JE SUIS DOCTOR STRANGE
Publié le 19 Mars 2018
Cette anthologie éditée par Panini à l’occasion du long-métrage consacré au Sorcier Suprême, possède les habituels défauts et qualités de ce type de recueil. Nous avons ainsi de nombreux épisodes provenant de différentes époques (avec, bien sûr, la toute première apparition du personnage) qui permettent de brosser un portrait global de Strange, agrémentés de textes certes courts mais dans l’ensemble pertinents. Il est évident qu’il n’est pas question (ni possible) de viser à l’exhaustivité malgré les 300 pages dévolues aux aventures du fameux magicien.
Ce personnage quelque peu à part dans le « monde Marvel », pas vraiment super héroïque quoiqu’il ait appartenu à plusieurs équipes d’encapés bénéficie d’un cercle restreint mais fidèle d’amateurs. En France ses exploits restent assez peu connus (la sortie du film a néanmoins favorisé les rééditions de quelques sagas classiques). Au fil des épisodes, nous croisons les comparses (Cléa, l’Ancien) et ennemis (Dormammu, Mordo, Cauchemar,…) coutumiers de Strange afin d’avoir une idée plus précise de son « univers » personnel.
Les premiers épisodes sont faciles à lire mais pas franchement passionnants avec leur côté vieillot, leur colorisation outrancière (on suspectait – en blaguant - les auteurs d’agir sous LSD) et leurs intrigues redondantes (Strange prend sa forme astrale et un méchant quelconque possède son corps). Heureusement quelques belles planches très psychédéliques parviennent à maintenir un semblant d’intérêt. Par la suite arrive un des bons morceaux de cet album, le crossover (en deux parties, toutes deux incluses) qui oppose le Prince des Vampires au Sorcier Suprême dans les pages du mythique TOMB OF DRACULA. Malheureusement, anthologie oblige, toutes les histoires ne sont pas complètes et certaines, en dépit des textes d’accompagnement souffrent du manque d’une réelle conclusion. L’épisode avec les Défensseurs s’avère ainsi bordélique et indigeste. Par contre celui consacré à la rencontre entre Strange et le Chevalier Noir est réussi et constitue un des meilleurs récits de cette anthologie. Enfin, l’annual qui clôture ce recueil se montre aussi efficace émotionnellement que visuellement splendide. Le court récit humoristique de Stan Lee voyant un Strange désargenté tenter de vendre ses T-Shirts et autres éléments de merchandising est, lui aussi, efficace dans son registre.
Comme toutes les anthologies éditées par Panini, JE SUIS DOCTOR STRANGE se révèle forcément inégal mais constitue une bonne manière de découvrir, pour un prix modique, un personnage important de l’écurie Marvel. Bref, à boire et à manger dans ce recueil plaisant à lire et intéressant par ses textes explicatifs de qualité et son choix d’histoires relativement variées qui permettent de brosser un bon panorama des cinquante années d’existence de Strange. Quoiqu’on risque de ne pas y revenir souvent, JE SUIS DOCTOR STRANGE demeure donc une bonne addition à la bibliothèque des amateurs de comics.