LA FONTAINE DES AGES de Nancy Kress

Publié le 26 Janvier 2022

LA FONTAINE DES AGES de Nancy Kress

Dans cette nouvelle livraison de l’indispensable collection de romans courts « Une heure lumière », LA FONTAINE DES AGES est un avatar de la légendaire fontaine de jouvence.

Le très riche Max Feder va mourir. Il se souvient d’un amour de jeunesse, une femme rencontrée à Chypre il y a fort longtemps. Depuis, elle est devenue immortelle et, par les progrès de la technologie, a également prolongé la vie d’autres personnes. La retrouver devient l’obsession de Feder. Ses enfants l’ont abandonné, son épouse n’a plus d’intérêt pour lui et cette quête reste l’unique préoccupation de ses (derniers) vieux jours.

Cette novella est contée de manière assez complexe, avec des aller-retours entre le passé et le présent. Si le lecteur peut se sentir déstabilisé, en faisant l’effort de s’accrocher, le puzzle se met, peu à peu, en place. La romancière s’interroge une nouvelle fois sur les bouleversements sociaux et sentimentaux apporté par une innovation techniques. Le texte rappelle donc son chef d’œuvre, L’UNE REVE ET L’AUTRE PAS.

Ici existe la possibilité de se « figer » à un âge donné pour ne plus vieillir. Cependant la mort survient 20 ans plus tard. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pour certains (sportifs, mannequins, etc.) oui. Pour d’autres non. Le principal protagoniste, de son côté, se refuse à recourir au procédé. C’est un personnage ambigu, qui a construit sa fortune de manière frauduleuse et a bien magouillé durant toute sa longue vie. Il n’est pas particulièrement sympa mais, après tout, ce genre d’individu, immensément riche, l’est rarement. Kress réussit toutefois à le rendre attachant par certains côtés, méprisables par d’autres. Bref, il est humain.

En 112 pages, la romancière ne perd guère de temps. Elle a beaucoup à dire mais préfère la brièveté aux pavés si courants dans la SF d’aujourd’hui. Nous avons donc des lignes temporelles entrelacées, la présence de gitans qui ajoute une réelle originalité à l’ensemble, une histoire mêlant romance et hard-science (sans verser dans le prêchi-prêcha, l’autrice s’interroge sur les dérives du transhumanisme).

Finaliste du Hugo et lauréat du Nebula dans la catégorie « Roman court », une nouvelle belle réussite pour Nancy Kress.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Prix Nebula, #Roman court (novella), #science-fiction

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