les témoins ne peuvent identifier de type tellement ordinaire que nul ne le remarque. Futé, Steele prend soin de fréquenter un inspecteur de police afin d’être tenu au courant des derniers évènements, des développements de l’enquête et des preuves susceptibles de l’incriminer (la poussière de sa voiture ou les traces de pneu par exemple).
Voici un récit habile, bien mené et rythmé (le roman, très court, ne traine guère en route malgré les passages plus introspectifs plongeant dans la psyché du criminel) dont Nicolas Ray tira un excellent film, LE VIOLENT, en donnant à Bogart le rôle de Steele. Toutefois, les différences sont nombreuses entre le roman et son adaptation (l’une, en particulier, s’avère fondamentale) et même ceux qui connaissent la version filmée seront intéressés par ce suspense adroit et efficace.