MEURTRE AU VESTIAIRE de Rex Stout

Publié le 19 Janvier 2018

MEURTRE AU VESTIAIRE de Rex Stout

Publié en 1940, ce roman constitue la septième aventure du détective Nero Wolfe, créé par Rex Stout, qui en écrira bien d’autres (33 romans et 41 novellas en tout).

L’intrigue débute à la veille de la seconde guerre mondiale par l’arrivée de la jeune Carla Lovchen, accompagnée de son amie Neya Tormic, chez Nero Wolfe. Toutes deux sont originaires du Monténégro. Carla est accusée d’avoir volé des diamants dans l’école d’escrime où elle travaille et souhaite que Nero la disculpe. Elle affirme également être la fille adoptive du détective, perdue de vue depuis une vingtaine d’années. De son côté, Archie Goodwin part enquêter et doit, en outre, découvrir l’assassin d’un banquier tué d’un coup d’épée. Archie découvre ainsi qu’un col de mort, autrement dit un petit ustensile servant à rendre inoffensive les armes utilisées lors des leçons d’escrime, a été volé, ce qui a permis l’accomplissement du crime.

Comme souvent avec ce genre de roman, l’impression générale oscille entre les passages datés et d’autres surannés, distinction subtile puisque les premiers sont un brin ennuyeux tandis que les seconds possèdent un charme indéniable. Evidemment, les relations entre le pédant Nero et son assistant Archie confèrent tout le sel nécessaire à une intrigue complexe, voire embrouillée, impliquant les problématiques politiques des Balkans dans les mois précédents la Seconde Guerre Mondiale. Cependant, tout cela n’est pas toujours très passionnant et, en dépit d’une caractérisation sympathique qui change des standards habituels (agoraphobe, misogyne, maniaque, buveur de bière invétéré, etc.), Nero Wolfe parait peu crédible dans sa manière de mener une enquête sans quitter son chez lui et en s’interrompant pour s’occuper de ses fameuses orchidées. Bien sûr ce sont ces caractéristiques qui plaisent aux amateurs du détective mais on peut aussi les considérer comme agaçantes.

Les révélations en cascade et la découverte du mystère manquent également d’intérêt tant le tout semble à la fois forcé et invraisemblable. Si Nero résout le crime, sa manière de parvenir à la vérité n’est guère rigoureuse. Nous sommes loin d’une construction narrative exemplaire et, en bref, la solution proposée n’en est qu’une parmi d’autres possibles, tout reposant sur des impressions et des déductions sans qu’une réelle preuve ne soit avancée.

Si les inconditionnels du « golden age » devrait y trouver leur compte, au moins par curiosité envers un auteur et un détective célébré, MEURTRE AU VESTIAIRE échoue à s’élever au-dessus d’un simple divertissement quelque peu poussiéreux, voir ennuyeux. La seconde partie du roman, qui devrait logiquement être la plus palpitante, s’avère d’ailleurs pesante au point qu’on est pressé d’en terminer.

Les fans de Nero Wolf ne seront évidemment pas d’accord mais, pour ma part, cette première rencontre avec l’Homme aux orchidées ne fut guère convaincante et pourrait bien être la dernière.

Rédigé par hellrick

Publié dans #Policier, #Whodunit, #Golden Age

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