LE CONCLAVE DES OMBRES TOME 2: LE ROI DES RENARDS de Raymond E. Feist
Publié le 6 Novembre 2019
Raymond Feist poursuit l’histoire du jeune Ser, devenu Serwin Fauconnier, un bretteur exceptionnel toujours décidé à venger le massacre de son peuple. Mais Serwin doit également obéissance au Conclave des Ombres: le voici donc obliger d’entrer au service du duc Kaspar d’Olasko, le responsable de la mort de sa famille. Un duc lui-même tombé sous l’influence du redoutable sorcier Leso Varen.
Après un premier tome aussi classique qu’efficace, la saga de Feist prend de l’ampleur en envoyant son jeune héros dans la Haute Société féodale. Là, évidemment, se joue la destinée du royaume, entre complots et trahisons, avec les manigances de nombreux personnages. Moins manichéen que le premier volet, ce deuxième tome prouve qu’il y a peu de place pour l’héroïsme dans cet univers : certains « gentils » usent de moyens discutables pour parvenir à leurs fins tandis que l’on se surprend à trouver quelques « méchants » honorables, voire attachants. Bien sûr, Ser reste peu crédible, étant passé de « gamin perdu » au début du premier épisode à un véritable homme de cour à l’habileté exceptionnelle après un entrainement assez bref. On pourrait presque rapprocher cette progression de ces films de kung-fu dans lesquels un gamin naïf et incapable de se battre devient, après quelques jours chez un grand maître, un combattant invincible.
La construction générale de l’intrigue reste, elle-aussi, très traditionnel, reprenant des fondamentaux bien connus de l’épopée de cape et épée à la façon du COMTE DE MONTE CHRISTO qui semble une inspiration majeure de ce deuxième volume. Néanmoins, les relations entre les personnages sont bien gérées, les dialogues sonnent souvent justes, la plume de Feist est professionnelle, parfaitement rodée et addictive, ménageant ses coups de théâtres aux bons moments et alternant avec adresse l’intimiste et le spectaculaire.
Sans rien inventer, ce ROI DES RENARDS s’avère particulièrement efficace et sa lecture, aisée, procure un vif plaisir. Alors certes les dédaigneux catégorisent ce roman dans la catégorie fourre-tout de la « Big Commercial Fantasy » mais qu’importe : lorsque c’est aussi bien ficelé il n’y a pas de mal à se faire du bien.