CASSIE de John Saul

Publié le 17 Juin 2020

CASSIE de John Saul

Le Californien John Saul, né en 1942, fut un des grands pourvoyeurs de l’épouvante durant le « boom » de cette littérature, essentiellement au cours des années 80. Pas moins de 20 de ses romans furent alors traduits, enrichissant les collections dédiées comme « J’ai lu Epouvante », « Terreur » « Claude Lefrancq » ou « Forces obscures ». CASSIE constitue un de ces bouquins situés, pour faire court, dans les eaux fréquentées à l’époque par Stephen King : on y retrouve un personnage principal féminin, adolescente « à problèmes » (ou définie comme telle) peu à l’aise dans sa petite ville américaine traditionnelle et rapidement soupçonnée de divers méfaits. Divers personnages secondaires tissent des liens entre eux, des amitiés se nouent et la petite ville devient, elle aussi, avec ses légendes, pratiquement un protagoniste à part entière. Cassie (et non pas Carrie même si elle lui ressemble un peu) aurait des pouvoirs, serait une sorcière et aurait commis quelques crimes après avoir été « instruite » en magie noire par Miranda, l’inévitable vieille ermite un peu folle vivant dans les marécages locaux. Des individus peu amicaux envers la jeune fille en paient le prix et sont retrouvés morts, couverts d’étranges blessures peut-être attribuable à un animal. A un félidé peut-être, le chat étant l’indispensable allié des sorcières ?

John Saul possède du métier et tient son lecteur en haleine, emballant son bouquin en 280 pages bien tassées qui évitent les longueurs et les digressions inutiles. Il se focalise sur ses personnages et, bien sûr, en premier lieu sur la jeune Cassie, recueillie par son père après le décès de sa mère. Elle vivra des relations familiales un peu tendues, avec son paternel et sa belle-mère qui la soupçonne d’être une sorcière. Mais elle trouve un appui auprès d’Eric, son voisin, élève populaire ayant à son bras une petite amie tout aussi populaire. Cependant, ce-dernier commence à s’intéresser de plus en plus à cette intrigante Cassie tandis que les événements mystérieux se multiplient.

Ecrit de manière traditionnelle, avec un style simple et effectif, CASSIE délivre un parfum « old school » prononcé : nous sommes dans un fantastique feutré, ponctué de passages d’épouvante plus allusifs que graphiques, où la psychologie des personnages et l’ambiance prédominent. Les effets chocs, les « booh fais-moi peur », le gore, etc. n’y ont pas (ou très peu) leur place, nous ne sommes pas dans l’effet de manche ou l’horreur extrême façon splatter punk. CASSIE ne déraille jamais de sa voie et, à l’exception d’un twist final plutôt réussi, peut sembler quelque peu linéaire en raison, justement, de l’enchainement logique des situations qui conduisent, fatalement, à la conclusion.

Dans l’ensemble, un bon bouquin typique de son époque qui aurait pu donner une bonne série B horrifique dans les années ’80 si un cinéaste avait daigné se pencher sur son cas. Tant pis, on se contentera de la lire avec plaisir.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Fantastique, #Horreur

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