QUI A TUE SON EDITEUR? de Josh Lanyon

Publié le 4 Janvier 2022

QUI A TUE SON EDITEUR? de Josh Lanyon

Après la chick-lit, voici une nouvelle niche littéraire, le cosy mystery gay humoristique. Les patronymes des héros appuient immédiatement la référence et le titre annonce la couleur : le monde de l’édition va en prendre pour son grade. Christopher « Kit » Holmes anime depuis seize ans les aventures de la détective Miss Butterwith, une vieille fille accompagnée de son chat Pinkerton. Hélas, les ventes s’effritent. Holmes accepte donc de participer à une réunion d’auteurs et réfléchit, sur les conseils de son agent, Rachel, à de nouvelles possibilités pour relancer ses ventes déclinantes. Par exemple un bouquin mêlant polar et démons aux temps de la Régence. A la convention des écrivains, Holmes retrouve un de ses ex, le toujours séduisant et arrogant Moriarity. Mais il tombe également sur un cadavre de femme manifestement assassinée. Lorsqu’une tempête isole la propriété, Holmes se dit qu’il est le mieux placé pour enquêter.

QUI A TUE SON EDITEUR ? débute de manière rapide, avec une succession de scènes amusantes, des répliques qui fusent façon Boulevard, et des considérations plutôt drôles sur les modes qui, dans l’édition comme ailleurs, vont et viennent. Les relations entre Holmes et Moriarity (notez le « i » supplémentaire) donnent la saveur particulière du bouquin, entre attirance, vacheries et coup de b… vite fait bien fait. Le mélange d’humour caustique (mais sans excès) et de romance fonctionne donc plaisamment, les deux personnages, quoique stéréotypés, étant agréables à suivre, en particulier ce flamboyant Holmes qui se réfère à sa détective façon Miss Marple. Les références littéraires et cinématographiques sont donc nombreuses et animent une intrigue par contre un peu faible. L’enquête tourne vite en rond en dépit d’un inévitable deuxième meurtre (comme on le sait avec le whodunit, une fois que l’on a commencé à tuer il est difficile de s’arrêter pour couvrir ses arrières) et l’identité du coupable parait à la fois évidente et sortie d’un chapeau. Au lieu d’interrogatoires rigoureux et de déductions complexes, l’autrice joue surtout la carte du babillage avant la réunion finale des suspects et la désignation de l’assassin par le héros. Pour les amateurs, trois scènes érotiques ponctuent le récit mais sans que cet aspect ne soit envahissant. Une première partie plaisante et une seconde trop banal, linéaire et bavarde aboutit, au final, à un roman potable mais quelque peu décevant.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #LGBT, #Humour

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