AMOK de Gilles Bergal
Publié le 25 Août 2021
Gilles Bergal nous avait offert, chez Gore, CAMPING SAUVAGE et surtout l’excellent CAUCHEMAR A STATEN ISLAND : entre polar et horreur (et bien qu’écrit avant la sortie du long-métrage), il reprenais la thématique du très chouette film C.H.U.D.
Dans le même esprit, AMOK, initialement prévu chez Gore, se rapproche du cinéma de George A. Romero, influence assumée pour un récit qui rappelle « La nuit des fous vivants » et autre « Zombie ». D’autres films, plus axés séries B (comme « Nightmare at noon » ou « Impulse »), ont explorés un thème similaire : une contamination qui rend rapidement les habitants d’une petite ville fous furieux.
L’auteur, ici, ne perd pas de temps, sans doute contraint par la pagination restreinte exigée par la collection « Gore » à plonger directement dans l’action. Dès la première page ça saigne et ça charcle : le héros, immunisé contre la folie furieuse (l’amok du titre donc), est témoin d’une suite de carnage. En chemin, au fil des pages, il continue d’affronter des cinglés homicides, proches des zombies et prend une jeune femme sous son aile. La conclusion, ironique, verse dans le thriller parano et se permet un clin d’œil quelque peu prévisible mais agréable au final nihiliste de « la nuit des morts vivants ».
Premier « Gore » de l’auteur pour la collection, le roman, annoncé pour une prochaine parution en janvier 1988, ne parut finalement jamais. Juliette Raabe le souhaitait pourtant mais l’arrêt de la collection condamna AMOK a l’oubli pour quelques années.
AMOK frappe donc très fort dès son entame, au risque de ne pas maintenir par la suite (ce qui est sans doute inévitable) cette même énergie. Le bouquin n’en reste pas moins plaisant, avec ses nombreuses scènes d’action sanglante (sans le côté vomitif prisé dans le Gore français façon Necrorian), et cet hommage à George Romero mâtiné d’un peu de Stephen King, d’une bonne louche de Rambo et d’une pincée des romans de gare post-apocalyptique (style « Le survivant » et ces titres alléchants style ENFER CANNIBALE) se lit avec plaisir.
Court et rythmé, AMOK divertit plaisamment et c’est bien là l’essentiel quoique son intrigue soit plus simple et carrée que celle de CAUCHEMARS A STATEN ISLAND ou LA NUIT DES HOMMES LOUPS.