LA MORT NOIRE de Christian Vila
Publié le 18 Février 2019
Après CLIP DE SANG et L’OCEAN CANNIBALE, Christian Vila revient pour son troisième et dernier « Gore ». Les deux précédents constituaient de sympathiques réussites bien qu’ils s’inscrivaient dans les schémas classiques du genre et fonctionnaient comme des hommages aux séries B horrifiques. Ce troisième roman (depuis réédité, comme les deux autres, chez ActuSF) se montre plus original et ambitieux. Il mélange fantastique, horreur rentre-dedans et, comme souvent, polar avec une vague enquête menée par Chipalon, flic précédemment croisé dans CLIP DE SANG.
Une prostituée droguée, Béa, reçoit une nouvelle drogue de la part d’Evil, une inconnue sexy mais guère fréquentable. La pastille noire lui offre un trip mémorable et sans équivalent mais la laisse aussi dans un état de souffrance et de faim insatiable qu’elle ne peut calmer qu’en absorbant l’énergie vitale d’autres personnes. Devenue une sorte de succube junkie Béa assiste à la prolifération de la drogue dans les milieux sordides.
LA MORT NOIRE est probablement le meilleur des trois « gore » signés par Vila : l’originalité du sujet, la description des milieux interlopes, les personnages bien brossés (dans les limites de ce genre de littérature), la touche d’érotisme assez poussée et les scènes sanglantes et répugnantes en pagaille en font une lecture tout à fait recommandable (et recommandée) pour les amateurs. C’est de l’horreur efficace, sans beaucoup de subtilité, mais fort appréciable et qui ne triche pas avec le lecteur dans son intention manifeste de lui en mettre plein la vue et de lui soulever l’estomac.