GUERILLA de Laurent Obertone

Publié le 14 Octobre 2019

GUERILLA de Laurent Obertone

Entre roman catastrophe, thriller d’action, faux reportage, satire politico-sociale et anticipation, GUERILLA est le roman idéal pour hérisser la clique de Médiapart et consort. Bref, un bon coup de pied au cul du politiquement correct. Le bouquin débute par une intervention policière à la Courneuve. Tombé dans une embuscade, trois policiers sont pris à partie par une dizaine de « jeunes ». L’un des flics est tué, un autre riposte et utilise son arme pour se défendre alors que les politichiens appellent à ne surtout « pas faire de vague ». Notre gardien de la paix abat six des « jeunes ». Aussitôt, les événements se précipitent et le chaos se propage, relayé par des appels dans les quartiers à tuer les Français. Et la guerre civile ethnico-religieuse commence.

De part sa construction, GUERILLA rappelle les premiers romans de James Herbert sauf que l’auteur se passe de rats et d’autres êtres surnaturels pour s’intéresser à des nuisibles plus dangereux, de jeunes banlieusards assoiffés de sang. Et pourtant, en dépit du chaos, les « fragiles » s’attachent aux « sacro-saintes valeurs de la République » pour excuser l’inexcusable. Obertone présente ainsi une série de personnages tellement englués dans leur « très bien vivre ensemble » qu’ils refusent de nommer l’ennemi, y compris face aux hordes barbares venant mettre Paris à feu et à sang. Pour la « blogueuse féministe » (pléonasme) le coupable ne peut être que le « patriarcat colonialiste ». Le Black Block abruti (pléonasme encore) s’en prend aux « flics fachos ». Et la militante gauchiste aux cheveux verts (re pléonasme) englobe carrément tout ce « pays de merde » pour expliquer les exactions des voyous.

Au milieu de la grande déroute chacun cherche à tirer son épingle du jeu : le président se sent prêt à tous les compromis pour acheter la paix sociale, les médias jettent de l’huile sur le feu mais ne veulent surtout pas « faire le jeu de l’extrême droite » et le leader musulman, jusque là modéré de façade, propose à la France de payer un impôt pour continuer à exister.

Le roman, non dénué d’humour, se veut plausible sans chercher le réalisme à tout prix, il est aussi volontiers outranciers Son écriture se montre simple, trahissant le passé d’Obertone, journaliste bien connu qui narre les faits de façon souvent détachée, détaillant l’embrasement généralisé de la France durant trois jours. Sur le même thème, le SOUMISSION de Houellebeck parait plus probable mais les deux romans racontent la défaite de l’Occident et le triomphe de l’islamisme. Obertone jongle aussi avec une sorte de « novlange » à la Orwell puisque les clandestins sont devenus des « itinérants » et les terroristes des « déséquilibrés ». Et puis « surtout pas d’amalgame ! », refrain braillé par toute la clique politique alors que le pays s’effondre.

Sur trois jours, l’auteur reprend les conventions de différents genres littéraires. Dans la première partie on est en plein « roman de zombies » sauf que les morts vivants laissent la place aux barbares décérébrés armés de barre de fer. Ensuite, on arrive sur les terres du gros bouquin d’action : un avion, abattu par un missile terroriste, se crashe sur la capitale, les militaires musulmans prennent fait et cause pour les insurgés et Marseille se transforme en champ de bataille avec combats de chars dans les rues, des villages entiers sont massacrés, trente-cinq milles parisiennes violées,…Bref des centaines de milliers de barbus attaquent et Chuck Norris n’est pas là pour contre-attaquer, le seul héros étant un militant identitaire qui profite du chaos pour faire un peu de ménage, Punisher style. Enfin, la dernière partie du roman donne dans le post-apo et annonce une séquelle à la Mad Max.

Au final, GUERILLA constitue une lecture très plaisante qui plaira évidemment aux amateurs de littérature réactionnaire à la droite de la droite. Les autres se pinceront le nez d’un air dégoutté, tant pis pour eux.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Thriller, #anticipation

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