LA TORCHE ARDENTE de Paul Doherty (Paul Harding)

Publié le 14 Mai 2020

LA TORCHE ARDENTE de Paul Doherty (Paul Harding)

Nouvelle enquête pour le débrouillard et humanistes Frère Athelsan, toujours accompagné de l’emporté et colérique John Cranston, coroner de Londres. Nous sommes ici au début de l’année 1381, par un très froid hiver. L’augmentation des impôts, ordonné par le Régent Jean de Gand, entraine de plus en plus de mécontentement et chacun anticipe une révolte sanglante. Ainsi, dans la taverne de la Torche Ardente, des collecteurs d’impôts sont assassinés de manière incompréhensible : les gardes sont morts mystérieusement et ceux qui s’étaient réfugiés dans une pièce close y ont péri de façon encore plus inexplicable. Un tueur justicier inspiré par Beowulf est-il l’auteur du massacre ?

Pour leur treizième enquête, Athelsan et Cranston sont confrontés à une énigme des plus retorses et un nombre particulièrement élevé d’assassinats (une douzaine !) dont beaucoup difficilement explicables. Absence de témoin et chambres closes sont au programme, ces dernières se révélant assez classiques (des variations sur des procédés bien connus des amateurs) mais bien menées avec suffisamment de misdirection pour égarer le lecteur…lequel pourrait cependant deviner l’identité de l’assassin avec un minimum de réflexion. Toutefois, ce n’est pas le seul intérêt d’un bouquin qui nous emmène au cœur du XIVème siècle anglais, période évidemment peu connue, que l’on découvre de manière très (peut-être trop ?) approfondie avec ses coutumes, ses mœurs, ses modes de vie, sa cuisine même,…Bref, Doherty se la joue historien et le contexte ne constitue pas une simple toile de fond, nous avons davantage affaire à un roman historique complexe et détaillé (avec des machinations politiques et d’espionnages emberlificotée) auquel s’ajoute une enquête policière qu’un « simple » polar historique. La nuance est importante, d’autant que si le roman se lit assez facilement, le style qui use d’un vocable moyenâgeux et désuet, associé à un monde peu connu (Londres en 1381 n’étant pas enseigné à l’école !) nécessite toutefois une attention soutenue pour ne pas se perdre dans la multiplicité des personnages et leurs relations troubles. Les explications finales, nécessaires à résoudre les nombreux mystères, prennent cependant près de 70 pages afin de démêler une situation apparemment inextricable.

En résumé une lecteur instructive et plaisante dans la lignée des précédents romans de Doherty.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Historique, #Impossible Crime, #Meurtre en chambre close, #Policier

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